"Toute société a les crimes qu'elle mérite"

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"Toute société a les crimes qu'elle mérite" nous assène la tagline de ce film polémique et depuis injustement oublié. Kassovitz, plus inspiré que jamais, y traite tout d'abord d'un choc des générations à travers la rencontre d'un vieux tueur professionnel et d'un jeune délinquant qui devient son "apprenti". L'assassinat se présente ici comme un artisanat nécessitant passion et conscience professionnelle. Aux yeux du vieux Mr Wagner, tout individu n'est plus qu'un animal social prêt à être abattu pour peu qu'on y mette le prix. Un film réaliste Assassin(s) ? Non, quand même pas. Kassovitz appui son histoire par un contexte social déliquescent, exacerbé par la banalisation de la violence dans les médias et les jeux télévisés stupides qui entraîne l'indifférence et le désoeuvrement de toute une partie de la jeunesse. Comment ça, ça ressemble quand même un peu à la réalité ? Vous exagérez, on en est pas à diffuser des séries de meurtres en série en prime time ou a inonder les chaînes de jeux d'argent dégradants. Réac ou lucide cet "Assassin(s)" ? A travers son histoire de tueurs de formation, Kassovitz fustige l'irresponsabilité des médias qui ne véhiculent plus la moindre valeur morale, éthique, et conditionne ainsi une jeunesse désenchantée. Le personnage de Mehdi et son détachement moral devient alors la conséquence principale de cette déchéance médiatique et sociale.

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A la fois coupable et martyr, Alex apparaît comme le parfait produit d'un système déshumanisé. Son immoralité et ses penchants pornographiques résulte entièrement de son environnement, une société déliquescente et décadente à l'esthétique déviante (on ne compte plus les références pornographiques disséminées dans les décors). Alex n'est finalement qu'un jeune parmi tant d'autres qui se complaît dans le pillage et l'ultra-violence, à ceci près qu'il manifeste un goût certain pour la bonne musique.
En se portant volontaire pour un traitement thérapeutique expérimental censé le guérir de sa violence, Alex devient le parfait cobaye d'un système totalitaire en puissance, propre à annihiler tout libre-arbitre. Au final, la trajectoire d'Alex devient l'enjeu de puissances politiques et médiatiques qui dépassent totalement le personnage. Un simple pion sur un vaste échiquier, en somme.

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La trame du film s'inscrit clairement dans un contexte alarmiste. Verhoeven y décrit une société démente, ayant perdue tous ses repères moraux. Ainsi, la bande de Clarence n'est-elle que le résultat d'un système qui n'a plus aucune valeur. Le pouvoir appartient ici aux financiers et ceux-ci privilégient le profit à l'humain. Tout y est un effet de causalité, les collusions entre mafieux et financiers débouchent sur la privatisation et la grève de la police laquelle laisse quartier libre aux émeutiers et aux pillards. Et au milieu de tout ça, on réduit un homme à l'état de machine et de produit, et on lui refuse tout libre arbitre.

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La drogue vendue à prix cassée et contaminant toutes les franges de la population. Une corporation qui achète une métropole et envisage de la purifier. Le carnage final de Caïn résonne comme un juste châtiment envers une société qui s'engouffre allègrement dans la déchéance morale.

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Tous les personnages du films sont incurablement fous. La société et les médias glorifient un couple de tueurs en série et toute cette démence ambiante atteint son apogée dans un dernier acte déroutant. Tous des tarés.

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Tout comme dans Tueurs nés, on ne trouvera pas beaucoup de personnages sains d'esprits dans Dobermann. Ici flics et criminels de haut vols s'affrontent sans pitié, le fait est qu'on ne peut clairement se référer à aucun des deux partis, les flics s'avérant au moins aussi cruels et enragés que leurs proies, si ce n'est pas plus encore.

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Parce qu'il reste obnubilé par la quête de célébrité, Michael "Bronson" Peterson reste un authentique produit du système.

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La police tend une embuscade meurtrière à un gang. Suite au massacre, tous les gangs de Los Angeles font un pacte et jurent de venger les leurs en s'en prenant aveuglément à la population. Un contexte de chaos social initiant un huis-clos oppressant.

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Les infanticides commis par le tueur déclenchent la peur et la colère de l'opinion publique. La police piétinant dans son enquête pour retrouver le meurtrier, c'est bientôt la pègre et le petit peuple qui se mettent en devoir de trouver et châtier comme il se doit le coupable.

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Battle Royale dresse le constat déplorable d'une société qui partagée entre traditionalisme et modernité ne comprend plus sa jeunesse. Une jeunesse gangrenée par la colère et la violence latente qui explose parfois soudainement et se répercute sur le corps enseignant. Face à la montée de cette délinquance, le gouvernement vote une loi extrémiste et improbable afin de brider la jeunesse et de lui inculquer le sens du devoir. Mais si les jeunes sont si révoltés, c'est parce qu'ils ne trouvent plus de modèles en leurs aînés. Les adultes, parents et professeurs ne semblent plus en mesure d'assumer leur rôle. Lâches et démissionnaires, ils ne font qu'exaspérer une jeunesse en quête d'idéal et de libertés.

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Le frère de Julian, un authentique monstre psychopathe commet un crime atroce. Un chef de la police, roi auto-proclamé des bas-fonds de Bangkok applique alors sa propre justice, sauvage et implacable.

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Le degré de civilisation d'une société se mesure à la façon dont elle traite ses pauvres, ses aînés, ses animaux et ses prisonniers. Dans ce futur dépassé, la criminalité est telle que le gouvernement américain s'est contenté de transformer l'île de Manhattan en gigantesque pénitencier, d'y enfermer tous les rebuts de la société et de jeter la clé. Les bagnards se retrouvent alors livrés à eux-mêmes dans une métropole fantôme. On ne verra jamais la société environnant cette prison, seulement les prisonniers et les geôliers.

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Le film décrit simplement la transformation d'un jeune homme naïf et débonnaire en un authentique monstre sociopathe. Parce qu'il finit par assimiler l'humanité à une immense fourmilière, le héros détient un avantage certain sur ses congénères et peut alors se proclamer "roi des fourmis".

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La fameuse nuit du diable au début du film n'aurait-elle pas inspirée James DeMonaco pour son concept d'American Nightmare. Une nuit dans l'année où tout le monde peut se laisser aller à ses pulsions primaires et régler ses comptes avec son voisin. Mais là où The Purge légalise cette nuit meurtrière, The Crow en fait une nuit hors-la-loi, un phénomène social reflétant le déclin d'une société au bord du chaos. Cette nuit du diable compte évidemment son lot de martyrs et de défunts, et l'un d'entre eux reviendra des morts pour se venger de ses assassins et de ceux de sa bien-aimée.

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Même société décadente que dans le premier film, même type de crimes et de criminels, même synopsis. Une suite logique et inutile, prenant pour cadre une Cité des Anges déliquescente et surréaliste. Ce monde-ci est bel et bien fichu, il n'y a plus rien à sauver, si ce n'est l'âme d'un défunt.

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DeMonaco "emprunte" le concept de "La nuit du diable" de The Crow et en fait un phénomène social et politique. Ici, le prétexte est d'apaiser les tensions en laissant libre court à toute sorte de violences en une seule nuit durant l'année. Mais au final, il s'agit bien de débarrasser le système des plus démunis, les pauvres devenant la cible privilégiée de ces meurtriers occasionnels.

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Le sous-titre est assez éloquent, non ?

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Un petit employé obséquieux découvre un matin à son réveil qu'un masque blanc recouvre son visage et qu'il lui est impossible de l'enlever (ne cherchez pas c'est comme ça, un prétexte narratif, les esprits désespérément logiques n'ont qu'à passer leur chemin). Peu à peu, le protagoniste se rend compte de l'opportunité que lui offre un tel anonymat. Une sorte d'American Psycho, allégorie d'une Amérique malade dénoncée par l'éternel rebelle Romero.

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Et bam ! Un pare-brise à changer et un clochard mourant sur les bras. La protagoniste s'affole et s'interroge, un tel accident pourrait compromettre sa nouvelle promotion.