Cover Tranches de vie

Tranches de vie

Poussé par l'enthousiasme de Thaddeus, je reprends son concept de liste comme album photo que l'on ouvre pour se remémorer nos meilleurs souvenirs, ici de séances de cinéma.

Plus que les films en eux-même, ce sont les chocs vécus en salle sombre que je souhaite communiquer ici, et leur ...

Afficher plus

Liste de

11 films

créee il y a presque 4 ans · modifiée il y a presque 4 ans

Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'anneau
8
1.

Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'anneau (2001)

The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring

2 h 58 min. Sortie : 19 décembre 2001. Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

Mayeul TheLink a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Je voulais me restreindre aux séances en salle sombre pour cette liste, mais comment faire autrement avec Le Seigneur des Anneaux ?

J'étais assez jeune pour que je ne me souvienne plus de mon âge. J'avais emprunté la cassette chez un voisin, déjà responsable de ma rencontre avec Star Wars, mais le choc que j'allais me prendre allait être d'un tout autre niveau que celui du mythe Skywalker. Un souvenir en particulier ne me quittera sans doute jamais : celui de la fin du film, et la frustration de voir que l'histoire n'était pas finie. Je venais de passer trois heures en Terre du Milieu, j'avais témoigné de l'anniversaire de Bilbo qui devait rester dans les annales de la Comté, des amitiés qui ne se défont jamais entre Magicien et Hobbits et des antagonismes qui se défont forcément entre Nains et Elfes, de la formation de la Communauté de l'Anneau, du Col de Cardhras rendu impraticable par le corrompu Saroumane, des Mines de la Moria lâchement envahie par les sournois gobelins, du Mal enflammé réveillé par l'avidité des Nains, et de la grandeur des statues d'Argonath, traces d'un passé aussi glorieux qu'écrasant pour celui qui doit reprendre le flambeau royal... J'avais témoigné de tout ça, mais j'en redemandais. Et le fait que le film fasse déjà quasiment trois heures n'était manifestement pas un problème.

Mon incompréhension face à l'idée d'un film qui ne raconterait pas toute l'histoire fera ensuite place à la satisfaction de voir les deux autres films, encore et encore, et avec toujours un plaisir renouvelé à chaque visionnage. Voir les épisodes 2 et 3 en salle en 2018 fût l'accomplissement d'un rêve de gosse, sans que le plaisir soit régressif : cette trilogie fait partie des films qui s'apprécient instantanément, mais dont l'interprétation s'affine à mesure que l'on grandit, et dont l'immersion est trop grande pour qu'on puisse s'en lasser.

Ce jour où j'ai vu La Communauté de l'Anneau pour la première fois, j'ai pris conscience de tout l'imaginaire qui m'habitait : une nouvelle porte vers l'infini désormais grande ouverte, voilà ce que m'inspire ce souvenir.

Her
7.6
2.

Her (2013)

2 h 06 min. Sortie : 19 mars 2014 (France). Drame, Romance, Science-fiction

Film de Spike Jonze

Mayeul TheLink a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En entrant dans l'adolescence, j'abandonne le cinéma, avant de fréquenter les salles de manière un peu obsessionnelle à partir de 2013. Le premier choc de cinéma se fera en compagnie du Her de Spike Jonze.

Je suis dans un cinéma des Champs Élysées avec une amie. Le film commence, et dès les premières images, l'hypnose est totale : Joaquin Phoenix lit une lettre d'amour dans une lumière aux couleurs confortables accompagné d'une musique aux textures cotonneuses. Le texte, parlant d'un amour qui dure assez pour faire croire à l'idée de grand amour, est sublime, d'une poésie à la sensibilité exacerbée pour les petits détails qui font de chaque vie un événement sans précédent... Puis le film nous révèle la supercherie : Théodore est écrivain, simule des émotions pour que les autres puissent en profiter.

Avec ce film, c'est l'impression, jusque là inédite pour moi, de voir un tempérament (le mien) transposé sur écran géant, d'enfin voir un hyper-émotionnel à la sensibilité trop intense pour ne pas être perçue comme un fardeau. Mais le film me transporte : la voix de Scarlett envoûte, Phoenix est parfait dans son rôle, je me love dans la photographie du film. Et en point d'orgue la scène de sexe entre Théodore et Samantha. Alors qu'ils se parlent pour simuler une communication charnelle, je ferme les yeux à mon tour quand l'écran se fond au noir pour me laisser emporter par leur voix. La scène gagne en intensité, et, les yeux toujours fermés, je ne fais plus qu'un avec les personnages, avant de les rouvrir pour l'orgasme. Et la surprise de voir que l'écran n'est plus noir, mais montre un panoramique sur les sommets des buildings de ce monde futuriste trop proche me coupe le souffle. La sensation est totale, absolue : l'amour vient de tout vaincre, et emmène les esprits à des hauteurs insoupçonnées. Je revis le choc du Seigneur des Anneaux, et une nouvelle porte vient de s'ouvrir.

Et puis la fin du film, terrible dans son constat d'impossibilité de contrôle pourtant cher à ceux qui, comme Théodore, ont l'ambition de vivre le plus, jusqu'à, souvent, vouloir vivre trop. Je sors de la salle, incapable de répondre à mon accompagnatrice du moment, littéralement sans voix.

Mad Max - Fury Road
7.7
3.

Mad Max - Fury Road (2015)

2 h. Sortie : 14 mai 2015 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de George Miller

Mayeul TheLink a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2015 fût une année riche en émotions cinématographiques pour moi. Et tout commença avec le chef d'oeuvre de Miller, ou plus exactement sa bande annonce, de laquelle on disait qu'elle était le meilleur film de 2015.

Mais surtout un souvenir en particulier : celui de l'introduction du film, de se prendre en pleine face toute la folie visuelle du film, et puis, pendant le court silence qui s'impose lorsque le nom du film s'affiche sur l'écran après une quinzaine de minutes hallucinées, entendre la très grande salle alors bondée du Pathé Levallois souffler dans un seul mouvement pour évacuer l'intensité que l'on venait de subir. Expérience collective signifiante, ou l'impression d'avoir vu en une introduction ce qu'un blockbuster peut accomplir.

Vice-versa
7.5
4.

Vice-versa (2015)

Inside Out

1 h 34 min. Sortie : 17 juin 2015 (France). Animation, Comédie, Drame

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen

Mayeul TheLink a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Avant sa sortie, Vice-Versa était avant tout une promesse : celle de retrouver le Pixar de Toy Story (film qui a sans aucun doute possible le plus bercé mon enfance), soit un Pixar aussi inventif dans sa forme qu'intense dans ses thématiques. Le synopsis va dans ce sens, son passage à Cannes confirme les attentes, et j'entre enfin dans la salle du Gaumont Opéra pour voir de quoi il en retourne.

Le film était précédé du dernier court-métrage du studio, Lava, film mièvre à la chanson mielleuse, et qui pourtant me touche en plein cœur par son histoire de vieux volcan qui trouve enfin l'amour en arrêtant de l'attendre. Je ne l'ai jamais revu, et ne le reverrai sans doute jamais par peur de ne pas retrouver cette sensation un peu ingénue du premier visionnage. Le film n'avait pas encore commencé que Pixar m'avait comblé, pourtant ce n'était rien par rapport à ce qui allait arriver.

En 90 minutes, Pete Docter fait revivre l'enfant en nous, paradoxalement en se servant de l'idée de sa mort (RIP Bing Bong), et ainsi donne un sens à notre douleur. Encore aujourd'hui, ce film reste le meilleur moyen d'ouvrir mes vannes lacrymales. Du Pixar pur jus, qui fait aussi mal qu'il tape juste, qui réjouit autant qu'il assume ses dures vérités. Ce jour là, je rentre chez moi où ma mère m'attend, et lorsqu'elle me demande ce que j'ai fait, je ne peux que murmurer doucement, presque honteusement, le choc que je viens de recevoir grâce à un film d'animation.

Knight of Cups
5.9
5.

Knight of Cups (2015)

1 h 58 min. Sortie : 25 novembre 2015 (France). Drame

Film de Terrence Malick

Mayeul TheLink a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En 2015, Malick était déjà le réalisateur un peu abandonné du grand public, dû à des trips trop sensoriels avec The Tree of Life et to The Wonder. Knight of Cups sera le film qui le fera définitivement passer dans la case des illuminés. Mais pas pour tout le monde.

J'adulais déjà La Ligne Rouge, avais des sentiments mitigés mais positifs envers the Tree of Life, et attendais donc fermement ce Knight of Cups grâce à cette bande annonce d'une grâce aussi éthérée que chaotique. Si philosophiquement, le film est d'une grande richesse, cela ne peut expliquer que je sois attiré à cinq reprises en l'espace de deux semaines dans cette même salle du Gaumont Opéra (le souvenir d'une pensée au guichet : le caissier reconnaît-il le garçon qui vient voir encore et encore un film dont tout le monde semble se foutre ?). Plutôt, ce sera la forme du film qui me marquera, et cette impression prégnante, plus que pour n'importe quel autre film, de voir à travers les yeux d'un autre.

En sortant de la première séance, je rentre dans un train, et les couleurs et les lumières semblent suivre les mêmes règles de montage que celles du film de Malick, maelstrom d'images sublimant le quotidien. J'arrive chez un ami, dans l'impossibilité de décrire ce qui venait de m'arriver.

Star Wars - Le Réveil de la Force
6.3
6.

Star Wars - Le Réveil de la Force (2015)

Star Wars: The Force Awakens

2 h 16 min. Sortie : 16 décembre 2015. Action, Aventure, Science-fiction

Film de J.J. Abrams

Mayeul TheLink a mis 7/10.

Annotation :

J'avais 18 ans quand, ce jour d'été 2012, Georges Lucas vend l'oeuvre de sa vie à Disney. Cette nouvelle, annonciatrice de ce que Disney allait devenir, ne nous avait cependant pas mis la puce à l'oreille, tout excité que nous étions à l'idée de voir de nouveaux films qui seraient plus proches de la trilogie qui avait forgé notre enfance (avec le recul, quelle blague !).

Je me rends le jour de la sortie du film au Pathé Levallois, la salle est bondée et l'excitation est palpable. Les lumières s'éteignent, les applaudissements éclatent. Et c'est parti pour 2 heures d'un pur plaisir de cinoche : le film tient toutes ses promesses, je retrouve mon héros Han et l'éternel Chewbacca, les références et clins d'oeil font mouche, le film est d'un dynamisme incroyable, le public se marre quand le personnage de John Boyega dit à Poe qu'il s'appelle FN, et les raccourcis scénaristiques ne dérangent personne tant le film est d'une générosité envers les fans acquis à sa cause.

Sur le chemin du retour, le cœur qui bat la chamade, je fais demi-tour pour le deuxième round dans la même salle. Applaudissements, dynamisme, FN, fin en fanfare, promesse d'une trilogie excitante, rideau. Nous étions aux anges, ignorants de la vanité de nos attentes soulagées par le film. Mais peu importe, ce jour là, Star Wars a eu sa résurrection, et nous y avons (presque) tous cru.

Lawrence d'Arabie
7.9
7.

Lawrence d'Arabie (1962)

Lawrence of Arabia

3 h 36 min. Sortie : 15 mars 1963 (France). Aventure, Biopic, Drame

Film de David Lean

Mayeul TheLink a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Perdu dans mes études, je m'étais lancé dans une licence cinéma, mais le milieu de la fac ne tarda pas à utiliser ma faible volonté pour me faire abandonner toute ambition d'aller au bout ne serait-ce que d'une année. Habitant toujours chez mes parents, j'évite de leur faire comprendre ce fait en squattant, plutôt que les bancs de la fac, les salles du Gaumont Fauvettes, alors cinéma tout juste restauré dans une architecture nippone charmante et ayant dans l'idée de ne projeter que des classiques (idée malheureusement abandonnée aujourd'hui).

Maintenir l'illusion demandait de choisir des films longs, et justement, le cinéma projette un film d'un réalisateur qui m'est quasiment inconnu, David Lean, et dont le Lawrence d'Arabie dépasse allègrement les 3 heures. Séance du matin, salle 1 du cinéma, écran plus que géant... Et personne dans la salle. Je suis absolument seul pour profiter du chef d'oeuvre épique, et durant ces trois heures, j'oublie que ma vie n'a à ce moment que bien peu de sens.

Lawrence souffle sur la bougie pour provoquer le plus beau cut de l'histoire du cinéma (désolé Kubrick !), la musique m'emporte aux confins du désert, et la révolution se tient jusqu'au bout comme miroir de la destinée d'un homme hors normes.

Petit plaisir en plus : le projectionniste qui, à l'entracte, vient me demander si je veux faire une pause ou reprendre le film immédiatement.

La La Land
7.5
8.

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Mayeul TheLink a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Film attendu pour ma part comme un successeur feel-good à Whiplash qui sublimerait l'un des plus beaux couples d'acteur sur grand écran, tous mes espoirs seront pulvérisés. Si avec le temps et les (nombreux) revisionnages, mon interprétation du film a pu s'affiner (là-dessus je vous invite à lire ma critique du film, la seule sur mon profil qui, je pense, vaille le coup), voir ce film pour la première fois aura été une pure expérience de cinéma, soit deux heures où la joie et la tristesse se fondent en un même mouvement, sans que je ne soie capable à aucun moment de poser le moindre mot sur ce qui venait de m'arriver.

Pas d'analyse en temps réel, pas de jugement de tel ou tel élément, pas d'idées concrètes à tirer de ce que l'on me présente. Juste le simple plaisir du cinéma dans ce qu'il a de plus grand (et de plus faux). La séance se terminera de la même manière que celle de Whiplash, dans un tonnerre d'applaudissement, et cela reste à ce jour avec Star Wars 7 les seules séances (hors séance spéciale) où j'ai pu témoigner de ce phénomène. Je sors de la salle, regarde le ciel, et les étoiles, affadies par les lumières de Paris, paraissent bien ternes par rapport à celles communiquées par Chazelle.

Mais ce n'est pas grave, car j'ai le sentiment d'avoir vécu quelque chose de grand, et ne pas savoir pourquoi rend l'expérience d'autant plus signifiante. Encore aujourd'hui, probablement le film qui me parle le plus intimement de moi-même.

2001 : L'Odyssée de l'espace
8
9.

2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)

2001: A Space Odyssey

2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Stanley Kubrick

Mayeul TheLink a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Je mets 2001 pour l'ensemble des séances auxquelles j'ai pu assister (à ce jour au nombre 5), chacune étant inoubliable. Mais certaines, plus que d'autres.

Je connaissais déjà bien le film, découvert d'abord sur un écran d'ordinateur sans que cela n'entache en rien l'expérience du film et le choc définitif qu'il m'aura fait subir. Début 2017, je profite de rendre visite à mon frère au Luxembourg pour assister à un ciné-concert du film à la Philharmonie du Luxembourg. Salle classieuse qui se prête parfaitement au film, j'assiste à mon premier ciné-concert. Seul hic et pas des moindres : la SNCF me fait rater l'introduction du film. J'arrive et les singes sont déjà en train de se battre pour le point d'eau. Ce ne sera que partie remise.

Début 2019, je me rends au Grand Rex pour un nouveau ciné-concert du film. Et cette fois-ci, pas de retard de train pour me faire rater le début du film. J'assiste aux planètes qui s'alignent sur la musique live de Strauss, je pleure devant la grandeur du spectacle, de l'aspect purement épique de la scène, danse cosmique faisant entrer en résonance l'univers dans ce qu'il a de plus froid et de plus écrasant avec nos émotions aussi gigantesques qu'insignifiantes, et ce malgré les nombreux téléphones qui s'allument pour prendre en photo le titre du film qui s'affiche à l'écran. On connaît la suite, transcendance et renaissance, mythe universel de l'Homme devant arriver au Surhumain par le pont monolithe, Soleil et Lune, Cercle et Quadrilatère, Vie et Mort, Absolu. Le ciné-concert comme seules conditions optimales pour un film à l'ambition démesurée.

Les Gardiens de la galaxie Vol. 2
6.5
10.

Les Gardiens de la galaxie Vol. 2 (2017)

Guardians of the Galaxy Vol. 2

2 h 17 min. Sortie : 26 avril 2017. Action, Science-fiction, Comédie

Film de James Gunn

Mayeul TheLink a mis 3/10.

Annotation :

C'était un vendredi, nous étions étudiants (enfin eux, mais moi c'était tout comme), et nous arrivions dans la période des jours fériés de mai, cette période qui signe un relâchement prématuré de la pression et le début du beau temps.

Nous allons voir Les Gardiens de la Galaxie, deuxième du nom, le premier volet étant alors un petit classique des lendemains de soirées trop arrosés dans notre cercle d'amis. Le film ne me parle pas, mais peu importe, car il signa le début d'un week-end tout bonnement parfait, où tout s'imbrique de manière miraculeuse. Un week-end de débauche où j'appris ce que pouvait accomplir la musique électronique en festival, et où nous passions l'intégralité de notre temps ensemble pour profiter d'un moment de jeunesse où rien n'a d'importance autre que le moment présent. Et quand j'entends le Electric Light Orchestra chanter Mr Blue Sky, impossible de ne pas penser à l'introduction de ce film, et par extension à ce week-end exceptionnel qui m'aura inspiré l'écriture de ma première nouvelle. Et j'imagine que c'est aussi ça, le cinéma : pas seulement des films, mais des contextes, des circonstances, des points de pivot dans des vies, au-delà de la qualité de l'oeuvre.

Une séance gravée dans ma mémoire, et une chanson qui me déchire le cœur à chaque écoute à cause d'une nostalgie sans doute un peu trop intense.

Dragons 3 : Le Monde caché
6.9
11.

Dragons 3 : Le Monde caché (2019)

How to Train Your Dragon: The Hidden World

1 h 44 min. Sortie : 6 février 2019. Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Dean Deblois

Mayeul TheLink a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

J'ai découvert les deux premiers films de la trilogie en 2015, sans qu'ils ne me marquent particulièrement. Il aura fallu l'aide de mon best bud/coloc/partenaire musical pour m'ouvrir les yeux, et faire de moi un fan définitif de ces films. Avec le temps, mon amour pour les deux films a grandi, et nous convertissons de plus en plus de nos amis à notre nouvelle religion. Résultat, nous étions une dizaine à attendre la conclusion de la trilogie comme le Messie.

Le 29 janvier 2019, réservations en poche pour l'avant-première en IMAX au Pathé Villette, nous passons la journée entière à nous balader oisivement dans le parc alentour en attendant l'heure fatidique. Nous entrons finalement dans la salle, et nous n'en pouvons plus d'attendre après toutes ces années. Je me souviens des regards d'enfants que nous nous lancions, l'ambiance de veille de Noël que l'idée d'enfin avoir la conclusion à toute cette histoire provoquait en nous. Le film commence, et si l'introduction me déçoit légèrement, une fois les cavaliers revenus à Berk, c'est l'extase : des centaines de dragons volent dans un décor grandiose, la claque esthétique est absolue, la musique de John Powell est toujours au rendez-vous... Les personnages ont grandis, et ça tombe bien puisque nous aussi pendant ce temps là. Grimmel glace le sang par ses jeux démoniaques et son cynisme. La scène de flirt entre les deux Furies m'abasourdit : l'impression de voir du grand cinéma, celui qui se passe de mots pour nous montrer des opposés se réconcilier, tout ça dans une animation qui dépasse toutes nos attentes. Les tempêtes, la mer, le sable, les reflets dans les yeux, et bien évidemment, le monde caché, déluge de couleurs enchanteresses, le tout magnifié par l'écran IMAX...

Jamais chez moi une attente aussi grande n'aura rencontrée une aussi grande satisfaction, ça tient du divin. La fin est abrupte, au point que j'ai l'impression de voir le film se terminer sans troisième acte. Mais c'est le parti pris d'une trilogie qui se veut tout public jusqu'au bout.

Et puis surtout un film qui aura su m'apprendre (avec d'autres tout de même, mais celui-ci a fait figure d'aboutissement) à lâcher prise, à abandonner le rêve pour savoir mieux lui rendre visite et le voir se développer par lui-même, plutôt qu'à tout prix le conserver dans nos mains trop étroites. Ce jour, ma vie a pris un nouveau tournant. Ainsi des grands films : ceux dont la fin signifie surtout un nouveau commencement.

Liste vue 283 fois

3
2