Underrated as fuck

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On reproche souvent à Michael Mann son esthétique clinquante. Il est vrai que peu de films sont visuellement aussi splendides que Miami Vice : qu'il s'agisse des couleurs, des lumières, des reflets, des véhicules de toutes sortes, les caméras numériques de Mann font merveille et chaque plan pue la classe.

Pourtant, et contrairement à ce qu'on entend souvent dire, il y a quelque chose sous ce vernis. Il y a déjà un scénario très bien fichu malgré l'absence d'un grand méchant charismatique. II y a des personnages fouillés, aux relations travaillées. Il y a de grands moments d'action (la fusillade finale), de grands moments d'intimité (la ballade improvisée en hors-bord, sublime). Et puis il y a surtout cette magnifique histoire d'amour impossible entre Colin Farell et Gong Li, qui cimente tout le propos de Mann et qui est racontée jusqu'à la fin avec une véritable pudeur. Pour toutes ces raisons, Miami Vice est un Mann majeur et un grand film.

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Comme Miami Vice, encore un très grand Michael Mann, sûrement trop en avance sur son temps. Le cyber-thriller définitif, beau à pleurer (et c'est d'autant plus un exploit vu le potentiel visuel quasi-nul du sujet, qui finit toujours pas donner des films d'une mocheté sans nom) avec un Chris Hemsworth fantomatique tout à propos, et ce sens inné de la mise en scène typique du réalisateur, entre moments suspendus et scènes d'action démentes de violence et d'impact.

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Celui-ci se place pour moi sans problème dans le top 3 des films de Spielberg. On pourra, à la limite, pinailler sur la fin un peu douce (mais bon, on connait tous le réal, et accessoirement c'est aussi celle du livre). Autrement, La Guerre des Mondes est de ces films qui touchent à la perfection. Tom Cruise y est particulièrement crédible en banal père de famille un peu gauche avec ses deux enfants. Leur fuite en avant pour leur survie permet au film d'enchaîner les morceaux de bravoure avec une maestria sans égale. Le débarquement des extra-terrestres, le crash de l'avion, le vol de la voiture au milieu de la foule, le renversement du Ferry, la partie de cache-cache dans le sous-sol, … Tout est visuellement étourdissant dans ce film. Un vrai tour de force, monstrueux de puissance et de noirceur.

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Nous sommes tous d'accord pour dire que Le Parrain 3 n'arrive pas une seconde à la cheville des deux premiers. A mon sens, ce troisième film n'entache pourtant en rien l'héritage des deux chef-d'oeuvres de Coppola, et se montre même la plus belle (en terme d'émotion, on s'entend) des trois parties. Pacino porte la croix de ses pêchés pendant tout le film, et le final est déchirant.

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Souvent oublié dans l'imposante filmographie de Nolan, Insomnia est un grand film policier, dans le sens traditionnel du terme. Le script est diabolique de finesse et de précision (à l'opposé des errances des deux films sus-cités), l'interprétation parfaite (Pacino dans un rôle qu'il maîtrise à la perfection, Robin Williams étonnant en total contre-emploi), la photo sublime. Et surtout, l'idée de situer l'action en Alaska à un moment de l'année où la nuit ne tombe jamais permet au film de dépeindre une atmosphère surréaliste (qui n'est parfois pas sans rappeler Twin Peaks de David Lynch) et de ramener de nouvelles composantes dans un genre usé jusqu'à la moelle.

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Alien 3 est un film malade, qui a souffert des mésententes entre la Fox et le jeune David Fincher : scénario maintes fois réécrit, tournage sans script définitif… On retrouve tous les détails de ce tournage cauchemardesque dans les excellents bonus du coffret Anthologie. Et pourtant malgré ces déconvenues, Fincher (dont c'est le premier film et qu'il reniera par la suite) signe une magnifique conclusion à l'histoire d'Ellen Ripley.

Le pitch est génial : Ripley débarque malgré elle sur une planète carcérale où sont parqués les pires voyous de l'univers - vivant à l'âge de pierre et tentant de se retrouver dans la foi - qui évidemment n'ont pas vu une femme depuis des années. Dès le départ, Fincher balaye tout le happy-end de Cameron dans Aliens et installe une ambiance profondément pessimiste et délétère (qui n'est déjà pas sans évoquer le futur Se7en), avec une photo aux tons sépia magnifiques. Le film se veut plus intime, plus proche du premier film de Scott, avec des personnages fouillés et une action plus éparse. Il y a bien quelques incohérences dans l'histoire, et on sent que tout n'a pas pu être fignolé au mieux, mais la prestation des acteurs (Sigourney Weaver et Charles S. Dutton débordent de charisme) et l'excellence de la réalisation (les courses poursuites à la steadycam, entre autres) le font vite oublier. Il faut voir la version de travail du film, agrémentée de vingt bonnes minutes supplémentaires (plus proche des souhaits du réalisateur même si toujours pas validée par lui) pour profiter pleinement de la richesse de cet univers de science-fiction moyenâgeuse dépeint par Fincher.

Fincher, en tant que réalisateur, apporte comme Scott et Cameron avant lui une vraie contribution et une vraie vision à la saga et à l'univers de H.R. Giger : une nouvelle couleur ocre, des personnages forts, une ambiance glauque, une mythologie approfondie. Et surtout, il a le courage de mettre un vrai point final aux pérégrinations spatiales de Ripley. Souhaitons que Neill Blomkamp, qui réalisera Alien 5 sans prendre en compte le travail de Fincher (ni celui de Jeunet sur Alien IV, certes dérisoire au sein de la mythologie) parvienne à en faire autant.

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Avec ce drame historique, James Gray ne retrouve ni la force brute de La Nuit Nous Appartient, ni l'émotion vivace de Two Lovers. Pourtant, The Immigrant est un film d'une incroyable beauté, à la fois plastique (la photo est à tomber) et narratrice. Marion Cotillard y livre clairement l'une de ses meilleurs prestations. Le récit autant que la mise en scène fait montre d'un vrai classicisme (au sens noble du terme), dont on ne peut que saluer la grande sobriété. Le dernier plan vaut à lui seul le visionage du film.

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L'un des quelques exemples de remake qui dépasse de loin l'original. Au-delà de son statut un peu précurseur, le film de Wes Craven a de gros problèmes de rythme, et n'est finalement pas si prenant.
Au contraire, le film d'Aja déploie une vraie identité visuelle aux couleurs chaudes tantôt crasseuses tantôt aveuglantes, une mise en scène oppressante au possible (la scène de la caravane est un très grand moment) et de vraies bonnes idées narratives (la ville nucléaire, qui s'insère parfaitement dans le
récit). Sans oublier une trajectoire "Chien de Paille" et un feeling 70's du plus bel effet. C'est sans doute l'un des meilleurs survival actuel (au côté du tout récent Green Room, lui aussi très sous-estimé)

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J'aime trop ce film pour pousser son analyse, à vrai dire j'ai même du mal à concevoir qu'on ne puisse pas saisir, où ne serait-ce qu'entrapercevoir, la perfection totale de ce chef-d'oeuvre.

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Le E.T./Rencontres du 3e type des années 2010, avec en plus la patte redneck de Jeff Nichols, qui poursuit tranquillement sa filmo parfaite depuis Shotgun Stories et surtout le magnifique Take Shelter.

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Un chef-d'oeuvre visuellement étourdissant, terriblement dérangeant sur le fond, bref parfait en tous points. En terme d'ambiance, ça enterre tous les Conjuring du monde. C'est le seul et unique héritier de L'Exorciste, et, avec It Follows, le meilleur film d'horreur des années 2010 hands down

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Comme pour The Witch avec lequel il partage beaucoup de points communs (dont le fait d'être produit par A24), le film prend sans doute trop le contrepied, se développe sans doute trop lentement et n'en montre sans doute pas assez pour plaire au public venu se faire peur dans les salles obscurs. EN 2017, il semble que l'abstraction ne soit plus au goût du jour. Et pourtant, rarement film d'horreur aura su entretenir une telle ambiance (la tension est permanente) dans un tel écrin (les images sont magnifiques).

Annotation :

Que l'on se comprenne bien : Gattaca est loin d'être un film mal apprécié. En revanche c'est un chef-d'oeuvre absolu, et il est bien trop rarement reconnu comme tel.