Cover Une Chronologie du Cinéma de Science fiction

Une Chronologie du Cinéma de Science fiction

Grand fan de science fiction je vous propose de découvrir ou de redécouvrir les œuvres marquantes, drôle et pop qui ont marqué l’histoire de la SF. Cette liste est dédié aux films de SF. Le terme de Science Fiction apparaît la 1er fois dans le magazine pulp “ Amazing Stories “ en 1924. Le genre naît ...

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Liste de

1446 films

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a environ 14 heures

Le Voyage dans la Lune
8

Le Voyage dans la Lune (1902)

13 min. Sortie : 1 septembre 1902 (France). Aventure, Fantastique, Science-fiction

Court-métrage de Georges Méliès

Yann H a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Nous sommes au tout début du XXème siècle. La toute première projection du cinématographe par les Frères Lumière a eu lieu il y a sept ans. À l’époque, les films dépassaient difficilement la durée de cinq minutes. Un magicien du nom de Georges Méliès, réalisateur d’une quantité pléthorique de films dont une saga sur l’affaire Dreyfus et plusieurs œuvres fantastiques, crée Le Voyage dans la Lune, soit l’adaptation de De la Terre à la Lune, de Jules Verne et des Premiers Hommes dans la Lune, de H.G. Wells. Sans le savoir, Méliès, en un quart d’heure, révolutionne le septième-art. Un quart d’heure, ce qui est énorme à l’époque.

https://youtu.be/apWTcPQVB6o

Voyage autour d'une étoile
6

Voyage autour d'une étoile (1906)

05 min.

Court-métrage de Gaston Velle

Yann H a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

1906
Voyage autour d'une étoile
Film de Gaston Velle

Comme Georges Méliès, Gaston Velle (1868-1953) a commencé dans le domaine de la prestidigitation avant de se lancer dans le cinéma naissant avec une cinquantaine de films à son actif en France et en Italie entre 1903 et 1911.

En 1906, il réalise un film à trucages "Voyage autour d'une étoile" dans lequel un vieux savant astronome observe le ciel et voudrait bien explorer l'espace. C'est son domestique qui lui donne la solution en gonflant devant lui une bulle de savon. Il ne reste qu'à gonfler une bulle assez grande pour s'abstraire de la pesanteur et partir à travers l'espace pour atteindre une planète lointaine.

Le thème de l'exploration spatiale et de la confrontation avec d'autres mondes est bien présent et il se dégage une puissante poésie de ces images au charme suranné.
https://youtu.be/tiQ2dME9vdw

Vingt Mille Lieues sous les mers
6.7

Vingt Mille Lieues sous les mers (1907)

10 min. Sortie : 1907 (France). Science-fiction, Aventure

Court-métrage de Georges Méliès

Excursion dans la lune
4.8

Excursion dans la lune (1908)

07 min. Sortie : 1908 (France). Science-fiction, Fantastique

Film de Segundo de Chomón

Annotation :

1908

(Muet 8 minutes) Le succès considérable du Voyage dans la Lune de Georges Méliès entraina l’apparition de nombreuses imitations. Le fait que Pathé décide, 6 ans plus tard, d’en tourner une copie montre bien l’ampleur du succès du film de Méliès. Car cette Excursion dans la Lune n’est pas un remake encore moins une suite, non c’est une pâle copie, un plagiat destiné à profiter de la notoriété d’un autre film. On retrouve ainsi la plupart des scènes-clés du film de Méliès mais tout est bâclé, simplifié, écourté afin d’avoir une durée moindre et donc un prix de vente inférieur à l’original. Les différences les plus visibles sont au niveau de l’alunissage (dans le bouche au lieu de l’œil, l’effet perdant d’ailleurs tout son humour), et au niveau de la partie sur la Lune qui est l’objet d’un petit ballet de danseurs et d’acrobates. Le film reste très intéressant à regarder, ne serait-ce que pour sa valeur historique et c’est une bonne chose de pouvoir le voir aujourd’hui joliment restauré dans une version en couleurs.
Source :
https://films.oeil-ecran.com/2010/10/22/excursion-lune/

A Trip to Mars
6

A Trip to Mars (1910)

04 min. Sortie : 18 février 1910 (France). Science-fiction

Court-métrage de Ashley Miller

Annotation :

1910
A trip to Mars
Court-métrage de Ashley Miller

En 1910, les productions Edison sont encore diffusées via Kinétoscope, l'appareil mis au point par 'l'homme aux 1000 brevets' avant le cinématographe des Lumière et ses équivalents. C'est au moins le cas d'A Trip To Mars, où un scientifique invente une poudre permettant de s'affranchir de la gravité. Conséquences immédiates et spectaculaires : les objets domestiques s'envolent, la maison se renverse et surtout, il se retrouve aspiré hors de la Terre.

Ce petit film séduit grâce à ses initiatives graphiques, ses idées malines et ses nombreux trucages. La visite et les références "from outerspace" sont réduites et superficielles, mais assez marquantes – l'aspect démoniaque du glacier humanoïde par exemple. Le problème est la confusion générée par des raccords abrupts, peut-être bâclés à certains endroits ; le charme et l'attention ne sont pas trop entamés cependant, car la fluidité des opérations et de la trame est épargnée.

Ce film marie vraisemblablement les suggestions de l'écrivain H.G.Wells aux contributions de l'illusionniste Georges Méliès. C'est probablement le premier film 'martien' du cinéma, huit ans avant le long-métrage danois Le Vaisseau dans le ciel (aussi nommé A Trip to Mars chez les anglo-saxons).
(Source :
https://zogarok.wordpress.com)

https://youtu.be/np7VImsSMQM

Frankenstein
6

Frankenstein (1910)

13 min. Sortie : 18 mars 1910 (États-Unis). Épouvante-Horreur, Muet

Court-métrage de J. Searle Dawley

Annotation :

La première adaptation du roman de Mary Shelley au cinéma est une production Edison de 1910. Le négatif original a hélas brulé dans un incendie quelques années plus tard. Il n’existe aujourd’hui qu’une seule copie de ce Frankenstein connue au monde ; elle fut découverte dans les années soixante-dix par Al Dettlaff, collectionneur du Wisconsin (décédé en 2005), dans un lot qu’il avait acheté vingt ans plus tôt. Il a tenté, en vain, de le revendre à l’AFI (American Film Institute) pour 1 million de dollars. Les copies de cette copie que l’on peut voir aujourd’hui sont en très mauvais état mais elles nous permettent de réaliser à quel point le film était assez élaboré pour son époque.

Le film :
https://dai.ly/x71cdw0

La Folie du docteur Tube
6.1

La Folie du docteur Tube (1915)

14 min. Sortie : 1915 (France). Fantastique, Muet

Court-métrage de Abel Gance

Annotation :

Paradoxal, La folie du Dr Tube l'est à plus d'un titre: d'abord il s'agit d'une comédie burlesque réalisée par un metteur en scène avide de tourner toute sorte de films, mais aussi plus connu pour ses oeuvres sérieuses... Ensuite, c'est un film à vocation expérimentale, dans lequel Gance et son chef-opérateur Léonce-Henri Burel ont expérimenté avec des objectifs déformants, rendant l'image parfois bien difficile à déchiffrer... voire impossible à comprendre!

https://youtu.be/mLI080IXyMQ

Filibus

Filibus (1915)

1 h 17 min. Sortie : mars 1915 (Italie). Muet

Film de Mario Roncoroni

Annotation :

1915
Filibus
Film de Mario Roncoroni

Filibus, sous-titré Il misterioso pirata del cielo (le mystérieux pirate du ciel), est un film muet italien réalisé par Mario Roncoroni sorti en 1915.

Le film raconte les aventures d'une pirate des airs nommée Filibus. Il porte pour la première fois le lesbianisme sur le grand écran, quinze bonnes années avant le film Cœurs brûlés où Marlene Dietrich embrasse une femme.

Le personnage de Filibus s'inspire du gentleman cambrioleur Rocambole, personnage des romans de l'écrivain français Pierre Alexis Ponson du Terrail.

Assistée de son équipage masculin masqué tout dévoué , Filibus organise ses entreprises criminelles depuis son dirigeable en adoptant diverses identités , tant masculines que féminines. Elle s’amuse à ridiculiser son adversaire acharné , le détective Hardy
Conservé dans une version avec intertitres néerlandais , en cinq chapitres d’un quart d’heure chacun , cette sympathique production italienne s’inscrit dans une veine feuilletonnesque très en vogue dans les années 1910, à laquelle appartiennent les serials de Feuillade (Les Vampires) , de Victorin Jasset (l’irrésistible Protea) , d’Emilio Ghione (I topi grigi - Les souris grises) , ou encore les bandes plus courtes de Franz Hofer (La Boule noire ; La vipère noire) ou de Joseph Delmont (Le club Mystérieux) .

Les ingrédients qui font le charme particulier du genre sont là : rythme relativement alerte malgré un montage parfois approximatif (du moins dans la copie subsistante !) ; intrigue rocambolesque riche en rebondissements et faisant fi de la vraisemblance ; lieux suggestifs : musée d’antiquités égyptiennes, terrasse d’une villa surplombant un vaste paysage ; route déserte où attend une voiture noire ; promenade de bord de mer où défilent en arrière plan les passants) ; superbes extérieurs inondés de lumière ou plongés dans une nuit lunaire ; goût du gadget et de la technique : le dirigeable ; la nacelle qui permet de tomber du ciel puis de se volatiliser ; mise en scène jouant sur les entrées et les sorties de champ mais aussi sur ce qui est tapis dans le plan (l’appareil photo miniature caché dans la statue du chat).

Aussi intrépide que sa cousine française Irma Vep , mais plus svelte et beaucoup moins fatale , Filibus, alias la Baronne de Troixmond ou le Comte de la Brive, est une super-criminelle sans scrupule mais dont les entreprises revêtent un caractère plus sportif que réellement maléfique, en tous cas plus inoffensif que celles de Fantôm

Homunculus

Homunculus (1916)

1 h 09 min. Sortie : 1916 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Otto Rippert

Annotation :

A la mort d’un enfant, pour atténuer le chagrin de la mère, le Dr Hansen (Albert Paul) parvient à créer l’Homunculus (Olaf Fonss), un bébé artificiel. Lorsque l’Homunculus fête ses 25 ans, il se demande pourquoi il est incapable d’aimer. Il découvre son origine artificielle. Pour se venger, il décide de détruire l’humanité. Devenu patron d’une entreprise, il exploite ses ouvriers. Mais en réalité, il joue un double jeu : il se déguise en ouvrier et attise la haine des travailleurs. Le Dr Hansen crée alors un second Homunculus afin d’éliminer le premier : le feu doit être combattu avec le feu. En haut d’une montagne, le premier Homunculus tue le second. Mais il est frappé par la foudre…

Homunculus est une série de films allemands réalisés par Otto Rippert (1869-1940) en 1916. Le scénario a été écrit par Fritz Lang et le film préfigure déjà son chef d’œuvre Métropolis (1927). Tourné en pleine guerre 1914-1918, son message reste très actuel.

Cette adaptation du roman de Robert Reinert dénonce la volonté de construire des hommes artificiels. Au moyen d’une technologie sinistre, des scientifiques fous mettent au point des androïdes surhumains. Cette créature artificielle, dotée de pouvoirs surhumains, pense être exclue de l’humanité en raison de son incapacité à éprouver et à susciter de l’amour. L’acteur danois Olaf Fonss, vêtu d’une cape noire ou déguisé tantôt en financier, tantôt en ouvrier, campe une créature ténébreuse. Une telle critique de la modernité, dès 1916, apparait aujourd’hui comme conservatrice.

Vingt Mille Lieues sous les mers
5.6

Vingt Mille Lieues sous les mers (1916)

20,000 Leagues Under the Sea

1 h 45 min. Sortie : 24 décembre 1916 (États-Unis). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Stuart Paton

Annotation :

1916
20000 lieues sous les mers
Film de Stuart Paton

Il semblerait qu'une créature marine monstrueuse attaque les navires et coule leur équipage. Une expédition, à laquelle prend part le professeur français Aronnax, ainsi que sa fille, est dépêchée pour éliminer le monstre. Les membres de l'expédition ne s'attendent pas à découvrir que la créature est en fait un sous-marin commandé par un certain capitaine Nemo. Ce dernier fait prisonnier le professeur et ses compagnons et leur explique le pourquoi des attaques de bateaux. Dans le même temps, les membres d'un vol en montgolfière échouent sur une île perdue, sur laquelle vit une étrange jeune fille sauvage...

Le célèbre romancier français Jules Verne était un précurseur et un visionnaire. Ses nombreux romans associent souvent aventure et nouvelles technologies. Il est encore à ce jour l'un des auteurs les plus traduits et lus au monde. Ses récits ne mirent pas longtemps avant de servir d'inspiration aux réalisateurs qui s'essayaient à une nouvelle technologie apparue en 1895 : le cinéma ! Le fameux Voyage dans la Lune de Méliès est une adaptation détournée d'un récit de Jules Verne par exemple.

En 1916, un studio nouvellement créé en 1915 par Carl Laemmle et baptisé Universal décide d'adapter et de mêler deux romans de l'écrivain : 20000 lieues sous les Mers et sa pseudo-suite, L'île Mystérieuse. Réalisé par Stuart Paton, 20000 Lieues sous les Mers fût, malgré un échec financier, la première grande production pour la Universal (avec un budget de plus de 200 000$) et même si cette version a depuis été totalement éclipsée par la spectaculaire version de 1954, elle n'en demeure pas moins importante au sein de l'évolution du cinéma lui-même, puisque ce film de 1916 est le premier à proposer au public quelque chose de jamais vue auparavant : des prises de vues sous-marines ! Un exploit rendu possible grâce à une invention des frères Williamson, qui, grâce à un astucieux dispositif possédant un jeu de miroir, permit donc de filmer sous l'eau et de faire découvrir aux spectateurs les fonds marins. Une approche quasi-documentaire, et on ne peut s'empêcher de penser à la réaction du public devant de telles images inédites ! Le cinéma propose du rêve et ce 20000 Lieues sous les Mers de 1916 a certainement su remplir cette fonction à l'époque.

Source :
https://lepetitcinemadestephane.blogspot.com/.../20000...

Vingt Mille Lieues sous les mers - Stuart Paton (1916)
https://youtu.be/0g9MxtS898M

Le vaisseau dans le ciel
6.2

Le vaisseau dans le ciel (1918)

Himmelskibet

1 h 37 min. Sortie : 22 février 1918 (Danemark). Science-fiction

Film de Holger-Madsen

Annotation :

1918
le vaisseau dans le ciel [Aka "Himelskibet" / "A trip to Mars"]
Film de Holger-Madsen

Le Vaisseau du ciel ou À 400 millions de lieues de la Terre (Himmelskibet) est l’un des premiers longs-métrages de science-fiction moderne. Il est en tout cas un des premiers films de space opera. Il s’agit d’un film danois réalisé en 1918 par Holger-Madsen. Voici le résumé de l’histoire :

« À l’occasion d’un exploit en avion, le célèbre aventurier Avanti Planetaros découvre non seulement que l’homme peut s’élever très haut, mais qu’il peut aussi découvrir d’autres astres. Avec son ami le Dr Krafft, fiancé a sa sœur Corona, ils décident de construire un appareil, l’Exelcior, qui leur permettra de s’envoler vers Mars. Sous l’égide du professeur Planetaros, père d’Avanti, une équipe est constituée pour les accompagner. Mais avant leur départ, pendant une conférence, un ennemi de l’odyssée se déclare : le professeur Dubius… »

La principale force du Vaisseau du ciel est son message invariablement pacifiste. Tout le film baigne dans une dénonciation du comportement humain et professe un message d’unité. En effet, dès la constitution de l’équipage, l’idée est présente puisqu’un membre de l’Est souhaite intégrer l’équipage, en représentant de la toute jeune URSS.

Cette optique d’un équipage mixte est un topos que l’on reverra souvent par la suite au cinéma. Il est impressionnant de noter, à la vision de ce film, le nombre d’idées présentes qui deviendront des clichés de la science-fiction : voyage vers une autre planète, souci de la crédibilité scientifique du voyage, découverte d’une civilisation, utopie, catastrophe planétaire, union de deux peuples différents…

Le Vaisseau du ciel se situe à mi-chemin entre le cinéma plus délirant et forain des débuts à la Georges Mélies, et La femme sur la lune (1927) de Fritz Lang, un des premiers films de hard science-fiction. Si Le Vaisseau du ciel ne va pas aussi loin dans la crédibilité que le film de Lang, on note tout de même un certain sérieux dans l’approche : on assiste à la construction du vaisseau comme dans le célèbre Aelita – le premier film de science-fiction soviétique par Yakov Protazanov en 1924 –, à une tension psychologique menant à une révolte dans le vaisseau, à une peur du vide stellaire qui n’est pas sans évoquer un autre film d’Europe de l’Est, Ikarie XB-1 réalisé par le Tchèque Jindřich Polák… Par rapport à l’apparence du vaisseau, elle est de son époque : un mélange d’avion,

Paris qui dort
7.1

Paris qui dort (1923)

59 min. Sortie : 6 février 1925 (France). Muet, Science-fiction

Film de René Clair

Annotation :

René Clair, 26 ans, pour son premier film, joue au pionnier du cinéma. Sur les traces de Mack Sennett, Buster Keaton et même Charlie Chaplin, il invente une comédie burlesque dans un Paris figé par le sommeil. Seul le gardien de la tour Eiffel et les passagers d'un avion sont réveillés. Paris est à eux ! Comme des gamins, ils vont profiter de cette bulle de liberté qui leur est offerte par cet étrange sortilège narcoleptique.


https://youtu.be/rXNwI4uRmSs

La Cité foudroyée

La Cité foudroyée (1924)

1 h 12 min. Sortie : 5 décembre 1924 (France). Fantastique

Film de Luitz-Morat

Annotation :

La cité foudroyée

Considéré comme l’un des premiers films français de science fiction, La Cité Foudroyée reste parmi les plus connus de Luitz-Morat, se distingue par une intrigue à rebondissements et des images inédites de Paris détruit, qui impressionna le public en son temps. Richard Gallée, un jeune ingénieur méprisé par l'Académie des Sciences, parvient à dompter la foudre. Souhaitant à tout prix épouser sa fiancée dont le père a subi un revers de fortune, il menace de détruire Paris si le conseil municipal ne lui remet pas une forte rançon...

La Cité foudroyée - Luitz Morat - 1924
https://youtu.be/jCA1qj9y0TI

Aelita
6.5

Aelita (1924)

Аэлита

1 h 51 min. Sortie : 25 septembre 1924 (Union Soviétique). Muet, Drame, Science-fiction

Film de Yakov Protazanov

Annotation :

Yakov Protazanov fut l’un des cinéastes tsariste le plus renommé des années 10 lorsqu’il s’est exilé en France suite à la Révolution d’Octobre 1917. Toutefois, il rentre en URSS en 1923 où il se voit confier par le pouvoir bolchevik un budget conséquent afin de réaliser le premier grand film de science-fiction du pays. Tiré d’une nouvelle de Léon Tolstoï totalement modifiée pour l’occasion, Aelita (1924) a connu un succès sans précédent dans son pays grâce notamment à la majesté de ses décors constructivistes et à ses délires inspirés de l’impressionnisme allemand. Certaines scènes de révolte sur la planète Mars ont d’ailleurs sans nul doute inspiré Fritz Lang pour son futur Métropolis (1927).

Ce premier film de SF soviétique vaut surtout pour l’audace de ses décors constructivistes et pour ce qu’il révèle de l’URSS de Lénine. Film de propagande politique, reverie de cineaste ...

Coincé entre ses influences multiples et contradictoires, Aelita est donc une oeuvre foncièrement bridée dans ses idées les plus novatrices et in fine rattrappée par une idéologie qui contredit l’ensemble de ce qui vient de se passer à l’écran.

https://youtu.be/je1bIhS-7G8

L'Inhumaine
7.5

L'Inhumaine (1924)

2 h 15 min. Sortie : 12 décembre 1924 (France). Drame, Muet

Film de Marcel L'Herbier

Le Dernier homme sur Terre

Le Dernier homme sur Terre (1924)

The Last Man on Earth

1 h 10 min. Sortie : 2 novembre 1924 (États-Unis). Comédie, Fantastique, Science-fiction

Film de John G. Blystone

Annotation :

1924
The Last man on earth
Film de John G. Blystone

Le film a été censuré lors de sa sortie par le British Board of Film Censors. C'est une adaptation d'un roman de Mary Shelley (1797-1851). Une copie du film est conservée dans les archives du Museum of Modern Art. Il a fait l'objet d'un remake en comédie musicale sous le titre It's Great to Be Alive.

En 1950, une peste connue sous le nom de « masculite » a tué tous les hommes fertiles sur Terre de plus de 14 ans. Le genre féminin gère le monde, et une femme devient présidente des États-Unis.

Pendant ce temps, une aviatrice féminine, Gertie, survolant une forêt de séquoias, aperçoit de la fumée s'élevant de la cheminée d'une cabane, et elle y découvre un homme nommé Elmer Smith. Il est capturé et examiné à l'hôpital. Toutes les femmes du monde commencent bientôt à se battre pour lui.

Bien que filmé comme une comédie régulière, The Last Man on Earth a été interdit par le Virginia State Board of Censors pour avoir des femmes se disputant un seul homme. Comme l'a déclaré le Conseil dans un mémorandum du 29 octobre 1924 :
" Bien que "The Last Man on Earth" soit une comédie qui a été mise en scène de manière quelque peu élaborée et ne prétend pas véhiculer un message sérieux, l'image est de nature à justifier son rejet total sous sa forme actuelle. Il regorge de situations suggestives et de sous-titres douteux calculés pour véhiculer un double sens. La dignité de la femme est bafouée dans presque toutes les bobines et un effort est fait pour gagner le rire du spectateur à travers des scènes indécentes et des sous-titres salaces ou cochons. Même si les sous-titres et les situations représentés pouvaient passer, il resterait à se demander si les costumes portés par les acteurs entrent ou non dans les limites de la bienséance.
L'histoire de la comédie représente des femmes d'âges divers se disputant de la manière la plus éhontée la possession d'un jeune homme. Peu, voire aucune, tentative n'est faite pour dissimuler le fait qu'ils sont poussés par l'impulsion sexuelle."

Révolution interplanétaire
6.5

Révolution interplanétaire (1924)

Mezhplanetnaya revolyutsiya

08 min. Sortie : 1924 (Russie). Animation

Court-métrage d'animation de Zenon Komissarenko, Nikolai Khodataev et Youry Merkulov

Annotation :

1924
La révolution interplanétaire (МЕЖПЛАНЕТНАЯ РЕВОЛЮЦИЯ)
réalisé et animé par Nikolai Khodataev, Zenon Komissarenko, Youry Merkulov

Probablement l’un des films d’animation les plus connus des années 1920. Ce court-métrage inachevé est particulièrement intéressant. Il est considéré comme une parodie du célèbre film Aelita. Pourtant, il faut savoir que les trois créateurs de ce court-métrage avaient auparavant été engagés pour travailler sur les esquisses d’Aelita. Mais Yakov Protazanov, le réalisateur, a refusé l’ajout de séquences animées à un film, déjà par ailleurs expérimental par son esthétique très inspirée du mouvement constructiviste. Au-delà d’une parodie, La révolution interplanétaire peut être vue comme le pendant animé d’Aelita. Et ça tombe bien, car comme son illustre aîné, ce court-métrage, par son esthétique géométrique, rappelle le constructivisme et la volonté de mécanisation de la société. Le prologue est clair sur la démonstration qu’entend opérer l’œuvre : « L’histoire du camarade Kominternov, le guerrier de l’Armée rouge, qui s’envola vers Mars, et anéantit tous les capitalistes de la planète ». Il faut sauver les camarades ouvriers persécutés. En bon sauveur de l’Armée rouge, Kominternov s’envole vers Mars, ce que découvrent alors les capitalistes en lisant la Pravda, le journal officiel du Parti communiste. Dès lors, c’est la débandade : les gros capitalistes fuient sous les lits comme des troupeaux de porcs à moitié nus (quelle dépravation), ils ont peur. Comme d’habitude, ils sont représentés de façon extrêmement caricaturale, ils sont littéralement des vampires qui sucent le sang des ouvriers. Ce film est un des premiers exemples de films de science-fiction utilisés à des fins de propagande dans le monde et même en URSS, où ce genre se développera après la Seconde Guerre mondiale avec la course à l’espace entre les Américains et les Soviétiques. Une autre qualité du film est sa recherche formelle. La typographie reprend par moments les affiches constructivistes de Rodchenko et de Klucis. Certains décors comme l’usine ou la ville futuriste arborent également une forme géométrique. Quant à l’animation, elle est remarquable d’inventivité et on peut considérer ce film comme expérimental.

Youry Merkulov a créé pour ce film et tout au long des années 1920 les stéréotypes pour les caricatures capitalistes et bellicistes. Ses dessins deviendront les modèles pour les décennies suivantes. Pendant la guerre froide, il signera encore des

Le Monde perdu
6.7

Le Monde perdu (1925)

The Lost World

1 h 40 min. Sortie : 2 février 1925 (États-Unis). Science-fiction, Aventure, Muet

Film de Harry O. Hoyt

Yann H a mis 7/10.

Annotation :

Adaptation du célèbre roman de Sir Arthur Conan Doyle. Ce long-métrage d’une heure est le premier de l’histoire à donner vie à des dinosaures. Et pour l’époque, c’est une véritable prouesse, et une réussite.

Avec des effets spéciaux novateurs, notamment les créatures en stop-motion animées par Willis O’Brien (qui travaillera sur le futur King Kong), Le Monde Perdu offre au cinéma un spectacle nouveau et unique. Le public est conquis. Le chemin est ouvert aux futurs King kong, Godzilla et Jurassic Parc...

https://youtu.be/XNIyYpouwFE

Metropolis
8.1

Metropolis (1927)

2 h 25 min. Sortie : 6 février 1927 (France). Muet, Drame, Science-fiction

Film de Fritz Lang

Yann H a mis 9/10.

Annotation :

Splendeur visuelle et modèle de créativité. Le génie à l’état pur.

C’était un des films favoris de Hitler, ce qui valut à Fritz Lang la proposition par Goebbels, en 1933, de prendre la direction du cinéma national-socialiste. Le jour même, il s’exilait en France, puis aux USA. Oublions ce fâcheux parrainage, avec le recul, il est intéressant d’analyser la peur qu’avait Fritz Lang de la société à venir. Son film a des allures prémonitoires : les événements - prise de pouvoir par les nazis et plus tard stalinisme - donneront par certains côtés raison au cinéaste.

Metropolis est un film exemplaire à de multiples points de vue. Techniquement, c’est un véritable tour de force. Le réalisateur allemand à bénéficié des toutes dernières innovations : matériel de prises de vue hyper-sophistiqué, techniques d’animation révolutionnaires, trucages et effets spéciaux en tous genres dont le fameux "effet Schüfftan" - du nom de son créateur -, permettant par jeux de miroirs d’intégrer des maquettes miniaturisées au décor.

Alors en plein dans sa période expressionniste, il est au sommet de son inventivité visuelle. Les plans de génie se succèdent, magnifiquement architecturés, graphiquement parfaits, qu’il s’agisse des images de la ville imaginaire (on voit aujourd’hui encore ce qu’elles apportent, en particulier aux dessinateurs de BD) ou des mouvements de foule d’une géométrie extraordinairement maîtrisée.

https://youtu.be/skY2eDN7CoE

La Femme sur la Lune
7.2

La Femme sur la Lune (1929)

Frau im Mond

2 h 36 min. Sortie : 15 octobre 1929 (Allemagne). Comédie, Drame, Romance

Film de Fritz Lang

Annotation :

Le film, très long pour l'époque, près de trois heures, peut se scinder en deux parties d'une durée à peu près équivalente : la première prend la forme d'un thriller scientifique au récit assez classique mais parfaitement mis en scène et tout à fait ancré dans le réel, alors que la seconde le voyage et la découverte de notre satellite naturel, revêt un aspect étrange, mystérieux et fantasmagorique qui n'est pas sans rappeler quelques albums de Tintin.

Le tournant intervient avec le décollage de fusée, montrée avec une précision scientifique. Certains éléments sont assez visionnaires, telle cette plate-forme de placement qui ressemble de très près à celle de la fusée Saturne et la première apparition d’un compte à rebours.

https://youtu.be/aHcazI9PgNg

L'Île mystérieuse

L'Île mystérieuse (1929)

The Mysterious Island

1 h 35 min. Sortie : 1929 (États-Unis). Aventure, Romance, Science-fiction

Film de Benjamin Christensen et Lucien Hubbard

Annotation :

Le Comte Dakkar, un scientifique et dirigeant bénévole qui a ôté toute distinction de classe sociale parmi les habitants de l'île, gouverne sur une île volcanique proche du royaume Hetvia. Dakkar, sa fille Sonia et son fiancé, l'ingénieur Nicolai Roget, ont dessiné un sous-marin que Roget pilote. Jusqu'au jour où l'île est envahie par le Baron Falon, gouverneur despotique d'Hetvia. Falon poursuit Roget dans un second sous-marin. Les deux équipages découvrent sous les fonds de l'océan un étrange pays peuplé de dragons, de calamars géants et d'une étrange race humanoïde encore inconnue.

D'après un article dans le magazine Famous Monsters of Filmland, le tournage du film a commencé en 1926. Mais différents problèmes, comme le mauvais temps et les débuts du parlant, ralentirent le tournage et l'interrompirent plusieurs fois. C'est pourquoi le film ne sortit qu'en 1929, soit 3 ans plus tard. L'article montrait des photos représentant les habitants des fonds marins originaux de 1926 et la version corrigée qui fut vraiment celle du film. La séquence tournée par Maurice Tourneur et Benjamin Christensen en 1927 fut incorporée au montage final de 1929.

Source : Wikipedia

L'Amour en l'an 2000

L'Amour en l'an 2000 (1930)

Just Imagine

1 h 49 min. Sortie : 6 novembre 1931 (France). Comédie, Fantastique, Comédie musicale

Film de David Butler

Annotation :

New York, en 1980. Les avions ont remplacé les voitures, les numéros ont remplacé les noms, les pilules ont remplacé la nourriture, les mariages arrangés par le gouvernement ont remplacé l'amour, et les bébés naissent dans des tubes à essai. Les scientifiques font revivre un homme frappé par la foudre en 1930; il est rebaptisé "Single O". Il est ami avec J-21, qui ne peut pas épouser la fille de ses rêves parce qu'il n'est pas assez «distingué» - jusqu'à ce qu'il soit choisi pour une expédition de quatre mois sur Mars par un scientifique renégat...

Pour l'époque, le film était très ambitieux et plein d'idées ingénieuses. Les effets spéciaux de grande envergure, le somptueux New-York futuriste, semblable à Metropolis (Fritz Lang, 1927), avait été construit dans un hangar d'une banlieue de Los Angeles. Dans le film, la ville regorge de nourriture, de boissons - et de bébés artificiels ! D'ailleurs, la réplique "Redonnez-moi ce bon vieux temps !" est une référence à la préférence de l'homme des années 30 pour la manière traditionnelle de faire des enfants, plutôt que pour la mode des années 80, à savoir à l'aide d'éprouvettes. Elle empêchera une nouvelle sortie du film pendant de longues années, censuré par le code Hays. Le film ne remportera que moyennement les faveurs du public. Il faut dire que la comédie musicale était en déclin. Ce qui dissuadera jusque dans les années 50 de nombreux réalisateurs à investir à nouveau dans la science-fiction autrement que pour des séries B à petits budgets.
Pour la petite histoire : en 1930, au cours de la campagne de promotion de Just Imagine, on enterra un coffret sous le trottoir devant le Carthay Circle Theater de Berveley Hills. On ne devait le déterrer qu'en 1980. Hélas, en 1980, le célèbre théâtre avait été rasé et des tonnes de béton recouvraient le lieu où se trouvait le coffret.

La Fin du monde
5.2

La Fin du monde (1931)

1 h 34 min. Sortie : 23 janvier 1931. Science-fiction

Film de Abel Gance

Annotation :

Jean, acteur, écrivain et poète, et son frère Martial, astronome nobélisé, sont amoureux de la même femme. Jean veut se retirer pour son frère qui refuse ce sacrifice. Martial découvre qu’une comète va heurter la terre dans 114 jours. La panique s’empare de la population. Martial parvient à faire proclamer la République Universelle…

Frankenstein
7.4

Frankenstein (1931)

1 h 10 min. Sortie : 21 novembre 1931 (États-Unis). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de James Whale

Annotation :

1931
Frankenstein - Film de James Whale

2éme adaptation du roman, mais ce film restera pour tous l'une des oeuvres marquantes du cinéma fantastique et de Science Fiction. Son rayonnement fut immédiat et mondial. Et il a su condenser, en à peine plus d'une heure, tous les aspects visuels qui deviendront les clichés surexploités par les Roger Corman, Mel Brooks, Terence Fisher ou John Landis : tour lugubre, brume inquiétante, laboratoire insensé, couloirs biscornus, assistant bossu et jeune femme effarouchée.

La Bande Annonce :
https://youtu.be/J8qNUB1Fz_U

A lire un très bon article sur "les" Frankenstein(s) :
https://www.letemps.ch/…/frankenstein-un-monstre-prolifere-…

Un documentaire de la BBC sur la naissance du mythe :
https://youtu.be/NZTqzvZBaAU

À nous la liberté !
7.2

À nous la liberté ! (1931)

1 h 44 min. Sortie : 18 décembre 1931. Comédie, Comédie musicale

Film de René Clair

Chandu le magicien

Chandu le magicien (1932)

Chandu The Magician

1 h 11 min. Sortie : 4 août 1932 (États-Unis). Aventure, Comédie

Film de Marcel Varnel et William Cameron Menzies

Annotation :

1932
Chandu le magicien
Film de William Cameron Menzies and Marcel Varnel

Pendant trois ans, Frank Chandler a étudié la magie orientale avec les Yogis en Inde et est maintenant connu sous sa nouvelle identité, Chandu. Il a maintenant les pouvoirs de téléportation, projection astral, d'hypnotiseur, ainsi que celui de projeter des illusions. Avec ces capacités surnaturelles, il a été chargé par son professeur de "vaincre le mal qui menace l'humanité". Chandu est envoyé en Égypte pour s'occuper d'un mégalomane égyptien connu sous le nom de Roxor (Bela Lugosi).

Roxor kidnappe le beau-frère de Chandu, Robert Regent, un inventeur qui a développé un rayon de la mort dont les rayons peuvent atteindres l'autre bout du monde. Roxor complote d'utiliser ce rayon pour aider ses plans de domination mondiale. Chandu doit utiliser toutes ses capacités psychiques pour sauver son beau-frère, ainsi que sa sœur et leurs enfants, que Roxor a kidnappés dans un complot visant à forcer Regent à révéler les secrets de son rayon de la mort.

La chérie de Chandu, la princesse égyptienne Nadji, est également kidnappée, laissant Chandu avec le dilemme de savoir qui sauver en premier. Utilisant ses capacités de Yogi, Chandu, finalement, réussit à sauver tout le monde et à hypnotiser Roxor assez longtemps pour détruire à la fois le rayon de la mort et tout le repaire du méchant.

Chandu le magicien est un film américain de 1932, qui s'inscrit dans la liste des films ayant respecter les régles du "Pre-code aka code Hays". On y retrouve Edmund Lowe dans le rôle de Frank Chandler et Bela Lugosi dans le rôle du méchant Roxor qu'il doit arrêter. Basé sur la pièce radiophonique du même nom, écrite par Harry A. Earnshaw, Vera M. Oldham et R.R. Morgan.

La série radiophonique a été diffusée de 1932 à 1933 et la Fox a obtenu les droits en espérant que le film plairait à un public déjà conquis.

En 1934, Chandu revient dans une série en douze épisodes, Le retour de Chandu, avec Bela Lugosi dans le rôle-titre.

Source : Wikipedia

Chandu The Magician 1932 Full Movie
https://youtu.be/YqNCtfCCZV4

Document :
Brèves de cinéma #2 : Le code Hays
https://youtu.be/ljg82Ms5CC8

L'Île du docteur Moreau
6.9

L'Île du docteur Moreau (1932)

Island of Lost Souls

1 h 10 min. Sortie : décembre 1932 (États-Unis). Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Erle C. Kenton

Annotation :

1932
L'Ile du docteur Moreau - Film de Erle C. Kenton

Le film de Erle C. Kenton éclipse totalement les autres adaptations du roman, réalisées en 1977 par Don Taylor et en 1996 par John Frankenheimer.

Charles Laughton confère au docteur Moreau une « humanité » inquiétante, dès les premiers instants où Edward Parker (Richard Arlen) se trouve contraint d’embarquer sur son bateau transportant des caisses d’animaux vers son île. Il compose un personnage en apparence accueillant, affable et impeccable dans son costume trois pièces d’un blanc immaculé. Il en laisse paraître progressivement la véritable nature et excelle à en transmettre la folie mégalomaniaque et l’absence de toute morale qui le conduisent à se comporter comme le maître et le créateur des pauvres créatures peuplant son île.

Le récit ne perd ainsi rien de sa force, du malaise et de la sensation d’enfermement qu’il parvient à créer. On est aussi saisi et terrifié que Parker en découvrant cette scène où, Bela Lugosi méconnaissable récite une à une les lois (édictées par Moreau) à ses malheureux semblables auxquels il demande de répéter « Are We Not Men? ». Cette scène et ses dialogues n’ont rien perdu de leur force et ont d’ailleurs été repris plusieurs décennies plus tard par des groupes de rock ou de new wave dont « Oingo Boingo », le groupe de Danny Elfman.

L’île du Docteur Moreau démontre que sans horreur explicite, sans effets gores, il est possible de susciter l’effroi par le travail sur la photographie, la bande son (les hurlements de douleurs des créatures torturées hors champ) et les cadres. C’est là aussi l’une des grandes leçons du film et plus généralement du cinéma d’horreur de cette époque: le récit et les personnages priment sur le spectaculaire. La peur naît des situations, de l’identification aux personnages, du « climat » installé par la mise en scène et non d’un artifice spectaculaire.

La bande annonce
https://youtu.be/D6wWPwz4BAM

John Landis nous parle de Island of Lost Soul
https://youtu.be/QK8UgJq0bmI

King Kong
7.5

King Kong (1933)

1 h 40 min. Sortie : 29 septembre 1933 (France). Aventure, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack

Yann H a mis 7/10.

Annotation :

LA GENESE DE KING KONG

Merian C. Cooper entend parler des fameux "dragons" de Komodo, énormes lézards découverts sur cette île indonésienne par un aviateur en 1912. Cela lui donne l'idée de tourner sur place l'affrontement entre un de ces sauriens et un gorille d'Afrique. Mais, au lendemain de la crise de 1929, l'économie américaine est en pleine dépression et il ne paraît pas vraisemblable qu'un studio investisse de l'argent sur un projet aussi coûteux.

Au même moment, Cooper est chargé par David O. Selznick (qui vient de produire en 1929 LES QUATRE PLUMES BLANCHES), nouveau directeur de production de la RKO, de mener une enquête sur les coûts et les méthodes de production de la firme. Cooper étudie à cette occasion le projet CREATION, une aventure dans le style de LE MONDE PERDU qu'O'Brien cherche à monter au sein de RKO, et pour lequel il a réalisé un bout d'essai.

Cooper est impressionné par les trucages, mais il juge l'histoire inintéressante et fait arrêter le développement du projet. Ayant entendu parler du film de gorilles que Cooper tente de monter, O'Brien lui explique qu'avec ses effets spéciaux, il peut réaliser une telle histoire en studio, sans recourir à de coûteux tournages en extérieurs exotiques. Cooper est convaincu et propose, avec l'appui de dessins réalisés par O'Brien, ce projet à David O. Selznick, qui l'accepte.

Les scénaristes sont réunis : Merian C. Cooper, James Ashmore Creelman, Ruth Rose (l'épouse d'Ernest B. Schoedsack) et Edgar Wallace (fameux écrivain anglais de romans policiers) se mettent au travail. Wallace meurt en février 1932, et son apport est considéré comme minime sur ce script. Certains dirigeants de RKO hésitent encore et demandent le tournage d'un bout d'essai. O'Brien se met au travail et les trois acteurs principaux du film sont recrutés.

Les bouts d'essai sont convaincants et le tournage de KING KONG commence en 1932, pour un budget évalué par RKO à plus de 600.000 dollars (estimation peut-être gonflée pour des raisons publicitaires ; certains considèrent que le budget réel était d'environ 400.000 dollars) : c'était alors énorme ! KING KONG est ainsi souvent considéré comme un coup de poker de la RKO qui, menacée de faillite, met toutes ses billes sur un gros budget susceptible de la rétablir durablement.

KING KONG, c'est encore un admirable mélange de genres, parmi lesquels dominent l'aventure, l'épouvante et la romance. En effet, il s'agit d'un superbe film d'aventures,s'inscrivant dans la lignée de L

L'Homme invisible
7.5

L'Homme invisible (1933)

The Invisible Man

1 h 11 min. Sortie : 2 mars 1934 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de James Whale

Yann H a mis 8/10.

Annotation :

Dans son Frankenstein, James Whale se prenait de compassion pour la créature monstrueuse créée par le docteur mégalo. Ici, plus de pitié, le savant fou et le monstre ne font plus qu'un et n'inspirent aucune indulgence : le Dr Griffin s'est injecté un sérum d'invisibilité aux effets collatéraux néfastes. Grisé par le pouvoir de sa nouvelle personnalité — et surtout par la drogue utilisée —, il veut conquérir le monde. En commençant par le terroriser. La paranoïa s'empare de tous : le mal est près de nous, à côté des enquêteurs qui échafaudent un piège, dans la chambre de l'ami terrorisé... Ce mal invisible qui frappe à l'aveugle peut évoquer, selon les époques, la peste, l'Inquisition, le nazisme, le communisme... Aujourd'hui, ce serait le terrorisme

https://youtu.be/IkQMiTlUYZM

Déluge
5.9

Déluge (1933)

1 h 10 min. Sortie : 13 septembre 1935 (France). Science-fiction, Drame

Film de Felix E. Feist

Annotation :

1933
Deluge
Film de Felix E. Feist

Alors qu’une série de catastrophes naturelles détruit la côte pacifique américaine et menace d'anéantir le reste de la planète, les survivants tentent de s’organiser au mieux.
Considéré comme le tout premier film catastrophe de l'histoire du cinéma, Déluge réapparaît grâce à la société Lobster qui en a retrouvé une copie, l'a restaurée et donné une deuxième vie (notamment les contributions du générique du début qui avaient disparu). Il faut dire que le film semblait perdu (une version traduite en italien a été exhumé) et était presque devenu une légende, puisqu’après son échec commercial (il sortit la même année que King Kong), Déluge fut racheté par la RKO et disparu des écrans radars.

Le film fut confié à Felix E. Feist qui sera l'auteur de quelques longs-métrages dont La vallée des géants en 1952 avec Kirk Douglas ou le film de SF Donovan's Brain en 1953 avec Nancy Davis, qui deviendra la Première dame des Etats-Unis en épousant Ronald Reagan. D'une durée limitée à 70 minutes, le début de Déluge ne s’embarrasse pas de préliminaires et montre d'entrée des scientifiques découvrant que la planète est en train de subir des catastrophes naturelles en chaîne. Tremblements de terre et tsunamis se succèdent pour engloutir notamment les Etats-Unis comme annoncé dans la Bible et d'où le titre du film (A l'origine, il y avait un carton présentant un verset de la Genèse post générique).

Déluge vaut surtout pour les scènes de destruction massive, durant plusieurs minutes, montrant des gratte-ciel et des villes entières s'effondrer et se faire recouvrir par les eaux des océans et des mers. Tourné en 1933, les effets visuels sont limités mais néanmoins efficaces grâce à l'inventivité des techniciens de l'époque pour montrer des miniatures de ville, de maisons et de bateaux se faire balloter et anéantir par les éléments. Quelques année plus tard, on retrouvera les mêmes artifices pour les films de destruction japonais à l'instar de Godzilla.

Déluge développe ainsi le thème de la survie au travers, du prisme des femmes qui sont recherchées pour s'accoupler aux hommes, comme un survival de série B horrifique. On voit même le cadavre d'une femme comme si les hommes s'en étaient débarrassées après leur affaire faite. Une vision de l'humanité très innovante et provocatrice en ce début des années 30 et à contre-courant des productions de l'époque, notamment sur le triangle amoureux qui se dessine sur la fin du métrage...

Source : htt

Yann H

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