Une case en trop ! (2021)

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Blablabla Alan Moore est un maitre de l'écriture Blablabla il a révolutionné l'industrie et je lui fais une pipe quand il veut.
Son Swamp Thing est réellement excellent. Ce second tome regarde dans les entrailles de l'Amérique. Alan n'aime pas l'Amérique. De manière générale, je dirais même qu'il n'aime pas les gens. Ou en tout cas, il n'aime pas la manière dont les gens vivent. Alors il dénonce. Il critique le pays, son histoire torturée, ses contradictions, sa peur du changement, tout en faisant en sorte que ces histoires offrent matière à réflexion à son héros, qui va lui-même évoluer tandis que son lien avec Mère Nature se renforce.
La dernière partie en mode "Crisis on Infinite Earths occulte" est absolument génial. Une douzaine de chapitre de build up pour une conclusion épique et philosophique, qui pousse à repenser en profondeur la façon de penser les histoires à l'américaine.
On peut être anti-américain et donner de bonnes leçons.

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La conclusion de la saga Swamp Thing par Alan Moore est... Wow !
Du début à la fin, cette série se sera montrée brillante, riche en réflexions et en idées. Alan fait totalement sienne la Créature pour nous proposer des histoires tour-à-tour effrayantes (ce salaud d'Arcane !), dramatiques (pauvre Abby !), carrément tristes (Patchwork Man, snif !) et bien d'autre.
Il touche tout le spectre des émotions sans en oublier de raconter de vraies histoires, complexes et pleines d'enseignements sur l'Homme, la Nature, le bien et le mal, etc.
Il y a tant de richesse dans le run d'Alan, c'est vraiment un énorme coup de cœur et une grosse claque BD dans ma gueule !
Je m'attendais à tout, et je suis quand même surpris !

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On retient le nom de Crisis on Infinite Earths comme l'étape clé de l'univers DC, précurseur de Flashpoint ou Heroes in crisis, qui a créé la mythologie moderne du monde de Superman. Derrière le symbole, on trouve un récit extraordinaire. Une oeuvre très bien écrite, qui arrive à déployer toute la complexité de son intrigue sans en devenir imbitable. Car même si je n'y connais pas grand chose à l'univers DC pré-Crisis, le comics reste accessible, d'ailleurs l'édition d'Urban propose L'Histoire de l'Univers DC, du même Marv Wolfman, compilant 40 ans d'histoire en un seul récit d'une centaine de pages. Un impressionnant récit qui, au-delà du grand ménage qu'il opère dans l'écurie DC, reste épique et même touchant à certains moments (la fameuse mort de Supergirl et celle de Flash). L'Anti-Monitor est un super méchant, ultra-manichéen comme pas possible, mais très très charismatique. C'est à se demander d'ailleurs comment ce Galactus puissance 1000 a pu devenir la batterie de voiture des Black Lanterns...
Mais bref, un cross-over important, qui n'a pas trop vieilli et reste accessible malgré les très nombreuses références à une lointaine histoire de DC que l'on ne reverra plus jamais.

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Petite découverte au pif. Une anthologie de strips (yonkoma dans la langue de Takeshi) à l'humour absurde, grinçant, cynique, qui met subtilement le doigt sur des problèmes de société tout en détournant des figures connues de la culture populaire occidentale. La religion catholique est la principale cible de ses moqueries, et ça offre de bons gags plutôt intelligents.
Ajoutons à cela la dimension expérimentale de l’œuvre, qui multiplie les techniques de dessin nouvelles comme anciennes pour toujours surprendre le lecteur, ainsi que des effets méta sur la condition de mangaka, via ces saynètes montrant un jeune dessinateur aux prises avec un fantôme récalcitrant.
Je n'avais pas aimé Tokyo Magnitude 8, qui sombrait dans un mauvais goût mal dosé digne d'un adolescent en pleine crise, mais Palepoli, s'il est rempli de gags absurdes, est bien plus maitrisé et propose du choquant pertinent.

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Un roman graphique d'une simplicité enfantine, un étalage de visuels impressionnants et oniriques du monde aquatique. Graphiquement rien à redire, c'est une claque. Chaque page fourmille de détails à un niveau qui frise l'absurde. On s'imprègne de l'univers de l'auteur qui invite au voyage et à la rêverie, dans cet océan aussi beau que riche en surprises.
Un langage universel à faire découvrir à n'importe qui, à n'importe quel âge.

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Quel dommage que le résumé au dos de l'album soit pas mal mensonger. En dehors de ça, ce deuxième tome fait plutôt bien le café. Rien de bien transcendant, mais un divertissement sympa. L'Annual #1 est d'ailleurs très cool.

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J'aime Superman, j'aime Tom King.
Évidemment, le mariage des deux, comme pour Batman Rebirth, ne pouvait que donner le meilleur ! Je suis immédiatement tombé amoureux de ce récit, qui partant d'un pitch de super-héros mille fois vu et revu nous propose une réflexion poignante sur Superman, "50 nuances de Superman", si j'ose dire.
King exploite tous les aspects de son personnage, de son infinie bonté à sa puissance divine, tout en n'hésitant pas à mettre à mal ses grands principes de paix et de justice.
Un récit assez décousu (1 numéro n'aura que peu de rapport avec le suivant, si ce n'est le fil rouge de la gamine), mais qui parvient à capter l'essence de l'Homme d'Acier et à englober à la fois ce qu'il a de plus intime et ce qu'il a de plus démesurément grandiose.
J'aime Superman et je m'en serais vraiment voulu d'être passé à côté de ce fantastique comics !

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(3 tomes/3)

Il est assez amusant de lire le manga après en avoir découvert l'adaptation en film par Isao Takahata, on se rend rapidement compte des gags qui ont été fusionnés entre eux pour créer une accumulation de rebondissements comiques et de ceux qui ont été étendus en arcs complets, comme la disparition de Nonoko ou les motards, qui ne représentaient qu'un petit strip dans l’œuvre d'origine.
Le manga a son charme, les personnages sont très attachants, même si leurs personnalités finissent par tourner en rond à la longue (sauf peut-être la grand-mère, qui arrive toujours à nous surprendre). A travers ses petits gags, l'auteur décrit des petites tranches de vie, se moque de l'actualité politique de son époque ou évoque des sujets sensibles de la société japonaise (fossé générationnel, pression sociale pour les étudiants, santé,...). Même les personnages secondaires arrivent à exister au milieu de cette œuvre, comme ce médecin aussi peu professionnel qu'opportuniste ou cette maitresse d'école alcoolique.
Une sympathique petite lecture, même si sur la longueur, les gags finissent par se répéter.

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La routine avec Tanabe et ses adaptations de Lovecraft : Du très bon. Ici, on est plus sur des histoires secondaires de l'auteur, mais Celui qui hantait les ténèbres a une saveur toute particulière dans le contexte. L'histoire d'un écrivain et peintre qui découvre des secrets enfouis dans une église en ruines, qui le conduiront à faire renaitre une terrible entité. Dans ce contexte de mariage entre Asie et Occident, l'adaptation manga d'un auteur américain, le héros de la nouvelle représenterait Tanabe lui-même qui découvrirait l’œuvre de Lovecraft et ses horreurs cosmiques qui obsèderont son esprit et provoqueront finalement sa chute.
Bien sûr, rien ne garantit que Tanabe ait eu des prétentions autobiographiques avec son adaptation, mais la façon dont celle-ci coïncide avec un récit qui pourrait presque être celui de n'importe quel quidam qui découvrirait Lovecraft, je trouve qu'on peut faire une petite corrélation.

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Après mes lectures trop sérieuses de ces derniers mois, j'ai voulu me détendre un peu avec un comics pas trop prise de tête. Et Power Girl avait 2 solides arguments pour me convaincre.
Roh ça va, les scénaristes sont les premiers à faire ces blagues ! Justin Gray et Jimmy Palmiotti arrivent à créer un récit simple, rigolo et fun avec sa dose d'action et d'humour. Plutôt que de nous dépeindre un monde de méchant patriarcat dirigé par des mâles toxiques et violeurs où les femmes sont de petites choses en détresse, ils préfèrent user d'humour et de second degré pour dénoncer le sexisme ordinaire. Power Girl est très attachante, une tête brulée qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui a une plastique de rêve, le sait, mais ne se laisse pas pour autant marcher sur les pieds. J'aime beaucoup.

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Le run de Jamie Delano s'achève dans l'introspection et le retour aux sources.
John Constantine, cette ordure de magicien qui se débat dans un monde trop cruel pour lui, est arrivé au bout de son périple. Delano décide de marquer le coup en tuant symboliquement son personnage pour le faire renaitre entre les mains des futures équipes créatives qui reprendront la série Hellblazer. Le chapitre dessiné par Dave McKean est splendide, la mini-série Bad Blood est une bonne histoire, une satire corrosive de la politique anglaise avec ce qu'il faut de bons gags, même si l'on se demande quel est son lien avec l'univers de Hellblazer, Constantine n'utilise la magie qu'à 2 reprises qui sont d'ailleurs ellipsées. Bonne histoire, mais un personnage principal légèrement survolé.
En tout cas le run de Delano me motive à découvrir celui de Garth Ennis, alors tout va bien.

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Bon concept, mais mal exploité. L'idée d'une machination de Darkseid pour humilier et ruiner la réputation des super-héros pour s'emparer de la Terre est alléchante et développe de bonnes pistes, notamment la culpabilité de Shazam suite à un meurtre involontaire ou le très marrant mais aussi très irresponsable Guy Gardner. Malheureusement, l'histoire traite ses sujets beaucoup trop en surface, notamment le battage médiatique et l'opinion publique qui se retourne contre les héros. L'erreur la plus grosse de Len Wein et John Byrne est d'avoir fait du principal instigateur de la polémique un authentique méchant avec des pouvoirs de manipulation mentale, alors que le récit aurait gagné en intérêt s'il avait été un simple humain doté des meilleures intentions du monde. L'escapade de Superman sur Apokolips est une bonne idée et est un bon prolongement de cette idée de "destruction des idoles", seulement elle dure 2 chapitres et on en parle plus.
Restent de très bons dessins (John Byrne, hein. Pas la moitié d'un manche) et l'origine de Darkseid, sympathique.

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Après ses frasques sanguinolentes, Ennis choisit de se recentrer autour de son personnage principal. Hughie, qui jusqu'à présent passait un peu pour le gentil candide de service gagne en profondeur. A travers lui, l'auteur questionne la virilité, ce que "devrait" être un homme et comment il se construit au travers de ses relation. Sa romance avec Annie est d'ailleurs l'occasion pour l'auteur d'inclure une crise assez réaliste dans leur relation. Tout sonne juste, naturel. Les mots qui font mal font très mal et les moments chaleureux font bien chaud au cœur.
Ennis est certes un gros taré qui aime enc#ler nos super-héros préférés avec des lampadaires rouillés, mais c'est paradoxalement aussi un gros romantique.

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Encore une fois, un tome moins porté sur l'action que sur les personnages. Billy Butcher revient au centre de l'histoire, tout son passé tortueux nous est révélé, entre violence, haine et amour (Becky était un petit rayon de soleil éteint trop tôt). On comprend d'autant plus les motivations du personnage, enfermé dans une spirale vengeresse sans fin.

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La série qui nous aura fait rire, pleurer, jubiler (voir peut-être jouir pour certains, je ne juge pas) prend fin dans la violence et les larmes.
Toutes les pièces du puzzle s'assemblent et le vrai méchant de toute cette histoire de fous se révèle enfin. Une très bonne conclusion pour un comics anti-super héros régressif, bourrin et bête, mais aussi paradoxalement plus malin qu'on ne pourrait le croire, émouvant et satirique.

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Garth Ennis prend la suite directe de Jamie Delano, et autant dire qu'il ne fait pas les choses à moitié.
Premier arc, Paf ! Constantine est atteint d'un cancer en phase terminale, et en plus il ne trouve rien de mieux à faire que d'attirer sur lui la colère de Satan en personne !
Ennis reprend ce mélange de critique sociale et d'occulte qui a fait le succès de Delano, mais avec un humour plus cinglant et un attrait tout particulier pour la violence. Il nous dépeint un John toujours aussi pourri et aigri, mais développe bien plus ses liens sociaux. On l'aime, ce fils de pute fini à la pisse de chien !

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Constantine c'est Constantine. Sa vie n'est que malheur et souffrance.
Peut-on le côtoyer et espérer en sortir ne serait-ce que vivant ?
Romantique peut-être trop fataliste pour son propre bien, Ennis va faire mal à son John, et nous faire mal au passage. Mais il nous fait aussi bien rire. Le second face à face avec le Roi des vampires est quand même assez fendard dans le genre.
Hâte de voir la confrontation finale avec Satan.

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Fin du voyage pour Garth Ennis.
Il aura su emmener son Constantine très loin, lui faire vivre des aventures rocambolesques, sombres et tragiques, avec toujours son goût immodéré pour la provocation et une certaine misanthropie. J'imagine bien Garth et John assis au bar, à enchainer les gin tonic en se lamentant du futur de la planète et de tous les dégénérés consanguins qui se branlent sur leur future extinction programmée par leur stupide inactivité de sales petits merdeux. Et là un démon débarquerait de nulle part pour enfoncer le corps d'un client dans le cul du barman tandis que John et Garth inventeraient une combine à deux balles pour le convaincre de boire un coup avec eux tandis qu'ils improviseraient un rituel magique pour vaporiser le bar et tous ceux qui s'y trouvent dans le néant. Ouais, j'imagine bien.

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Quel dommage qu'Ellis n'ait pas pu poursuivre son run comme c'était prévu à la base. Rien qu'à travers cette poignée de numéros, on comprend qu'il construisait son propre univers, comme Delano et Ennis avant lui, mais qui ne connaitra pas d'aboutissement. Dommage.
Son Constantine est plus noir et plus torturé que jamais, c'est pour l'instant le Hellblazer le plus violent que j'aie lu. Ellis s'attarde moins sur l'univers démoniaque que sur l'homme et ses travers, comme on peut notamment le voir dans le dernier numéro, Shoot, excellent.
De la violence et de la mélancolie. Tout ce qu'on aime de Hellblazer, mais sans réelle grosse plus-value à cause du nombre restreint de numéros.

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J'étais curieux de voir comment Junji Ito allait s'emparer du mythe Frankenstein. Lui qui aime explorer la thématique du corps et de ses transformations, le récit d'un jeune savant qui découpe des cadavres pour confectionner une créature, il y avait de quoi saliver.
J'avoue avoir légèrement déchanté. L'adaptation est très fidèle au roman d’origine, avec quelques raccourcis qui rendent l'histoire plus compactée, et donc plus adaptée au format BD, mais Ito ne parait jamais chercher à aller au-delà d'une adaptation. Mais ce serait hypocrite de reprocher cela à l'auteur alors que je ne le fais pas à Gou Tanabe et à ses adaptations de Lovecraft. Comme chez cet auteur, Ito va principalement apporter son coup de crayon. Le contraste entre le monde civilisé, lumineux et plein de chaleur, et la Créature est magnifiquement rendu par le dessin. Le monstre de Frankenstein est une créature Ito-enne pur jus, dérangeante et effrayante, mais qui a conservé sa dimension tragique. Une telle dichotomie entre son apparence, à mille lieues du design épuré et attachant de Boris Karloff, et sa personnalité, c'est bien là la grande réussite d'Ito.
Le reste de mon édition (américaine) est constitué d'histoires courtes Ito-ennes très sympathiques, avec entre autre l'emploi du thème des dimensions parallèles, et une très courte et très marquante sur le thème de la poupée.
Junji Ito est un maitre, on ne le dira jamais assez.

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Une courte série très intéressante si comme moi vous vous intéressez à la période d'après-guerre nippone et à ses conséquences sur la population. Comme beaucoup d'oeuvres traitant de cette période, Plus haut que le ciel s'avère extrêmement optimiste, toujours plein de bonne humeur voire quelque peu naïf dans son traitement de son sujet, malgré des passages tragiques très réussis. Malgré son contexte dur bien mis en valeur par le dessin, Plus haut que le ciel est une série pleine de vie, qui n'attend que d'être découverte.

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Une superbe édition intégrale qui me permet de découvrir ce classique du manga. Le premier tome m'a pas mal surpris car il se concentre dans sa première moitié sur le quotidien des Japonais pendant la guerre, en montrant entre autre l'endoctrinement de la jeunesse, l'esprit militariste jusqu'auboutiste de la population et la haine des pacifistes, dont Gen et sa famille vont faire les frais, le père semblant être le seul individu doué de bon sens sur cette île de malheur. C'est une très bonne partie, à charge contre le gouvernement japonais et sa politique impérialiste abominable qui a fait souffrir la population inutilement.
La seconde partie se concentre sur le bombardement en lui-même et sur ses conséquences. Nakazawa nous offre alors des planches saturées de visions cauchemardesques, des hommes et des femmes brulés au dernier degré, agonisant tandis que leur chair fond et que les médecins n'ont aucune ressource pour guérir les survivants irradiés.
On s'attache à ce jeune Gen au destin tragique, bien que le personnage, à peine âgé de 6 ans, puisse parfois nous paraitre irritant avec sa mentalité puérile. Mais qu'y peut-on, si le monde s'est effondré autour de lui du jour au lendemain ?

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Un deuxième tome tout aussi riche que le premier. L'impact émotionnel est moins fort, mais l'histoire reste captivante. A plus d'une reprise, l'auteur emploie la bonne vieille technique à la japonaise de nous mettre en place des personnages infects, absolument détestables et déshumanisés, avant de retourner complétement nos repères moraux lorsque nous nous rendons compte que le monde n'est pas noir ou blanc et que chacun a ses raisons d'agir. C'est classique dans le médium, mais c'est toujours diablement efficace.

Annotation :

Un tome moins porté sur l'aspect historiographique (même s'il reste bourré d'informations super intéressantes sur le contexte de l'époque) et plus sur les personnages. Il y a des répétitions, Gen rabâche bien trop sa colère vis à vis du gouvernement japonais (bien que cette fois-ci, les américains soient bien plus pointés du doigt).
La série reste très agréable à lire, et même si les personnages avancent, on a quand même une légère impression de radotage de la part de l'auteur.

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Récit simple et concis, Pulp est à la croisée du western et du roman noir, crépuscule de l'un et hommage au second. La mise en abime des récits pulp, de l'auteur et de son personnage, de la fiction avec la vie, fonctionne très bien, et j'aime la façon dont Brubaker construit un portrait complet de personnage en une soixantaine de pages, en parlant de la vieillesse et de ses conséquences. Récit concis, mais très riche.

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Lire du Osamu Tezuka est toujours une valeur sûre.
Certains seront rebutés par son trait (en apparence) enfantin, mais sa façon de dessiner des personnages cartoonesques ne l'empêche pas de créer des images très sombres et impactantes.
Kirihito parle de la médecine et des travers de la hiérarchie de ce milieu, ceux d'en haut imposant leurs propres thèses en écrasant les avis de ceux en dessous d'eux. L'auteur mêle cette critique à un récit de "contagion", pour questionner le rapport de l'homme à la Nature (thème prépondérant chez Tezuka) et le racisme. Un message de paix et de tolérance simple, mais rudement bien raconté. Toute la maturité que Tezuka a accumulée durant ses 30 années de carrière de mangaka a été totalement déversée dans les mangas radicaux de la fin de sa vie (Ayako, les 3 Adolf, et donc Kirihito)
Une très bonne proposition, et un récit humaniste intemporel.

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Ito s'essaye dans la science-fiction (sa seule incursion dans le genre à ma connaissance mais je peux me tromper). Un récit très lovecraftien dans l'idée avec cette planète vivante, une horreur cosmique qui filerait des boutons à Howard, et la dégénérescence de l'Humanité face à sa destruction imminente. Ito utilise son œuvre pour critiquer assez ouvertement el star-system, Rémina devenant la coqueluche du monde entier en quelques heures juste parce qu'elle est mignonne et que son père est célèbre, puis dès que les problèmes débarquent, elle devient la cible à abattre pour tout le monde. Si j'étais taquin, je dirais que ce manga anticipe les dérives de la cancel-culture.
Une histoire cauchemardesque (le passage sur la surface de Rémina filerait des cauchemars à Kentaro Miura), qui vire dans le grotesque mais jamais le ridicule dans son dernier tiers, et qui nous rend heureux que la Terre se fasse détruire à la fin, et ça c'est pas si répandu que ça.
Un coup de maitre, maitre.

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Unanimement reconnu comme le chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre de Tezuka, Les 3 Adolf est un récit incroyable. La finesse d'écriture de son auteur atteint des sommets vertigineux (la scène du violoniste !), son dessin si cartoonesque sert parfaitement l'histoire, qui bien que parsemée de moments de grâce est terriblement pessimiste sur le genre humain : Bourreaux partout, justice nulle part. Le parcours d'Adolf Kaufman est brillamment écrit, nous montrant comment un petit garçon né à la mauvaise époque et dans le mauvais pays sombre dans la spirale de la haine et de la violence, sans jamais devenir un simple monstre manichéen, tout comme Adolf Kamil, s'il est un héros vertueux durant la quasi-totalité de l'histoire, devient lui aussi un monstre à la fin. Hitler, quant à lui, est bien moins présent, mais Tezuka n'hésite pas à le montrer en figure tour à tour effrayante, pathétique et tragique.
Ce manga est une magnifique leçon d'humanité, déprimante et déprimée, mais également le legs de Tezuka à l'Humanité : Aimons-nous. Point.

Annotation :

Un récit très dur et tragique de la part de Tezuka. Un peu comme s'il avait voulu faire son Shakespeare. Dans la periode trouble de l'après-guerre, le vieux Japon impérial meurt, se "démocratise" par la volonté de l'occupant américain. Les contrevenants à cette marche vers l'avenir sont exécutés. En parallèle de quoi, une petite fille issue d'une liaison interdite est enterrée vive par sa propre famille, par peur de la honte. Se heurtent dans ce récit le vieux Japon et ses traditions moribondes et le nouveau, bâti sur le mensonge et le meurtre, tout en nous présentant une galerie de personnages excellemment bien écrits, la plupart étant des hommes souhaitant égoïstement s'accaparer l'innocente Ayako, parmi lesquels Jiro Tengé, de loin le personnage le plus complexe de l'histoire. Un récit triste et assez fataliste quant au futur du Japon, mais en même temps plein d'espoir pour la nouvelle génération qui devra vivre dans les décombres du vieux monde détruit.

Annotation :

Relire Akira est toujours un bonheur. Un véritable blockbuster manga, qui va toujours plus loin dans la démesure épique de ses scènes de destructions. Le manga est une véritable ode à l'apocalypse, tout en étant l'une des bandes-dessinées les plus importantes du siècle dernier, celle qui a fait le pont entre le traumatisme nucléaire japonais et la peur de la guerre atomique du monde occidental, et a donc eu une résonance toute particulière dans le cœur de ce dernier. Si Akira n'est pas le premier manga à avoir pénétré le marché occidental, il lui a indéniablement donné ses lettres de noblesse, et reste une œuvre forte malgré ses 40 ans au compteur.