Une question d'adaptation : Cinéma

Annotation :

Je connais uniquement cette adaptation du roman éponyme de George Orwell et autant dire que je n'ai plus envie d'en voir d'autres tant celle ci atteint la perfection. Elle se trouve être très fidèle au livre de base sans pour autant se retrouver paralyser par le récit de Orwell. Les quelques changements sont mineurs et permettent logiquement une meilleure fluidité. La noirceur et le désespoir du roman sont toujours aussi prégnant ainsi que son final renversant. Les moins passionnés se passeront de lire le livre tant les deux sont proches.

Note SensCritique du Livre : 9

Annotation :

Difficile de commenter le chef d’œuvre de Oshii puisque les remaniements concernant le manga de Masamune Shirow sont nombreux. Le manga se compose de plusieurs histoires courtes se suivant chronologiquement. Oshii décide pour son film d'en choisir 3 il me semble et d'habilement les connectés parfois contre la logique du manga. C'est précisement ce qui donne cet aspect si "compact" au film. Néanmoins il est ahurissant de voir avec quel aisance Oshii y parvient, en récupérant toutes la richesse de l'univers de Masamune Shirow, il parvient à transcender le matériau d'origine, chose très rare au cinéma.

Note SensCritique du manga : 7

Annotation :

Plus ou moins la même remarque que pour le film précédant. Il est à noter que le film n'adapte pas le tome 2 de Ghost in the shell mais bel et bien une histoire du premier tome laissé de côté par le premier film. Ce qui est encore une fois fascinant est de voir la façon dont Oshii adapte le manga. La (très) courte histoire du manga est au final peu marquante tandis que le film vient l'étirer sur une durée de long métrage et lui infuse une portée philosophique insoupçonnée. Le premier film malgré ces changements se termine comme le premier tome du manga tandis que pour ce film, il continue l'histoire du Major avec une histoire antérieure dans le manga. Et c'est tant mieux puisque il évite comme ça d'adapter le tome 2 du manga qui est décevant.
Une totale réussite, encore plus abouti que le film précédant en étant paradoxalement peu fidèle au manga (pour notre plus grand plaisir)

Note SensCritique du manga : 7

Annotation :

Livre lu il y de ça quelques années, mais impossible de ne pas remarquer l'aspect très boursouflé du récit typique d'un cinéma hollywoodien lissant toutes les aspérités du récit de King. Notamment lors d'un final assez risible qui en fermant l'ouverture laissé par King donne envie de se replonger dans la nouvelle originale bien plus subtile (The Shawshank Redemption) qui se trouve dans le recueil de nouvelle "Différentes saisons" de Stephen King.
De plus Darabont ne fait jamais preuve d'une quelconque audace formelle. On soulignera tout de même dans l'ensemble une adaptation assez fidèle concernant l'histoire mais qui perd le ton si caractéristique du récit original au profit d'un ton bien plus sensuel.

Note SensCritique du recueil de nouvelles : 7

Annotation :

Je mentionne ce film ici mais tout à déjà été écrit dessus. Kubrick réalise une adaptation que je qualifie "d'optimale". Le récit de King inadaptable en l'état (on est souvent dans l'esprit des personnages chez King), se trouve affiné et plus épuré que le roman, tandis que la mise en scène de Kubrick est encore aujourd'hui mémorable.
On perd tout de même en chemin tout l'aspect réflexif du roman sur le métier d'écrivain, ainsi que les relations familiales complexes qui ne seront qu'esquissés dans le film. Le livre reste donc largement recommandable même pour les plus aficionados du film, la froideur distante de Kubrick est autant réussie que l’introspection de King.

Note SensCritique du livre : 8

Annotation :

Même si le film de De Palma ne possède pas l'aura du film de Kubrick, on se retrouve ici aussi face à une adaptation très fidèle du "Carrie" de Stephen King mais qui contrairement à Darabont transpire de la personnalité de son auteur, tous les gimmicks propre à De Palma se retrouve dans ce film.
L'adaptation de De Palma est très réussie mais n'adopte pas la même narration. Le film opte logiquement pour un récit linaire tandis que King emploie un point de vue rétrospectif sur les événements en nous annonçant d'emblée la destruction de la ville. Un exemple typique d'une adaptation réussie tout en laissant la place à un vrai travail de cinéma.

Note SensCritique du livre : 7

Annotation :

Il est bien connu que Christophe Gans eut les mains liés sur ce film mais je commente tout de même le film en l'état quels que soient les intentions de base. Un film très moyen dans l'ensemble mais surtout une adaptation décevante d'une série mémorable du jeux vidéo.
Si on retrouve certains monstres et décors sublimés par une photographie de qualité ainsi qu'une direction artistique aboutie, le récit lui fait beaucoup de peine à voir. Il adapte le premier Silent Hill pour son histoire mais pioche aussi dans Silent HIll 2 concernant l'esthétique ainsi que Pyramid Head. Deux mots sur ce dernier qui est plutôt mal intégré au récit puisque ne constituant qu''une menace, annulant au passage toute la complexité du personnage initial, de plus le rendre bodybuildé et d'une taille immense est à contre courant de la logique du personnage. La liste est longue, comme un final grand guignolesque gore sans un semblant de vraisemblance en plus d'être sur-explicatif, ainsi que des passages dans le monde "normal" (certes non voulu par Gans mais qui sont tout de même présent au final) annulant toute l’oppression ressentie par les personnages. Silent Hill est vraiment adaptable au cinéma mais devra être le fruit d'un cinéaste indépendant favorisant l'introspection propre à la série aux effets tape à l’œil couteux dont nous gratifie Gans. Je passe sous silence la suite qui a vu le jour faisant preuve d'une totale incompétence et qui n'a même pas fait l'effort de comprendre la série de jeux, chose que Gans à tout de même essayer.

Note SensCritique des Jeux Vidéo : 8 pour Silent Hill / 9 pour Silent Hill 2 / 8 pour Silent Hill 3

Annotation :

Film haït du plus grand nombre, c'est pourquoi je ne m'étale pas dessus mais quand même.... Il est assez affolant de voir ce que Hollywood est capable de produire. Même en oubliant que Burton est au commande (qui est tout de même à la soldes des studios depuis un moment) le film est une catastrophe totale ambulante.
Le problème central concerne le livre. Livre qui joue énormément sur les jeux de mots et le non sens qui en soi est intraduisible en images. La seule adaptation audacieuse est à aller chercher du côté du Jeux Vidéo avec Alice : Retour au pays de la folie, qui constitue le pendant sombre, schizophrénique du roman.

Note SensCritique du livre : 9

Annotation :

N'étant pas un grand spécialiste de Tragédie je me passe de trop commenter le texte de Shakespeare. Le film décide de garder majoritairement les dialogues originaux, il en sort donc un film logiquement verbeux, ce qui va à l'encontre d'une adaptation à mon sens intéressante. Le théâtre passe par le verbe, le cinéma par le son et les images, à vouloir rester à tout prix fidèle à la pièce le film s'englue dans des scènes interminables ne sachant pas se trouver une identité. La fidélité n'est pas gage de qualité et parfois ne fait plus sens du tout.
Il reste tout de même des scènes marquantes et une BO des plus réussies. Pour une véritable adaptation audacieuse, il faut voir le Château de l'araignée de Kurosawa qui malgré ces multiples remaniements garde au mieux l'esprit de la pièce.

Note SensCritique de la pièce : 9

Annotation :

Zack Snyder ne fait pas l'unanimité auprès du public, si sa récente partie de carrière fait peine à voir il faut lui reconnaitre un travail unique et pas si opportuniste que ça. 300 (le film) derrière son récit minuscule, pourtant plus fournit que le comics de Miller, constitue la première démarche expérimentale de Snyder qui constitue à mon sens une trilogie avec Watchmen et plus tard Sucker Punch. Pour la première fois Snyder va utiliser les effets numérique comme un véritable travail graphique jusqu'au boutiste, permettant une fidélité quasi constante au Comics sans pour autant sacrifier sa personnalité propre. Les ralentis propre à Snyder souvent imités mais jamais égalés, grâce à une puissance sans faille, les corps s'entre chocs et se déchirent sans jamais se dissoudre derrière un look factice qui aurait pu amoindrir l'ensemble. Parce que Snyder à cette touche que le autres n'ont pas, en mettant les effets numériques au centre du projet et grâce à une fine utilisation, il arrive à rendre le film intéressant sans jamais tomber dans une posture Comics vide de sens.
Le Film fonctionne en soi, l'adaptation est réussie et Snyder repartira sur une autre adaptation avec Watchmen par la suite.

Note SensCritique du Comics : 7

Annotation :

Un roman très moyen donne un film encore plus moyen. Film et livre quasi culte, tout le monde connait cette histoire et pourtant le récit du roman donnant vie à cette véritable histoire n'est guère convaincant. L'écriture n'est pas très habile et l'on a surtout l'impression d'être face à un roman pour adolescent. Malheureusement le film garde cet aspect très didactique ainsi que les personnages caricaturaux. On retient tout de même un phénomène intéressant ainsi que des questionnements pertinents mais l'on aurait aimé être moins pris par la main.

Note SensCritique du livre : 5

Annotation :

Un des romans majeurs de Stephen King sur le métier d'écrivain tout en étant un formidable récit de séquestration mais que nous offre le film ? Seulement un bon récit de séquestration et encore... La mise en scène efficace ne casse pas trois pattes à un canard mais fera frétiller les plus sensibles d'entre nous. Le film est dans l'impossibilité d'adapter l'un des points central du roman : l'histoire dans l'histoire (le romancier écrit la suite des aventure de Misery que King nous laisse suivre au sein de son histoire) ce qui enlève une bonne partie du plaisir. De plus les multiples tortures mentales (les touches de la machines à écrire de cassées par exemples) et physique (les jambes cassées, son lent rétablissement limitant les possibilités d'évasions) semblent fades et peu percutantes une fois adaptés.
Certaines histoires sont parfois tellement ancrées dans leur média d'origine (ici la littérature) qu'une adaptation en perd obligatoirement la sève.

Note SensCritique du livre : 8

Annotation :

Anderson s'attaque ici au roman "Vice caché" (pour le titre français) de Thomas Pynchon. Lors du premier visionnage du film il est frappant de voir à quel point le film ne ménage pas le spectateur et rend son récit confus en multipliant les sous intrigues conclues par un final abrupte laissant la majorité des spectateur sur le carreau. Il faudra se pencher sur le très bon roman de Pynchon pour pouvoir enfin saisir les tenants et les aboutissants de ce récit psychédélique prenant place dans les années 70. En effet même si le roman ne cesse d'embrouiller le spectateur, en étant suffisamment attentif nous arriverons à comprendre tous les liens entre les personnages et la dernière partie permet de donner une cohérence à l'ensemble. Le film quant à lui décide de rester très fidèle au roman, on retrouve la quasi intégralité des personnages et les nombreuses sous intrigues sont présentes. C'est lors de la deuxième partie que le film commence à couper des éléments mais sans vouloir se démarquer du roman, les personnages parlent alors de personnes que l'on aura jamais vu (contrairement au roman) rendant le tout encore plus brumeux que le texte original déjà pas bien clair. D'où un final presque incompréhensible. Malgré un récit lunaire insaisissable Anderson capte merveilleusement bien l'ambiance propre au roman de Pynchon et sa prose si caractéristique grâce à une voix off reprenant mot pour mot le narrateur du roman. De plus tous les acteurs incarnent avec ferveur tous les personnages barrés du roman et sont tous mémorables (mention spéciale pour Josh Brolin, on ne peut rêver mieux pour incarner Bigfoot). La BO d'époque soutient bien l'ensemble, et l'on se retrouve avec un mélange détonnant qui permet de sortir une adaptation très fidèle tant du point de vue de l'histoire que de l'ambiance générale de cette Amérique parano post-Charles Manson.

Note SensCritique du roman : 8

Annotation :

Ce film concrétise le mieux ce que je voulais évoquer avec cette liste. Qu'est-ce que la fidélité ? Si il s'agit de vouloir retranscrire le plus fidèlement chaque case de la BD originelle nous y sommes en plein dedans, le dessin abstrait de Miller est ici certes plus réaliste et moins abstrait malgré les choix esthétiques radicaux (nous sommes avec des acteurs tout de même) mais n’entache en rien le plaisir de cette transposition d'une audace et d'une "fidélité" rarement égalée. Le film gardant tel quel le récit de Miller (Tome 1 à 4 ainsi qu'une très courte histoires du tome 6 ouvrant le film; chaque tomes constituants une histoire différente mais incluant des personnages de tomes en tomes), il arrive à retranscrire sans trop de mal le ton si cynique caractéristique de son auteur.
Mais passé la découverte esthétique, le film commence à accumuler les défauts propre à une trop grande fidélité. A trop vouloir copier les dessins de Miller, Rodriguez n'arrive pas à donner une incarnation solide à ces personnages souvent réduits à des postures artificielles et invraisemblables allant à l'encontre de toute vraisemblance (voitures en plastiques, saut de 15 mètres, impacts des coups inexistants). La violence graphique de Miller fait ici parfois mouche mais sonne généralement faux. Pour finir le comics récupérais allégrement dans le film noir les archétypes les plus usés (femme fatale, complot politique, traitement graphique Noir et Blanc ultra contrasté,etc...) tout en le rendant suffisamment crédible pour ne jamais devenir fatigant.
Le chemin inverse de la BD au cinéma n'était au final peut être pas une si bonne idée puisque entre un traitement vidant parfois toute brutalité par sa fidélité ainsi qu'un cumuls d'archétypes propre au genre, le film finit par un peu lasser le spectateur.

Note SensCritique du Comics : 8 tome 1/ 8 tome 2 / 7 tome 3 / 8 tome 4.

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Une oeuvre est "presque" toujours plus fade une fois portée sur grand écran. Il est difficile d'en cerner les raisons, surtout pour un film aussi fidèle à son matériau d'origine qu'est Persepolis. Peut être est-ce dû à l'ouverture que laissent les cases de BD permettant une plus grande projection du spectateur ? Contrairement au cinéma qui à une dimension forcément plus instantanée laissant moins de place à l'imagination ? Ce qui rend certaines adaptations moins fines puisque n'arrivant pas à atteindre la subtilité si spéciale du cinéma ? Hypothèses, hypothèses, mais rien n'est sûr.
La BD une fois en mouvement et malgré la fidélité du trait et du récit, le film peine à émouvoir, la violence de la BD est moins choquante et les ébats amoureux moins touchants. La faute à une partition musicale sans surprises appuyant trop les scènes, une mise en scène peu inspirée malgré quelques fulgurances.
Toujours est-il que l'on se trouve en face d'une œuvre ne renonçant pas à la complexité de son récit initial tout en arrivant à rendre suffisamment dramaturgique un récit initialement très segmenté. L'adaptation vaut le coup d’œil et peut se suffire à elle même. Je recommande grandement d'aller jeter un œil à la BD pour retrouver toute la finesse du projet initial.

Note SensCritique de la BD : 8

Annotation :

En 1988 sort Akira, un film de Ôtomo adaptant son propre manga encore en cours parution. Il est alors évident que les deux œuvres auront une approche différente et pourtant... Étonnamment le film reste globalement très fidèle pendant les 3/4 de son récit, moment où j'imagine il rattrape son histoire initiale. S'ensuit alors une conclusion tout à fait logique est maitrisée qu'il récupèrera pour la fin de son manga. On est alors loin de se douter que le manga réussira à continuer l'histoire qui deviendra bien plus longue et plus complexe, aux personnages plus travaillés. Les personnages souffre de l'adaptation ce qui est en soi inévitable, certains étant réduits à une simple apparition ou à une fonction dont ils ne s'écarteront jamais. Ôtomo arrive néanmoins à concentrer son récit sur l'essentiel sans jamais donner l'impression de condenser une œuvre pré-existante. Son dessin est identique, il est alors saisissant de pouvoir apprécier les scènes de courses poursuites en mouvement sans jamais perdre le côté viscéral du manga. Ce qui frappe à contrario c'est la frénésie constante du long métrage. Il s'agissait de la particularité du manga d'avoir un taux de destruction et d'actions tout à fait ahurissant, le film ne cherchant pas à amoindrir ces effets, ils amènent à une inévitable surcharge et overdose pour le spectateur non habitué au style très spectaculaire de Ôtomo (les lecteurs du manga seront plus indulgent sur ce point). Au final Akira le film c'est en quelques sortes les 3 premiers tomes avec la même conclusion que le manga. Pour pouvoir cerner la totalité de l'univers il faudra passer par les indispensables tomes 4,5 et 6 avec des sous intrigues développant les personnages ainsi qu'un ton plus post-apocalyptique.

Notes SensCritique du manga : 9

Annotation :

Tirant son titre d'une œuvre de Burroughs, Blade Runner est en réalité issu du roman de K.Dick "les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?". Pour le coup le film affirme totalement sa distanciation par rapport au livre en proposant de nombreux remaniements. La lecture du livre permet enfin de comprendre le récit très maladroit du film. La pseudo romance peu convaincante est en réalité un élément central du roman, l'amour android-humain étant interdit. Mais le réel manque du film concerne le regard sur l'humanité. Il est certes esquissé dans le film, Deckard est-il un réplicant ? Mystère, mystère mais mystère de merde puisque l'on sent que ça n'intéresse guère personne sauf Scott qui remaniera son film pour l'intégrer au prix d'une séquence onirique un peu vieillotte aujourd’hui. Dick quand à lui travaillera réellement cette question au travers d'un aspect polar vite laissé de côté, avec par exemple la présence d'animaux électriques, certes présents dans le film mais au combien anecdotique par rapport au roman. Néanmoins le film est superbe, à défaut de réellement garder la sève du roman, il en garde l'esprit, la ville est sale et remplie de "tropie", les slogans publicitaires pour la colonisation sont fréquents, les décors sont immenses, il n'y a pas à dire la direction artistique envoie du lourd. Et l'on retrouve tout de même le récit initial dans les grandes lignes.
Le roman est un indispensable pour qui voudra comprendre en profondeur le fonctionnement de cette société, chose que le cinéma n'est pas capable de rendre.

Note SensCritique du roman : 7

Annotation :

Difficile d'être objectif lorsqu'il s'agit d'un de vos films préférés découvert encore adolescent sans connaissance de l'immense Comics de Moore. Malgré tout après découverte de la BD et revisionnage du film, je suis assez surpris de voir qu'il tient encore vachement bien la route. Les personnages sont tous très bien adaptés soignés par un casting superbe, le scénario garde dans l'ensemble la complexité et la noirceur du récit initial, chose assez rare dans un contexte hollywoodien. Bon tout n'est pas parfait non plus et le nouveau visionnage fait émerger quelques détails assez agaçant comme une BO voulant toujours être cool, ce qui finit par agacer par moment (apothéose avec une chanson de Hendrix lors d'un moment de détresse, totale incompréhension ???!!) , ainsi qu'une mise en scène tendant inutilement vers l'action, que ce soit par une caméra souvent en mouvement, ou des chorégraphies de combat beaucoup plus longues que nécessaire. L'univers est aussi moins riche mais cela parait presque inévitable puisque le comics utilise des journaux et textes entre chaque chapitre pour en rendre compte; c'est surtout flagrant dans la deuxième partie qui se concentre bien plus sur l'avancée rapide du scénario. Il pallie à ce manque par un générique reprenant (très) rapidement l'histoire des Minutemen (le groupe précédant les Watchmen).
Les personnages bien que très fidèles souffrent d'une simplification, surtout le Dr Manhattan encore plus insaisissable dans le Comics qui rend mieux sa perception du temps. Le film reste néanmoins la meilleure adaptation possible à mon sens, si l'on reste un minimum raisonnable; parce qu'on peut toujours faire plus fidèle mais le faire avec autant de moyen, garder la cohérence globale et interne de l’œuvre avec pour prix de seulement tendre vers l'action, c'est à mon sens un bon compromis.

note adaptation : 8

Annotation :

Il fallait quelqu'un comme Cronenberg pour sortir une adaptation aussi audacieuse. Le terme d'adaptation n'est pas réellement adéquat puisque l'histoire n'est pas du tout la même. Rien de plus normal puisque le roman de Burroughs n'a pas d'histoire, juste une succession de scènes avec un minimum de lien entre elles. Le film lui construit une histoire sur la rédaction du roman. On y retrouve néanmoins quelques personnages du roman et quelques créatures mais rien de plus. Les obsessions de Cronenberg se retrouvent pleinement dans le roman de Burroughs et le film est une symbiose totalement jouissive avec l'omniprésence de chair suintantes, putréfiées et sexualisées. L'adaptation est donc une reprise de l'"esprit" du roman, de l'ambiance crasseuse et paranoïaque au lieu du texte originel.

Note de l'adaptation : 8

Annotation :

Au premier abord le film est très décevant, on perd l'aspect pornographique de nombreuses scènes, la violence y est très amoindrie et n'est plus subversive. Mais si on creuse un peu il faut avouer que l'on retrouve l'aspect déstructuré du roman qui ne présente pas une histoire chronologique mais un ensemble de chapitres fonctionnant par blocs rendant le tout très déroutant. Le film paraît plus linéaire (la faute au médium cinématographique) mais tend à garder cette structure si singulière. De plus l'adaptation de nombreuses scènes sont intactes et très appliquées (la carte de visite toujours hilarante, la fameuse scène de pétage de câble dans la ville, une fin totalement abrupte. Et pour finir le personnage principal est toujours aussi insaisissable, un être totalement vide, atrocement superficiel, à l'image du milieu socio-professionnel dépend par l'histoire. Il aurait été facile de le rendre sympathique ou archétypal mais le film réussit l'exploit à garder cette particularité du personnage.
C'est un film très honnête et j'ai apprécié ses efforts pour rendre hommage au roman, même si il s'agit d'un film moyen alors que le roman est exceptionnel. A lire d'urgence.

Note SensCritique du roman : 8

Annotation :

Je ne vais pas m'attarder longuement sur cette série de films tirée des romans de Harris. En effet Le silence des agneaux est un réussite même pour le lecteur des romans. Les acteurs sont à la hauteur de la complexité des rôles. Demme sait faire preuve de finesse dans sa mise en scène sans jamais tomber dans la surenchère. On perd forcément quelques éléments de background mais dans l'ensemble tout y est.

Note SensCritique du roman : 8

Annotation :

Le passage du film réussi de Demme à celui de Scott est douloureux. Il faut aussi avouer que le roman Hannibal est beaucoup plus complexe que Le silence des agneaux. En effet Le silence des agneaux est assez classiquement un récit policier, un genre balisé que l'on peut adapter sans trop de difficulté tandis que Hannibal rompt définitivement avec le genre. Plus long, avec plus de personnages, et des personnages plus complexes, le film de Scott lisse absolument toute les aspérités. Adieu la sœur de Mason verger, personnage essentiel, adieu la relation géniale et inattendue entre Clarice et Lecter, adieu l'ambiance raffinée de Florence. Un bon gros film hollywoodien lourdingue aussi fin que du poil d'âne comme on dit près de chez moi.

Annotation :

Je suis un peu gêné concernant ce film. Je suis partagé entre l'ennui que j'ai ressenti face à ce récit de traque assez fidèle au roman mais assez plat sur l'écran et entre la fascination pour le travail de Mann qui poursuit de film en film un travail plastique assez étonnant. L'adaptation est plutôt fidèle même si l'on perd au passage tout le passé du tueur en série (qui n'était guère passionnant dans le roman de toute façon). Il faudrait que je le revoit en oubliant volontairement le roman pour me rendre sensible à la subtilité graphique de l'ensemble.