Visions plausibles* (ou pas) du futur au cinéma

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PLAUSIBLE

Le Japon, fournisseur mondial de technologies, semble être le pays le mieux préparé pour intégrer l'IA dans sa société. À l'inverse de Minority Report, par exemple, qui envisage le futur comme répressif, dans une quête vaine de contrôle. La société de Ghost in the Shell est échelonnée, les classes moyennes, au ras du sol, les pieds dans l'eau, pour qui le transhumanisme est inabordable, et les puissants et leurs problèmes de riches, hack, trafic, corruption et questionnement sur la façon d'aborder ces technologies.
Un film tellement visionnaire qu'il ne traite pas de l'IA mais de l'après-IA : une machine consciente qui rêve de prendre vie ne pourra le faire qu'en suivant le schéma d'évolution biologique de mort et de reproduction (et non de copie).

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SEMI-PLAUSIBLE

Malgré son âge, l'univers de Blade Runner, reste une référence visionnaire en matière de futur et de questionnement sur l'humanité. Ciel sombre, limite biologique/technologique de moins en moins visible, disparition des espèces animales, mixité culturelle maximale... Ici encore et comme presque toujours (influence capitaliste oblige), la société est échelonnée entre les riches dans leurs tours et les pauvres les pieds dans l'eau. On cultive des êtres biomécaniques au service d'une humanité "pure", jusqu'à ce que ces êtres s'interrogent eux-mêmes sur la notion d'existence, de vie et de mort.
Seul bémol à la probabilité de ce futur : comme toute oeuvre créée avant 1990, il manque l'internet et ce qui en découle : l'hyper-connexion des êtres, le transfert de la conscience vers l'immatériel et par conséquent, l'affranchissement des limites physiques.

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RATÉ

Fortement marqué par le traumatisme d'Hiroshima, le futur post-apocalyptique d'Akira a peu de chances de se produire : absence d'hyper-connexion là aussi, et les bases technologiques du film sont en cours d'obsolescence. Si la recherche de dépassement des capacités psychiques des humains est une réalité du présent, c'est plutôt vers l'apport informatique que l'on creuse aujourd'hui. Mais dans Akira, point de fusion homme/machine... Un film toujours superbe s'il en est, mais pour l'aspect visionnaire, ça semble raté.

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ON Y EST PRESQUE

Réalité augmentée, technologie bon marché au service du plaisir humain... les bases de la société actuelle et sa réalité sociale agrémentée des déviances technologiques en cours de développement. Tout y est, on y est, voici la probable Thaïlande de demain.

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PLAUSIBLE (dans les grandes lignes)

Un film qui mériterait un remake en adaptant son anticipation du futur aux avancées réelles de la technologie. Base du cyberpunk au cinéma, le film souffre d'une vision vieillotte de la société actuelle (en 20 ans, que de changements !), mais l'idée est bien concrète : l'information "data" au coeur des enjeux économiques de demain dans un monde aux mains des corporations.
Reste que le film est techniquement plus proche du nanar que de l'anticipation visionnaire, mais il contient suffisamment d'éléments intéressants pour avoir influencé d'autres oeuvres (Matrix notamment).

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NEO-SEOUL, PLAUSIBLE

Toute la partie futuriste de Néo-Séoul : société corpocratique nombriliste qui se suffit à elle-même, toujours basée sur la domination, dans laquelle l'humain artificiel devient l'esclave d'une humanité historique toute-puissante. Les inégalités intrinsèques du capitalisme sont poussées à leur paroxysme. Là encore, les pauvres ont les pieds dans l'eau et n'ont pas accès aux progrès technologiques, réservés aux riches dans les grattes-ciel. La question morale que pose Cloud Atlas est une question d'actualité : sur la base du traitement actuel des animaux par les humains, on y cultive des êtres artificiels que l'on donne à nourrir à eux-mêmes, les faisant vivre dans un paradigme contrôlé. Les prémices de Matrix ?

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PROPHÉTIE EN COURS

La stérilité de l'humanité est complètement hypothétique, mais en se basant sur notre façon de consommer et la pollution excessive des sols, des eaux et de l'air de la planète, c'est une possibilité envisageable. Cela dit, aucun élément actuel ne permet de l'étayer.
En revanche, le contexte socio-économique décrit dans Les Fils de l'homme fait clairement écho à l'actualité : radicalisation des populations, chaos économique, politiques sécuritaires violentes et corrompues, contrôle de la culture par les instances dirigeantes devenues totalitaires...

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TRÈS HYPOTHÉTIQUE

Comme les Fils de l'homme, le postulat de départ d'Interstellar se base sur une hypothèse qui, à l'heure actuelle, n'a pas de source crédible : cette fois, ce ne sont plus les hommes qui sont stériles mais la terre. Plus rien ne pousse hormis le maïs. En panique, l'humanité régresse et retourne à l'âge de l'agriculture, abandonnant la science, l'art, etc. Très bien. Là encore l'anthropocène actuelle pourrait conduire à ce scénario. Il reste cependant très peu probable que l'on abandonne la recherche scientifique et spatiale, car elle est l'option la plus crédible à ce cas de figure. L'humain ayant un comportement parasitaire, il se comportera plus vraisemblablement comme tel : lorsque le parasite a épuisé les ressources de son hôte, il s'en va à la recherche d'un autre... De plus, dans l'extrême diversité psychique des Hommes, il paraît inconcevable que nous abandonnions toutes nos aspirations pour se mettre à cultiver à l'unisson...
Le film ne prend pas non plus en compte les recherches actuelles sur l'agroalimentaire (très récemment, la première salade de l'espace a poussé sur l'ISS). Bref, un background scénaristique pas assez élaboré pour être plausible en l'état.

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PEUT-ÊTRE ?

Si la première partie du film est probable, il faudra du temps pour que l'image virtuelle égale les acteurs réels. Cela dit il est tout à fait envisageable qu'un jour, il n'y ait plus que des projections d'humains... Économiquement très intéressant, il ne serait même pas surprenant que cela soit déjà en cours de recherche, voire en cours d'expérimentation via certains films déjà sortis. Mais pour le moment la technologie ne semble pas capable de créer des mouvements qui n'ont pas été préalablement enregistrés.
La seconde partie, dans laquelle le monde entier vit heureux et libre dans un rêve permanent (un Matrix volontaire), existe déjà à petite échelle, via les avatars numériques, les 2nd Life et autres mondes virtuels. La recherche de liberté et de dépassement de soi, quête humaine au moins millénaire, pourrait trouver son aboutissement par la chimie, tel que décrit dans Le Congrès, ou bien par le transhumanisme et la réalité virtuelle induite par ondes électriques (de type Oculus Rift + implants, à la manière d'Avalon par exemple). Le biohacking développera très certainement cela dans un futur plus ou moins proche, mais de là à toucher l'intégralité de la population ? Pas sûr du tout... Déjà, il est possible de vivre l'expérience du film, pour une durée limitée, via des substances psychédéliques. Pourtant elles rencontrent une forte résistance de la part de la population. Alors la même chose en illimité qui touche l'entièreté de la planète (ou au moins de l'Occident), ça ne semble pas pour tout de suite... Mais localement, ce futur est tout à fait envisageable. Le débat pour déterminer s'il s'agit d'une dystopie ou non reste cependant ouvert...