En mer

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En mettant en scène Die Spinnen, Fritz Lang démontre, à nouveau, sa parfaite maîtrise de la caméra et du cinéma muet, proposant ici un grand film d'aventure exotique où le rythme endiablé prend d'abord le pas sur le scénario, avant de se montrer plus sombre et de mêler un aspect thriller à son oeuvre.

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Une démonstration de cinéma pour un film qui n'a rien perdu de sa puissance et de sa force au fil des années. Eisenstein met en avant les prémices de la révolution de 1917 et incite le prolétariat à s'unir et se révolter contre ses oppresseurs.

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John Ford nous emmène en pleine mer où un bateau d'apparence paisible se révélera être opérationnel au combat et partira en chasse d'un U-172 allemand. Comme souvent, il parvient à mêler la petite histoire dans la grande, et à introduire dans son récit une certaine tendresse, notamment autour du personnage de George O'Brien, toujours parfait et attachant. On retiendra aussi la deuxième partie sous haute tension, avec quelques remarquables séquences maritimes, alors que l'ensemble est efficace, bien construit et même assez intéressant dans le propos, et la vision de la Guerre.

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Vivre ses rêves jusqu'au bout, prendre le large, quitte à être égoïste ?
Voilà le dilemme de Marius, que Pagnol & Korda mettent brillament en scène, alors que le parlant en était encore à ses balbutiments.

Il y a un vrai sens de la tragi-comédie dans Marius, qui est un film à la fois drôle, très drôle même à certains moments, mais avec un fond qui relève de la tragédie, où l'amour partagé n'est pas défié par une troisième personne mais par la mer et l'appel du large.
Pertinent et brillants, les dialogues sont l'une des plus grandes réussites du film, surtout lorsqu'ils sont joués avec un tel talent, et des comédiens n'hésitant pas à faire dans le théâtral, registre ici parfaitement maîtrisé. Ce sont des personnages forts, il se dégage d'eux une authenticité (que l'on retrouve partout dans le film) et une certaine chaleur, d'ailleurs Pagnol ne se pose pas en juge, n'évoque pas de moral, et on voit bien qu'il partagerait presque le point de vue de Marius.
Un très grand film.

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Marcel Pagnol et Marc Allégret continuent l'histoire de Marius mais cette fois-ci, avec le point de vue féminin, et de Fanny surtout.
Il est, à nouveau, question d'une tragi-comédie, où Pagnol excelle dans l'usage des mots pour faire comprendre et ressentir tout le tragique de la situation, sans pour autant l'alourdir, bien au contraire, en restant plutôt léger, voire drôle lors de certaines séquences.

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Si l'idée de base est plutôt intéressante, et propice à une aventure trépignante, le résultat n'est guère à la hauteur, avec une écriture un peu faible (développement des personnages, des relations entre eux notamment) qui n'est pas vraiment compensé par les émotions.
Heureusement, il reste les idées, un Michel Simon qui porte le film et quelques plans/séquences qui fonctionnent bien.

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C'est en pleine mer que Frank Lloyd nous emmène en signant Les Révoltés du Bounty, mettant en scène une mutinerie et par ce biais ce qu'est la nature humaine. Il axe néanmoins son récit sur l'aventure, la fascination de la mer et le contexte de la fin du XVIIIème siècle. Les décors somptueux et Frank Lloyd sublie les paysages, tandis que l'atmosphère est tour à tour joviale puis intense, toujours avec un parfum d'aventure. Les relations entre les personnages sont bien écrites et mises en scène, alors qu'ils sont aussi parfaitement bien joués par de remarquables comédiens, avec un duel au sommet entre Clark Gable et Charles Laughton.

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(en barque !)

Julien Duvivier sublime un scénario initialement prévu pour Renoir et créer ce qui deviendra un mythe et l'un des plus beaux représentants de la génération Front Populaire.
Il y aborde plusieurs thématiques, parfois froidement, autour de la communauté, du bien communs ou de la propriété, et sublime de formidables comédiens (Gabin, Vanel, Viviane Romance etc).

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On ne sait pas d'où il vient, ou très peu, et on ne sait pas d'où elle vient. Il n'y a pas besoin de beaucoup de dialogues, de simples regards suffisent, ils s'aiment.
Classique du cinéma Français, Le Quai des Brumes fait simple mais authentique, Carné sublime un Gabin qui en fait magnifiquement des caisses, joue avec les yeux sublimes de Michèle Morgan et une foule de second rôle (Michel Simon, Pierre Brasseur etc) viennent bonifier une Tragédie avec un grand T.

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En signant L'aigle des Mers, Michael Curtiz se montre à la hauteur de ce remarquable projet, parabole entre deux époques et aventure maritime ne manquant pas de souffle, d'intensité ou encore de grandeur, tout en étant emmené par de formidables comédiens, Errol Flynn en tête.

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Qu'il paraît loin le temps où l'on pouvait mettre en scène des films comme The Lady Eve, pouvant nous rendre mélancolique d'une époque que l'on n'a pas connue. C'est léger mais tellement bien écrit, on se laisse entraîner avec des personnages forts, de piquants dialogues ainsi qu'une petite satire bien ficelée sur les mœurs, le mariage ou encore le milieu riche. Léger oui, mais cruel tout de même ! Et on s'attache à ce pauvre et niais Henry Fonda, qui va succomber à une piquante mais douce Barbara Stanwyck, tandis que les seconds rôles sont aussi mémorables, comme en témoigne Eugène Pallette en père sans gêne ou encore Charles Coburn, parfait roublard. Sturges démontre une réelle maîtrise de la screwball comedy, proposant une mise en scène simple faisant la part belle aux comédiens, et on n'en demande pas plus !

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Ray Milland, John Wayne et Paulette Goddard se donnent la réplique pour une oeuvre évoquant la piraterie signée Cecil B. DeMille, qui nous emmène en mer et durant une époque révolue. On retrouve dans Reap the Wild Wind tout le charme des productions d'Hollywood d'antan, que ce soit dans les décors, les dialogues ou les personnages, on est immergé au cœur d'une jolie aventure maritime, qui manque un peu d'émotion mais sans grande conséquence, elle reste passionnante, même durant toute la première partie où le dialogue pied à terre prévaut, le tout sublimé par un procès et surtout un final mémorable ainsi qu'un parfum aventureux et romantique.

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Les aléas de la vie en communauté, surtout lorsqu'un allemand se trouve dans une barque d'alliés, même en civil, c'est ce que met en scène Hitchcock avec Lifeboat, et il le fait en y incluant suspense, tension, ambiguïté et efficacité, un régal !

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Tout juste rentré de la guerre, John Ford en livre un film à hauteur d'homme, sachant retranscrire tout l'humanisme et l'émotion des personnages sans excès, ni caricature. Quelques points sont plus décevants, mais rien de préjudiciable tant il montre un vrai savoir-faire, lui qui se cassera la jambe durant le tournage et laissera Robert Montgomery filmer les dernières scènes.

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Régulièrement dans sa fiction, Rossellini parvient à (presque) basculer vers le documentaire, et de mêler les deux, ici une femme étouffée sur une île austère et difficile, et la vie sur cette île, la pêche, le village, les comérages. Bergman est belle, fragile, parfois insupportable mais si talentueuse, elle porte le film qui n'est lui pas vraiment austère, et parvient même à donner un peu d'émotion à ce portrait de femme rejeté.

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Si Disney commet quelques fautes dans l'adaptation de l'oeuvre de James Matthew Barrie, ils parviennent tout de même à mettre en scène sa formidable créativité, par le prisme d'un implacable savoir-faire, d'un point de vue intéressant sur le monde de l'enfance ou encore d'une plongée dans nos rêves qui ne demande qu'à stimuler notre imagination.

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Un radeau de fortune pour fuir les lignes ennemies...

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Surtout pour une scène, entre Burt & Deborah !

Une insouciance pas si tranquille peu de temps avant l'attaque de Pearl Harbor, des vies dans la caserne, différentes mais plus ou moins torturées. Fred Zinnermann signe avec Tant qu'il y aura des Hommes une oeuvre phare sur la vie en caserne, les aléas des militaires, la gestion de la vie privée et l'influence des gradés. C'est intéressant car il met en scène des bons comme des mauvais côtés, ne se pose pas forcément en juge, mais capte un instant de vie.
Tout n'est pas parfait sans que ce soit préjudiciable (je pense à l'aspect psychologique, parfois mal amené) car il y a une force dans sa mise en scène et la gestion des personnages, sublimés par d'incroyables comédiens, Burt Lancaster en tête.

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Non dénué de défauts, The Caine Mutiny (qui est d'ailleurs le film préféré de Michael Caine qui choisira son nom de scène en référence à celui-ci) sait tout de même se faire efficace et intense lorsqu'il le faut, bénéficiant, entre autres, d'un grand Humphrey Bogart et d'un cadre bien exploité et passionnant.

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Avec Ulysse, Mario Camerini met en scène avec brio les écrits d'Homère, sachant en retranscrire la fascination, l'Histoire ou encore le fantastique, avec une atmosphère prenante, parfois sombre ou mystique, et emmené par de très bons comédiens, en particulier un Kirk Douglas habité.

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Quelques failles mais un ensemble d'une grande maîtrise et surtout efficace, qui ne prend pas de risque par rapport au livre de Verne, mais qui reste totalement plaisant à suivre avec quelques morceaux de bravoures fort mémorables.

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Un peu décevant si on considère que c’est John Ford derrière la caméra et Fonda, Jack Lemmon ou encore James Cagney devant mais l’ensemble reste captivant, sympathique et avec de bons numéros d’acteurs.

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Une adaptation habitée du roman de Melville qui porte la patte de John Huston et qui retranscrit très bien la fascination pour l'océan et la noirceur humaine à travers cette quête désespérée de traquer Moby Dick.

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En mettant en scène Dieu seul le sait, John Huston aborde avec justesse l'armée et la religion, n'hésitant pas à les mettre sur un même pied d'égalité, pour mieux en faire ressortir réflexion et émotion, montrant à nouveau tout son talent et intelligence et dirigeant deux formidables comédiens.

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Emmené par deux remarquables acteurs, Run Silent, Run Deep se révèle être une oeuvre efficace et plutôt bien ficelée, avec des affrontements intéressants, qu'ils soient entres deux humains, des nations ou des idéologies, et même si ce n'est pas totalement préjudiciable, on peut regretter l'absence d'une atmosphère forte et de sensations à la hauteur des enjeux mis en scène par Robert Wise.

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Retour sur l'histoire courte du Titanic avec A Night to Remember, une œuvre qui se concentre vraiment sur la catastrophe, arrivant assez vite au moment où le bateau heure l'Iceberg.
Avec un souci de réalisme, Roy Ward Baker s'intéresse à de nombreux personnages, tant chez les officiers que les passagers, parvenant, parfois, à les rendre intéressants ou attachants sans s'y attarder trop de temps (à l'image du personnage de John Merivale). La force du film s'est de rester à hauteur humaine, on reste proche de personnages qui comprennent, ou non, l'ampleur des évènements.
Visuellement c'est astucieux, et le fait de rester proche des personnages limite les gros plans. Enfin, les comédiens sont bons et l'atmosphère de plus en plus fataliste est bien mise en scène.

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Le film qui ne se refuse rien, tant dans les moyens, la technique, les reconstitutions ou même dans son approche biblique. Si on excepte la dernière partie, c'est flamboyant d'un bout à l'autre, alternant les émotions, avec un côté pompeux qui fonctionne tant il va avec merveille avec tous les autres éléments.
Les grands moments ne manquent pas, la course de char ou le passage dans les galères étant tout particulièrement mémorables, c'est fascinant et marqué, notamment, par l'immense performance de Charlton Heston.

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En signant Opération Jupons, Blake Edwards propose une comédie dans le milieu militaire et marin, s'appuyant sur des comédiens renommés ainsi qu'une bonne idée de base. Malheureusement, ça ne marche pas vraiment, il y a de nombreux temps morts ainsi qu'une écriture défaillante avec un humour ne fonctionnant guère. C'est souvent téléphoné et le temps finit par paraître long, c'est dommage, car il y avait de quoi faire bien mieux.

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En signant Le Sous-Marin de l'Apocalypse, Irwin Allen fait ce qu'il sait faire de mieux, le film catastrophe, et si on n'atteint pas les sommets voulus, ça n'en reste pas moins assez sympathique. On peut surtout regretter que l'oeuvre soit trop bavarde, et connait quelques moments un peu trop longs, parfois entre deux séquences clés. Tout cela est en partie rattrapé par des scènes fortes qui fonctionnent parfaitement, de nombreuses bonnes idées, notamment dans les trucages, donnant aussi quelques superbes images. Les personnages sont plutôt intéressants, et en plus assez bien interprétés, à l'exception d'un Peter Lorre vieillissant et se demandant ce qu'il fait là, et on peut aussi compter sur une encore superbe Joan Fontaine, dans l'un de ses derniers rôles (elle n'en fera plus que trois par la suite).

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Première mission qui permet de découvrir tout ce qui fait le mythe James Bond, incarné à merveille par Sean Connery qui devient instantanément ce personnage. Cette exotique aventure contre Dr. No permet à Terrence Young de proposer une oeuvre d'espionnage efficace et pleine de charme, avec une opposition qui ne manque pas de tension et une construction de récit simple et prenante.