Films que je redoutais et qui se sont avérés être de belles surprises

Annotation :

Je le redoutais parce que j'avais peur de Kusturica (c'est le premier Kusturica que je voyais). Et j'avais donc très peur de me faire chier avec un film bobo branché, ... Quelle erreur impardonnable! Une merveille de poésie, d'humour et de surréalisme! Et en plus Minor Swing de Django Reinhardt!

Annotation :

Peur, parce qu'on m'avait dit que c'était un film où il ne se passait rien et qu'on s'y ennuyait avec distinction. C'est vrai il ne se passe rien (du moins pas grand chose), mais l'ambiance est extraordinaire, et ce huit-clôt est sacrément touchant.. Et puis Jack Palance est admirable, et tous les personnages de ce film haut en couleurs sont au diapason. Et puis ça fait envie de faire du boomerang.

Annotation :

Robert Redford.. Film totalement inconnu qui se passe dans une bourgade mexicaine, pseudo écologiste, y a tout pour flipper, ... Et pourtant c'est là une merveille poétique encore une fois, des personnages géniaux, un cadre admirablement bien posé, une musique de Grusin géniale (le thème principal est magique, d'ailleurs c'est pas pour rien qu'il a eu l'oscar). Bref une pépite totalement méconnue.

Annotation :

J'ai été traumatisé par Truffaut étant petit, on m'avait forcé à voir les deux anglaises et le continent, et j'avais trouvé ça tellement nul et chiant, que je m'étais juré qu'on ne m'y reprendrait plus (j'avais quoi, 10-11 ans). Enorme appréhension, parce que depardieu, Deneuve, film ayant pour cadre la WW2... Et ben non, c'est une véritable merveille, un film drôle; fin, intelligent, et surtout quelle photographie! Quelle ambiance de fou! Quel kiff que de vivre les coulisses, les backstage d'un théâtre, où se croisent des dizaines de personnages aux motivations obscures, et la préparation d'un spectacle dont les lignes de dialogues finales sont hilarantes dans la bouche de ce bon vieux gégé "C'est une joie... Mais aussi une souffrance!". Chef d'oeuvre.

Annotation :

Mon premier Fellini! Il faut être courageux pour s'engager dans du Fellini avec ce film. A l'époque de sa sortie mon oncle s'était écrié "Fellini m'a tué!". Et bien moi aussi il m'a tué, mais par son génie, par son appétit vorace pour le mauvais goût, les excès, la vulgarité, bref le baroque. C'est juste génial, incroyable, hallucinant, sublime, d'une créativité folle.. Bordel ces décors, cette mer de bâches en plastiques, ce labyrinthe, ce théâtre, ces cours européennes, ces concours délirants, ces baisodromes géants, ces nains, ces bossus, ces baleines, cette géante, ce Donald Sutherland totalement absurde dans le rôle du séducteur. Et par-dessus tout, cette poupée de cire dansant sur la musique flippante de Nino Rota.. un cinéma d'estropié, fascinant.

Annotation :

Burton est fini.. Sweeney Todd c'est trop nul, en plus ça chante.. Que ce film a pu me faire peur, je l'ai vu finalement totalement par hasard, quand Arte a fait sa spéciale Burton, je me suis résolu à le matter parce qu'il suivait Ed Wood que j'avais adoré petit, et que j'avais tant apprécié revoir.. Je voulais comprendre l'écart entre les deux oeuvres, je voulais savoir pourquoi Burton avait tant régressé, et s'il subsistait un peu de talent derrière les effets numériques dégueulasses, et la BA du film qui depuis toujours me foutait la gerbe.
Et bah, je me suis planté, j'ai adoré, après 5 premières minutes où j'étais perplexe, dès que j'ai compris les enjeux du scénario, dès que j'ai vu Rickman apparaître, je me suis mis à tout adorer! Même les chants, même le Johaaaannaaa insupportable!
J'ai pris mon pied, j'ai explosé de rire avec Sacha Baron Cohen, et j'ai jubilé ! Et surtout le film est incroyablement sombre comme à la belle époque de Batman Returns! Et puis la chanson en duo Rickman-Depp, ça n'a juste pas de prix : pretty wooooommaaaannn...
Même le twist final m'a surpris. Enfin bref, un film qui se fait généralement dégommer sans que je ne comprenne pourquoi, parce que je le trouve brillant à tous les niveaux, le montage est d'une précision diabolique (l'enchaînement sur la reprise de Johanna, avec l'alternance entre le marin et Sweeney qui égorge à gogo, est grandiose). Et même Depp qui a tendance à m'exaspérer plus le temps passe, est très sobre et très bon, tout en retenue. Bref de mon point de vue une réussite à tous les niveaux, allez à la limite, y a la chanson du gosse qui était gonflante. Mais le reste c'est du grand Burton, et je suis loin d'être convaincu qu'il se soit définitivement embourgeoisé et qu'il soit fini. A mon avis, il a encore des choses à dire, et de bons films à faire.

Annotation :

En fait, je ne sais pas s'il mérite sa place ici, car en réalité je ne l'appréhendais pas tant que ça. Disons que je connais à peu près Ken Russell, et je sais de quoi il est capable, du pire comme du meilleur. Mais même dans le pire, je sais que j'y trouverai des élans d'inspiration géniale.. Mais bon pas facile de se lancer dans Mahler, on plonge dans le grand vide, dans l'inconnu la plus totale, Ok music lovers était rassurant, car Russell avait fait de la vie Tchaïkovski un délire et un barnum gigantesque, mais Mahler me semblait un peu plus austère voire chiant. Que nenni! Mahler est un putain de film complètement génial, complètement fou, complètement subversif, complètement drôle, complètement n'importe quoi! Si vous n'aimez pas le mauvais goût, la dérision, la moquerie (même Visconti et sa mort à Venise en prennent pour leur grade), Alors évitez soigneusement ce film! Par contre, si vous aimez la musique, si vous aimez l'alliance géniale entre musique grandiose et images complètement folle, alors sautez sur cette perle honteusement méconnue! Et puis ça n'est pas que du mauvais goût, c'est aussi une infinie poésie.

Annotation :

Comme je le dis en début de critique, j'ai un léger souci avec Kurosawa. Ses films de samouraïs m'inquiètent. En fait, Ran je n'ai jusqu'à présent jamais réussi à dépasser la demie-heure, alors j'ai pioché dans sa film un film sans samouraï en gardant une bonne dose d'appréhension de me faire chier et de voir des problématiques qui me sont totalement étrangères! Et bien non et c'est ma claque de l'année 2013 et l'un des plus beaux films que j'ai vu!

Annotation :

Ahhh.. John Ford... Ahhh le western classique... Difficile de s'enflammer quand on a été élevé au spaghetti! Et bien j'ai adoré, ça m'a rappelé les BD Blueberry, et en fait bah j'adore le western classique tout compte fait (enfin moins que le spaghetti quand même), mais voilà c'est un superbe film, et une superbe aventure. Par contre c'est trop la honte que le méchant indien soit joué par un acteur allemand.

Annotation :

Ahhh... Ce bon vieux Sam Peckinpah, je le dis sans honte, j'ai détesté Pat Garrett et Billy le Kid, j'ai détesté Bob Dylan, et je déteste encore aujourd'hui "Knoccckk knooccck on heaveeeen's door", cette musique est infâme, la musique la plus reprise de tous les temps, un instrument de zombification de masse! (En plus c'est pas un hasard si la publicité se l'est accaparée!). J'avais trouvé la horde sauvage mi figue mi raisin, mais que ces westerns me paraissaient fades et tristounes à côté des bons vieux spaghetti, à côté d'un bon vieux mon nom est personne. Je m'en fous du crépuscule du western s'il est chiant, et si les personnages, et les acteurs ont l'air de s'y emmerder autant que moi dans leur far west à la con! Bref, c'est à reculons que j'ai lancé croix de fer. Et j'ai adoré, parce qu'on est pourtant toujours exactement dans la même logique, dans le même canevas, et là j'ai adhéré, c'est nihiliste, c'est excessif, c'est abusif, c'est bourrin, c'est sans pitié, c'est sans limite, c'est troublant, bref c'est génial.

Annotation :

cf la critique. C'est vrai que Capra ça peut faire peur quand on en a vu aucun, surtout le côté américain bien-pensant. C'est un peu le cas pendant la première heure du film, et après ça évolue de manière fulgurante dans un final aussi grandiose qu'inattendu.

Annotation :

Bon c'est pas un grand film, on va pas déconner, c'est même pas un "bon" film, mais ça me saoulait tellement d'avoir à le matter (oui je matte tous les films de 86 que j'ai, pour faire un palmarès), j'appréhendais tellement de voir un nanar chiant, long, mal réalisé, pas drôle... Et pourtant j'ai vu un film ma foi tout à fait sympathique, assez ringard, mais pas désagréable, avec une bonne petite dose d'humour!

Annotation :

Film effrayant, parce que je me suis lancé totalement dans l'inconnu, et que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Il ne faut pas avoir peur de l'ennui, de la lenteur, et réussir à se laisser happer, et là c'est le pur kiff. A voir après 1h du mat pour profiter de l'ambiance.

Cf ma critique.

Annotation :

Il y avait à peu près tous les éléments pour me rebuter et ne pas me donner envie de voir ce film dans les critiques négatives :

- La nouvelle vague coréenne vampirisée par hollywood : des créateurs de génie obligés d'aseptiser leurs talents pour coller aux attentes du spectateur américain moyen, et de bosser sur les résidus de scenars calamiteux dont personne ne veut (Je pense notamment au "Dernier rempart" de Kim Jee Woon, même si je n'ai pas osé le voir pour m'en faire ma propre opinion).

- Un film décrit comme "pesant", "lourd", où "il est moins question d'une histoire que de l'éveil sexuel d'une adolescente", autant dire des choses qui me passionnent éminemment.

Cf ma critique pour savoir pourquoi j'ai adoré le film finalement.

Annotation :

Découverte d'un réalisateur russe et maudit des années 60...
Après l'horreur Tarkovski et son Stalker épuisant, j'avais forcément cette crainte tenace de me faire horriblement chier.

Cf ma critique pour comprendre pourquoi ça m'a beaucoup plu.