Le meilleur de l'animation japonaise I : Les films

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Sequel éponyme de la série Madoka Magica, cette dernière fut un véritable succès critique et commercial, raflant de nombreux prix et records. Le film l’élève alors à un autre niveau, brillant dans presque tous les domaines. La qualité de l’animation et de la photographie y est excellente, tout comme la musique et la grande recherche artistique dont il fait étal. C’est toutefois bien l’architecture de sa substance, sa profondeur symbolique ou sa densité quasi intellectuelle qui constitue son plus grand accomplissement.

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Nominé lors des Césars ou les BAFTA, couronné par l’Ours d’or et l’Oscar du meilleur film d’animation, le Voyage de Chihiro n’est autre que le dessin animé le plus primé et acclamé. L’argent, l’idée que les gens soient contrôlés par d’autres possédant leur identité, de ne pas perdre de vue qui l’on est et de devoir s’accomplir afin de s’émanciper, y sont traités de manière virtuose, grâce à une réalisation glorieuse s’appuyant sur une symbolique toute aussi recherchée que non-invasive, et de superbes OST.

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Ghost in the Shell s’avère déjà intrinsèquement un grand film, de par son excellente qualité technique, le traitement de ses thèmes, et sa mise en scène remarquable. Mais surtout, il s’agit probablement du film d’animation le plus influent de ces dernières décennies. Qualifié de chef d’œuvre et de visionnaire par Cameron et Spielberg, figurant parmi les meilleurs films de SF pour Kubrick, ces derniers en repoussèrent même leur projet IA, les codes propres à son genre faisant aujourd’hui partie intégrante du cinéma.

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De par la violence, la fureur qu’il déploie, et la complexité sous-jacente de son propos, Princesse Mononoke demeure sûrement le film le plus mature de Miyazaki. Abordant des thèmes tels que la survie, la destruction et le renouveau, il rompt avec le manichéisme ou l’environnementalisme. Cette volonté s’incarne notamment à travers la dualité du Dieu cerf, les antagonismes dépassant la dichotomie Homme/Nature, des personnages comme Eboshi ou encore le dénouement, la réalisation et les OST restant de plus magnifiques.

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Akira s’est ni plus ni moins imposé comme un tournant majeur de l’animation, ainsi qu’une figure récurrente au sommet du genre. Porté par un scénario innovant et complexe, tout comme ses personnages, des visuels des plus détaillés et réussis, a fortiori pour son époque, il représente un véritable renouveau, à l’origine d’un regain d’intérêt considérable pour le genre, tout particulièrement en Occident et aux Etats-Unis, où il a joué un rôle crucial dans la diffusion et la considération de l’animation japonaise.

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Paprika illustre à merveille l’influence qu’une grande œuvre d’animation peut revêtir sur le cinéma, ayant largement inspiré Inception de l’aveu de Christopher Nolan lui-même, tant au niveau de la trame, que du personnage principal et même de certaines scènes. Film le plus réussi de Satoshi Kon sur le plan technique et visuel, sa maîtrise du montage y est tout simplement parfaite, tandis que sa trame regorge de créativité et d’intelligence, dépeignant l’importance de la fiction dans notre réalité.

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Le Tombeau des lucioles demeure sans aucun doute l’un des films les plus poignants à n’avoir jamais été réalisé en matière d’animation, et peut-être même au-delà, à l’instar de sa toute première phrase. Portrait sans concession et réaliste d’une enfance sacrifiée dans un Japon plongé dans l’enfer de la Guerre, il se distingue dans le même temps par une véritable poésie, tant issue de son propos que du sens de la mise en scène de Takahata, nous offrant un formidable oxymore de beauté et d’horreur, de douceur et d’amertume.

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Œuvre de jeunesse de Miyazaki, Nausicaa de la Vallée du vent laisse plus que jamais transparaître sa sensibilité, dans une démarche dont la sincérité et les qualités artistiques transcendent le simple pensum environnementaliste. Plus violent et complexe que la plupart de ses autres travaux, son dénouement a révélé Hideaki Anno, et offre parmi les scènes les plus glorieuses de l’animation japonaise, le fantastique Requiem de Joe Hisaishi empreint de la Sarabande d’Haendel en magnifiant la grandeur.

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Perfect Blue figure sans conteste parmi les meilleurs thrillers psychologiques de l’animation, voire même du cinéma de ces vingt dernières années dans son ensemble, réalisé d’une main de maître par un Satoshi Kon plus cinglant que jamais. Précurseur avant la prolifération des Fight Club ou autres Shutter Island, il a influencé le travail de réalisateurs tels que Darren Aronofsky, s’étant directement inspiré du film dans Black Swan et Requiem for a Dream, en ayant même payé la licence afin d’en reproduire des scènes.

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Quête d’authenticité dans un monde empli de fausseté, le Conte de la Princesse Kaguya se saisit du poids de la tradition, et du joug hérité des obligations barrant nos aspirations, convoquées tant par l’amour que l’égoïsme de notre prochain. Rarement simplicité et élégance ne se seront aussi bien mariées, alliance se reflétant dans une direction artistique tout simplement magnifique. Magnifié par les OST d’un grand Hisaishi, le rendu visuel se révèle peut-être comme le plus beau ou le plus abouti de Ghibli.

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Monument de l’animation japonaise, Neon Genesis Evangelion avait révolutionné grâce à son scénario alambiqué, sombre et unique, entremêlant l’action à l’exploration psycho-philosophique, la complexité de ses personnages et sa mythologie. Reprenant les codes à l’origine du triomphe de la série, Rebuild of Evangelion la porte sur grand écran en lui conférant une qualité d’animation exceptionnelle, ce deuxième opus initiant avec succès la réécriture de sa trame, à la fois plus raffinée et encore plus viscérale.

Note : "You Can (Not) Redo" et "End of Evangelion" pourraient également figurer à cette place. Afin d'éviter la redondance, je n'ai retenu q'un seul opus de la saga (le plus consensuel).

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5 centimètres par seconde est une véritable réussite esthétique, parfois proche de la claque visuelle. Outre sa beauté, elle délivre un souffle poétique en parfaite adéquation avec la réalisation contemplative de Makoto Shinkai, qui se prête à merveille au récit éthéré dont il nous fait part. Narrant l’évolution de la relation de deux amis d’enfance au fil des époques et de l’éloignement, le film surpasse le seul thème de l’amour et de la quête de soi, déployant un effet émotionnel quasi introspectif ou mélancolique.

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Sortie en 2006, la Mélancolie d’Haruhi Suzumiya s’était détachée de par la qualité de son animation, son style expérimental, son mélange des genres ou encore son doublage. Réitérant sa réussite technique, le film relate dès lors des évènements inédits à la série dans une intrigue captivante et le développement remarquable de ses personnages. Sa réalisation se révèle toute aussi excellente, se montrant visuellement recherchée ou jouant sur la musique, tel son usage habile des Gymnopédies et Gnossiennes de Satie.