Ritournelles et tintamarres : mon 2022 en musique

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[Mathcore / Mathgrind - USA]

The Kidnap Soundtrack était un groupe qui ne connut qu'un succès très relatif dans sa scène locale, à l'époque où le mathgrind était un style encore pratiqué aux Etats Unis, au milieu des années 2000.

Les champions de Zegema Beach Records sont retombés sur de vieux mp3 et ont décidé que ce serait une riche idée de republier toute la discographie du groupe, avec son lot de morceaux inédits et de raretés (comme ils l'avaient fait, dans le même genre, pour l'exceptionnel Sine Nomine).

Malheureusement, le groupe n'a pas la carrure du groupe culte oublié et le poids des années n'en font qu'un second couteau d'une scène autrefois foisonnante.
Riffs dissonants et erratiques, breaks gonflés de basses et chant saturé en retrait dans le mix : la recette est donnée dès le premier morceau et ne variera pas suffisamment pour captiver autre chose que les archivistes de l'époque MySpace.

La musique chaotique c'est bien, mais quand elle n'est pas servie par des passages mémorables ou des particularités qui la font sortir de la bouillie de notes, j'ai davantage de mal à en voir l'intérêt.

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[Mathcore / Mathgrind - USA]

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[Mathcore / Post-hardcore - USA]

Sur ce split, le mathgrind de The Kidnap Soundtrack affronte le post-hardcore impertinent de The Jonbenét.
Les trois compositions des premiers ne sont pas particulièrement mémorables, mais les propositions des seconds sont plus intéressantes. Groupe de post-hardcore pluriel, clairement nourri au sasscore des Blood Brothers, The Jonbenét livre trois morceaux qui peuvent manquer de maturité mais jamais d'efficacité.

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[Mathcore / Mathgrind - USA]

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Clairement leur proposition la moins aboutie

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[Mathcore / Mathgrind - USA]

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Les premières démos, toujours près du coeur

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[Southern hip-hop - USA]

Un EP très anecdotique dans la carrière des Garçons Suicide. Le titre phare, "Harvest Moon" est efficace mais se retrouve, comme beaucoup de titres de cette période, perdu entre le hip-hop sudiste fiévreux et agressif et le cloud rap à la mode.
Les deux autres morceaux s'oublient aussitôt écoutés.

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[Metalcore - USA]

Vous l'ignoriez peut-être car c'est une tendance qui a été perdue avec les années, mais au tout début des années 90, l'histoire du straight edge était profondément liée à l’hindouisme. Dans la mesure où le mouvement "Hare Krishna" (Association internationale pour la conscience de Krishna) a été fondé à New York dans les années 60, c'est le New York hardcore qui a connu la plus grosse marque de cette spiritualité. Le premier à avoir embrassé ce mode de vie fut John Joseph, chanteur de Cro-Mags dont l'album "Age of Quarrel" est la traduction littérale du concept hindou de Kali Yuga.
Mais le krishnacore prit vraiment son envol quand Ray Cappo, le chanteur de Youth of Today, forma Shelter. Le style fut particulièrement défini par Shelter et 108 avant de s'étioler progressivement.

Le krishnacore était donc une relique du passé, jusqu'à ce que Invocation vienne le dépoussiérer et proposer un metalcore fiévreux, très inspiré de 108, dont le morceau "Killer of the Soul" est d'ailleurs repris en outro.
Musicalement, à part les chants dévotionnels hindous (appelés bhajans), on est sur du metalcore 90s agressif, nerveux et incisif. La batterie y est nette et éclatante, tandis que les riffs perçants mais groovy évoquent tout le metallic hardcore 90s de la Côte Est. Le chant de Krishna das, autrefois dans Crucial Measures, est extrêmement convaincant, avec une saturation propre et stable. Evidemment avec ces influences, le groupe ne s'interdit aucun mid-tempo et breaks va-t-en-guerre comme sur l'ultra-solide "Mirage".

Sorti de nulle part, Invocation ne peut que mettre tout le monde d'accord. Metalcore référentiel d'excellente facture, "Clarion Call" prouve être davantage qu'un hommage à une scène défunte et apporte de nouvelles voix pertinentes dans la scène hardcore californienne.

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[Post-metal gothisant - USA]

Non mais à un moment, Converge n'a pas le moindre faux pas depuis plus de 20 ans. Alors quand ils annoncent un album en collaboration avec la prêtresse des musiques noires, Chelsea Wolfe, évidemment que la certitude d'un album d'exceptionnelle facture est présente.

Le résultat ne déçoit pas à un seul instant. La fureur contenue du metal de Converge s'associe à merveille avec la poésie mélancolique de Chelsea Wolfe et l'album entier est une ballade mortifère aux accents poignants et gothiques.
On pourra lui reprocher sa longueur mais pas son manque d'ambition car "Bloodmoon" est un album fleuve qui nous emmène des contrées galvanisantes de "Coil" au groove diabolique de "Daimon".

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[Metalcore - USA]

Oui c'est bon on a compris que vous aimiez Earth Crisis.
Moi aussi j'adore le metalcore 90s mais j'ai l'impression que la référence a dépassé la ligne du pastiche et que des disques comme ça se retrouvent le derche entre deux époques, sans vraiment appartenir ni à l'une ni à l'autre.
Le manque cruel d'originalité, que ce soit dans les rythmiques, les riffs ou le chant me blase et c'est dommage car Broken Vow semble avoir beaucoup de qualités, notamment dans la démarche et les messages.

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[Metalcore mélodique moderne - Australie]

Comme d'habitude, ce genre de groupe centralise tout ce qui me défrise dans le metalcore. Je trouve les riffs pas inspirés, les accents mélodiques hors de propos et surtout le chant clair insupportable de mièvrerie.
Je reconnais à Polaris une force de composition et une production efficace, mais bon sang que ça m'ennuie.

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[Post-hardcore hurlé et mathématique - USA]

"Scordatura Perforations" est un projet ambitieux et conceptuel, composé pendant 5-6 ans par sa tête pensante, Lucio Oquendo.

Mais comme beaucoup d'albums concepts, celui-ci devient vite verbeux. Les morceaux s'enchaînent dans une frénésie cotonneuse dont je peine à retenir des éléments (3 écoutes intégrales jusqu'ici pourtant).
L'interprétation est certes virtuose mais le mixage compact ne lui rend pas justice et rend le disque éreintant.

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[Post-hardcore émotif - Brésil]

Projet sortant d'un peu nulle part, comme souvent avec les sorties Zegema Beach, Campbell Trio est basé à Porto Alegre, au Brésil.
Post-hardcore marqué par la scène des années 2000, frénétique et idéaliste, gonflée à l'emo (on sent les influences de Thursday par exemple), le groupe propose une palette extrêmement diverse et vive de ce que le genre peut offrir.

Les 34 minutes passent à une vitesse folle, avec toute une myriade d'idées de composition (beaucoup d'inspirations jazz avec des passages de cuivres), de riffs efficaces (comme celui de "A Memory of Shadow and Stone") ou de mélodies entraînantes ("Devil's Verse / Palindrome").

Sans rien réinventer, "///" est un vrai bonbon de plaisir nostalgique, de post-hardcore sincère et bien fait.
Et puis ça cite Susan Sontag, Hayao Miyazaki, Marguerite Duras, Deleuze et des slogans anticapitalistes, tout pour me plaire.

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[Post-hardcore / Emo - USA]

Ça va faire trois semaines que j'ai du mal à écouter autre chose que cette compilation de tubes représentatifs d'une époque et d'un état d'esprit.
"Full Collapse" est un album majeur de la troisième vague d'emo (celle que j'aime pourtant le moins) et plus de 20 ans après, il contient toujours cette fureur adolescente et ces refrains entêtants (impossible de me lasser de celui de "Cross Out the Eyes").

Imparfait sur bien des aspects, il n'en reste pas moins un disque fascinant et luxuriant ; un témoignage éclatant de la gloire de l'emo.

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[Jazz / Musique arabe nord-africaine - Espagne]

Un très bel album de vocal jazz (chant/violoncelle/percussions) quand il utilise les gammes arabes, notamment sur le morceau-titre et sur "Houzni".
En revanche, la proposition perd grandement en intérêt quand elle passe à l'anglais ou au français (comme chez Souad Massi). Le segment central, de "Laisse moi entrer" à "Le Temps" se révèle même assez pénible, avec des mélodies sautillantes saugrenues et la perte de toute la poésie arabe.

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[Alternative shoegaze - USA]

Dans la vague shoegaze alternative / tumblrcore, notamment marquée par Nothing, tout est loin d'être bon.
Un bon nombre des artistes de la scène ne m'inspire pas grand chose mais parfois il y a d'excellentes petites surprises.
C'est le cas de Money, sorti chez l'hétéroclite mais souvent malin Sunday Drive Records.
Très inspiré par Nothing et Deftones, Money n'a besoin que de 4 titres pour déployer sa magie. Riffs imposants, murs de son, section rythmique étouffée, mélodies fantomatiques avec voix traînante : tout est réuni pour le parfait petit EP dans la scène.

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[Post-rock - France]

> être français
> faire du post-rock
> sortir un album de GY!BE-worship
> faire mieux que GY!BE qui sort un album la même année

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[HARDCORE PUNK - USA]

Spy est un groupe de hardcore à majuscules. Ce qui signifie que rien de ce qu'ils font n'est dans la mesure. Tout est vociféré, asséné avec fracas et cymbales pétées.

Dans un hardcore cacophonique qui pourra rappeler le Ceremony période "Rohnert Park" avec un chant plus saturé et aboyé, SPY prêche un retour à la nature primitive et donne envie de taper des poings par terre et de renifler les fesses de ses congénères.
Un EP gonflé aux stéroïdes et qui ne laisse aucune place aux temps morts.

(évidemment, c'est masterisé par Charles Toshio (Sunami, Gulch, World Peace) mais cette fois c'est un peu plus intelligent et ça taille des jaquettes à l'exceptionnalisme américain)

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[Trap / Hardcore - France]

L'annonce de l'album collaboratif Kaaris / Kalash Crimi n'a surpris personne tant les deux artistes sont proches depuis plusieurs années.
Le contenu ne surprendra personne non plus, les deux rappeurs restent dans leur zone de confort avec les références géopolitiques de Kalash et les punchlines cradingues de Kaaris.
Fait plutôt rare, l'album ne contient qu'un seul feat avec l'inénarrable Freeze Corleone sur "Apocalypse".

Certains morceaux sont indéniablement efficaces ("C'est nous les OG", "Tchalla", "Apocalypse", "Tu dois des sous") mais le reste oscille entre l'anecdotique et le médiocre, notamment sur toutes les pistes où Kaaris s'occupe des refrains chantés ("Sur le banc", "Barillet", "Goudronné"...)

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[Emoviolence dissonante - USA]

Groupe culte à mes yeux, mais trop souvent oublié par les archivistes du genre, Letters to Catalonia n'a eu qu'un destin fulgurant dans la scène californienne.
Trois ans, deux EPs et un split, pour ensuite disparaître sans annonce et permettre à ses membres de se concentrer sur leurs groupes devenus maintenant majeurs, Nuvolascura et SeeYouSpaceCowboy.

Le deuxième EP est pour moi un monument de la nouvelle scène MySpace-core, mais cette première publication ne démérite pas.
Beaucoup plus orientée emoviolence, elle préfigure tout de même les futures explosions dissonantes à la mathcore. C'est surtout le cas sur le premier morceau et son break chaotique exceptionnel.

Malheureusement cette démo est trop irrégulière pour vraiment faire date, le premier morceau surplombant vraiment le reste, avec deux autres morceaux efficaces mais moins marquants.

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[Mathgrind - USA/Portugal]

Un musicien de Fawn Limbs (excellent projet de mathcore avant-gardiste) et un autre du projet expérimental portugais Micro Colossal allient leur trop-plein d'énergie pour créer un projet de mathgrind comme on en faisait au milieu des années 2000.

C'est en effet un mélange de mathcore et de grindcore, mais c'est malheureusement à peu près tout ce que j'ai à dire sur cet EP. Il enchaîne les morceaux à toute berzingue sans jamais vraiment d'intérêt autre que la violence décomplexée. Ça manque de variations ou de jeu sur les textures mais j'ai pas vraiment l'impression que c'est ce que cherchaient les musiciens.

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[Tishoumaren - Algérie]

Imarhan est un groupe touareg basé en Algérie et qui partage en 2022 son troisième album, toujours empreint de la poésie du désert.
Le talent des touaregs pour une musique si universelle et en même temps si intime est à nouveau déployé sur cet album, partagé entre des élans de modernité (plusieurs guests au micro, jeu de guitare inspiré d'autres cultures musicales, une basse bien plus présente et lourde qu'à l'accoutumée) et hommage à la tradition du genre (on ressent inévitablement beaucoup de Tinariwen sur les jeux entre les chants masculins et sur les choeurs féminins). Les membres principaux de Tinariwen passent d'ailleurs sur quelques titres, à la composition ou au micro, solidarité berbère oblige.

Tout y est équilibré à la merveille, avec des morceaux variés et des compositions soignées.
Un ou deux morceaux de la seconde moitié auraient pu être évités et je regrette la présence de "Adar Newlan" où le chant de Gruff Rhys ruine la mélancolie paisible du blues touareg. De manière générale j'ai beaucoup de mal avec les apparitions occidentales dans le tishoumaren. A côté, Sulafa Elyas, invitée sur "Taghadart", apporte un magnifique chant arabe dont les gammes parfaites permettent un moment suspendu de pureté musicale.

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[Screamo - France]

Membre injustement boudé de la nouvelle scène française de screamo, Contre-feux a sorti un album d'excellente facture début 2020.
'Mort/Vivant" est masterisé par nul autre que Will Killingsworth (Orchid, Ampere, Bucket Full of Teeth) et propose un voyage aux couleurs changeantes dans les contrées screamo et post-hardcore.
Comme pour toute la scène, l'ombre bienveillante de Daïtro plane toujours.

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[Death metal pour fans de hardcore - Japon]

Kruelty a fait pas mal parler de lui en mélangeant le death metal putride et sourd avec des compositions hardcore, des breaks lourdauds et une batterie clairement hardcore.
A l'écoute on pourra penser aux différentes propositions de Xibalba, de leurs débuts beatdown à leur death doom récent, ou à Fuming Mouth et leur deathcore à l'ancienne.
Sauf qu'à mes oreilles, les Japonais sont beaucoup moins talentueux à cet exercice. L'album est longuet, pataud et franchement barbant sur plusieurs segments, où on dirait même que la guitare est à la traîne et que le chanteur ne maîtrise pas son growl.

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[Pop trap - USA]

"Sremm Life 2" n'est pas un album aisé à noter car il est incroyablement disparate, avec des bangers qui cèdent leur place à d'innomables horreurs (toujours pas remis de "Set the Roof").
La première moitié est efficace avec des morceaux portés par des grosses lignes mélodiques mélancolico-sucrées (du classique "Black Beatles" à "Look Alike" ou "Take It or Leave It") mais la seconde moitié est mélangée avec des titres oubliables voire clairement médiocres.
La note médiane semble la solution la plus sûre.

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[Mathgrind - USA]

Zegema Beach Records (et le label frère Tomb Tree) semble être pris d'un élan de nostalgie de la scène mathgrind qui fleurissait sur MySpace au milieu des années 2000. Entre les compilations intégrales de Sine Nomine, Hayworth, Wreck of the Minotaur et The Kidnap Soundtrack ou le revival de Ditch Organ et Agent Mulder, leur Bandcamp regorge de pépites.

Si c'est souvent assez anecdotique et ne parle qu'aux véritables fans de la scène, on tombe parfois sur des trésors comme c'était le cas avec Wreck of the Minotaur ou Sine Nomine.

Ce n'est donc pas une surprise de voir paraître la compilation de tous les enregistrements (difficilement accessibles) de The Motel Bible. Groupe de mathgrind complètement oublié, le projet comptait pourtant dans ses membres un très grand nom : Arthur Rizk.
Membre de Eternal Champion, Cold World, Sumerlands, musicien session de Power Trip, mastering pour Prurient, Crypt Sermon, Black Curse ou Inquisition. Le type ne rigole pas.

Même s'il était tout jeunot dans Motel Bible, la maturité de la proposition est indéniable. Du mathgrind complètement chaotique, balancé à fond les ballons où plus de la moitié des morceaux sont en dessous de 1:30.
On aura toutefois du mal à retenir un titre tant la proposition est homogène. Un album représentatif d'une époque et d'une scène mais qui ne parlera qu'à une poignée.

Annotation :

[Mathgrind - USA]

Cf. ci-dessus

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[Mathgrind - USA]

Cf. ci-dessus

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[Rock alternatif / Emo - France]

Si vous entendez encore quelqu'un dire que la scène française est à la traîne, changez d'interlocuteur ou mettez lui une chiquenaude dans le nez. Il semblerait que notre scène nationale n'ait jamais été aussi stimulante et créative et l'émergence de Karaba F.C. ne vient qu'illustrer encore davantage mon propos.
Nouveau quatuor parisien, le Karaba F.C. ré-invoque le rock alternatif des années 90s (que les fans de Hum, Failure ou Deftones soient attentif.ve.s) en lui insufflant une sensibilité résolument indé avec des tintements math rock et tout plein de mélodies et de touches emo.
Quelque part dans les mêmes sphères que Paerish, le groupe impressionne par sa maîtrise, donnant le sentiment d'en être à son troisième album ou d'être un remaster d'un groupe oublié de l'époque. J'ai honnêtement été soufflé la première fois que j'ai écouté "After Party", tant le titre utilise à merveille toutes ses influences pour en faire quelque chose de neuf et de proprement addictif.

Certains verront du Thursday ou du Quicksand dans cet EP, mais il faut surtout y voir du talent et beaucoup de passion, de fraîcheur et de spontanéité.

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[Screamo / Sludge - France]

Le tout premier EP de Celeste contient déjà tout ce qui a fait le succès du groupe mais avec la férocité et l'agressivité primale d'un premier EP.
Même si le groupe est resté dans les mêmes sphères de la post-musique claustro, on sent encore sur ce premier essai tout le poids de leurs influences hardcore/screamo.

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[Post-metal / Black - France]

Mon affection pour Celeste n'a rien d'étonnant. Le projet lyonnais a émergé de la scène hardcore lyonnaise au milieu des années 2000 et s'est notamment fondé sur les cendres de l'excellent et fondateur groupe de screamo Mihai Edrisch. Le hardcore émotif et la rugosité amère font donc partie de l'ADN de Celeste. Même si cette sensibilité ostensiblement hardcore s'est atténuée avec le temps pour consacrer davantage de place au black metal, on en sent toujours les stigmates, comme dans l'intro façon break de "De tes yeux bleus perlés" où dans le lyrisme des titres et paroles, clairement emprunté à la tradition screamo française.

Celeste a toujours proposé une musique punitive, difficile à avaler avec une forme de poésie morbide de la violation ; à l'image des figures féminines qui ornent leurs pochettes, symboles des violences physiques et sexuelles qu'évoque le groupe. Assassine(s) prolonge cette approche en adoptant un style résolument plus post-metal que ses prédécesseurs. Les échos hardcore et sludge sont lointains et la musique est toujours plus atmosphérique et poisseuse. Le poids du black metal est cependant toujours très net dans le chant et le riffing. C'est un nouvel album déprimant, empli de fatalité et de noirceur, mais dans une justesse littéraire et sonore.
Avec ce sixième disque, Celeste prouve ne pas faiblir dans son pouvoir évocateur, comme le prouve le fantastique ultime morceau, "Le coeur noir charbon".