121 curiculum vitae pour un tombeau par trevorReznik
Pierre Lamalattie partage son temps, au début de ce premier roman autobiographique, entre un travail de fonctionnaire et sa passion pour la peinture. Il a en tête de monter une exposition qui compterait 121 portraits de gens, chacun étant accompagné d’une ou deux phrases le «résumant» ou mettant en avant un trait de caractère significatif. Exemple, un autoportait au dos de la couverture du livre le montre endormi et signale : Pierre, après SOIR 3 il s’est endormi durant l’émission intitulée «les secrets du plaisir féminin».
Le récit est donc truffée de 121 portraits de ce genre qui, souvent, expriment des choses bien plus profondes que leur concision ne le laisse croire.
Son travail l’amène à rencontrer bon nombre de ses «modèles», qui lui inspirent parfois (souvent en fait) des opinions tranchées sur des sujets aussi divers que l’art, les relations humaines, la pression sociale… la vie quoi. Certaines disgressions sont forcément moins intéressantes que d’autres (la description très crue de ses relations adultérines avec Claire sont carrément gratuites et gâchent un peu le propos : fallait donner un peu de croustillant à l’éditeur ?) mais dans l’ensemble c’est avec un vrai régal de lire ses billets.
Car même si on sent Pierre Lamalattie un peu désabusé, ça n’empêche pas ses propos d’être méchamment drôles (même s’ils sont souvent teintés d’une certaine tristesse) : ses avis sur l’art contemporain ou sur l’impressionnisme -de l’art «sympa»- sont hilarants.