Comment échapper à 1Q84 ? Tout le monde en parle, dans la rue, sous les abribus, au milieu des parkings de supermarchés le dimanche. La boulangère le vend à côté de la baguette tradition, il sert de brique pour les nouveaux immeubles, on va l’envoyer dans l’espace, il est partout, c’est insupportable.
Et c'est pourtant un bon livre. Pourquoi ? Parce que les personnages principaux nous accrochent par le col du veston, parce Murakami impose son rythme lancinant et distille une tonalité délicate, parce qu’il nous emmène vers des terres inconnues, bref parce qu'il m'a eu, j'ai mordu, je l'ai dévoré.
Deux petits bémols : la psychologie des personnages, tissée autour de mannequins en bois, et les quelques réflexions philosophiques de l'auteur, sur lesquelles bute le lecteur, étonné par leur vacuité (fort heureusement elles demeurent rares). Ah oui, un conseil, ne lisez pas la suite de la trilogie, sous peine de gâcher la bonne impression du tome 1.