Comme d’hab Stephen King ne gaspille pas son temps (et le nôtre) en tours et détours inutiles, il nous plonge directement au coeur de son intrigue et une fois de plus on se laisse happer dès les premières pages. Certes le thème du voyage dans le temps afin de changer le cours de l’Histoire n’est pas une nouveauté mais sous la plume experte du King attendez-vous à bien des surprises et autres rebondissements en tout genre ; surtout si Cupidon vient mettre son grain de sel dans une mécanique qui commençait à tourner sans fausse note. Je ne vous dirai pas l’intrigue est prenante et superbement maîtrisée, le King est un pageturner connu et reconnu et ce roman se hisse d’office sur les hautes marches du panthéon de son oeuvre littéraire, on se délecte au fil des pages (plus de 900 ça fait un joli pavé, mais ça aussi c’est une habitude) sans jamais s’ennuyer. Ici l’auteur ne joue pas sur la peur (encore moins sur l’horreur) mais bel et bien sur le suspense (et à ce niveau il nous gâte généreusement) avec un brin (juste ce qu’il faut) d’émotion. Bref du TRES GRAND Stephen King ; après l’excellent Dôme le King semble revenu au summum de son inspiration littéraire.
Le bouquin est écrit à la première personne, comme une sorte de témoignage de Jake Epping, il est divisé en six parties, chacune s’intéresse à un aspect du périple de Jake mais je ne m’étalerai pas sur la question afin de laisser intact le plaisir de la découverte. Ce voyage dans le passé, entre 1958 et 1963, est aussi une occasion pour l’auteur de rendre hommage à cette période (il avait alors entre 11 et 16 ans), via sa musique et son ambiance mais sans non plus chercher à embellir le décor (la discrimination raciale est encore d’actualité aux USA à cette époque) ; inévitablement au fil des pages bien souvent la fiction est amenée a côtoyer l’Histoire mais là encore le King gère parfaitement les choses.
M’est d’avis que pour l’américain moyen l’assassinat de JFK est considéré comme l’un des évènements les plus marquants de l’Histoire des Etats(Unis (voire même de l’Histoire mondiale), pas loin derrière les attentats du 11 septembre 2001 (désolé je n’ai trouvé aucune source sérieuse sur la question, c’est juste un ressenti personnel) ; alors est ce Stephen abondera vers la version officielle du tireur isolée ou vers celle d’un plus vaste complot ? Je ne dirai rien pour vous éclairer, ni ne commenterai son choix (rien ne prouve que ce soit le reflet de son opinion personnelle sur la question) ; vous trouverez la réponse en lisant 22/11/63 (y compris son point de vue personnel dans la postface).
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