"A toute berzingue" était à la base un scénario de film / tvfilm que Kenneth Cook a remanié en roman, apprends-je après avoir tourné la dernière page du récit.
C'est drôle (en fait non) parce que tout le long de ce court livre je ne pouvais m'empêcher, pour ce qui est de l'atmosphère et du suspense, de faire le parallèle avec "Duel", le téléfilm de 1971 de Steven Spielberg.
Pour ceux qui ne l'ont pas vu, dans ce dernier on suivait un représentant partant pour sa journée de travail qui se retrouvait soudain pris en chasse par un camion et son conducteur, engin patibulaire et infatigable qui de toute évidence cherche à le tuer sans qu'il n'y ai seulement le début d'une infime raison à ça.


Parti de Sydney pour Adélaïde à travers le bush, Shaw rencontre dans un bar poussiéreux, la jeune Katie. Ils échangent quelques mots, quelques bières, et reprennent chacun leur véhicule sur la piste Obiri, 600 km d'un no man's land de caillasses et de sable ou s'éloigner de sa voiture vous flingue en quelques heures.
Il ne pensait jamais la revoir mais la voilà qui surgit des broussailles du bord de route, arrête sa voiture et, totalement paniquée, le somme de redémarrer et de rouler le plus vite possible.
Shaw s'exécute.
Le monstrueux homme (ou le monstre ?) qui l'a agressé est maintenant lancé à leurs trousses et, infatigable, les pourchasse.
Ils s'élancent à toute berzingue toujours plus profond dans l'enfer du bush australien.


J'ai beaucoup aimé la vitesse avec laquelle nous sommes dès les premières pages plongés dans l'action, et encore plus le fait que, comme dans Duel précédemment cité, on ne sait même pas qui, pourquoi, ou comment... Juste deux jeunes gens dans une honda, un taré en land rover et, surtout, le bush.


Le bush semble être le personnage préféré de Kenneth Cook (comme souvent) et plus qu'un monstre indéfini, c'est cette nature impitoyable qu'il faut ici combattre et comprendre aussi, si l'on veut s'en sortir. L'héroïsme d'un jeune homme qui cherche d'abord à impressionner la jeune-femme effrayée à ses côtés laisse vite place à la terreur pure et simple. Ils n'ont pas leur place dans ce désert.


Comme presque à chaque fois Kenneth Cook, auteur que j'adore, m'emporte dans un univers qui m'est totalement étranger, ce bush à la fois terrifiant et fascinant, et manie le suspense avec brio. Dur de lâcher ce livre avant la fin.


Lisez.

Pravda
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Et sinon, j'aime bien Kenneth Cook

Créée

le 16 mars 2017

Critique lue 420 fois

2 j'aime

2 commentaires

Pravda

Écrit par

Critique lue 420 fois

2
2

D'autres avis sur À toute berzingue

À toute berzingue
page
7

Go to the hell…

Ils leur ont tous dit : « Dans le désert, n’abandonnez jamais votre voiture, c’est la mort assurée » OK, mais quand la petite Honda poursuivie par une jeep monstrueuse menace d’exploser sous le...

Par

le 26 juin 2017

À toute berzingue
Aurayondeslivres
6

Critique de À toute berzingue par Aurayondeslivres

John Shaw, jeune diplômé paysagiste se rend à un entretien d’embauche à Adelaïde. Pas pressé par le temps, il décide de prendre la route la plus longue, histoire de profiter de la végétation du...

le 11 févr. 2017

Du même critique

Le Jour et la Nuit
Pravda
2

Et pourtant j'en ai vu des merdes.

Ce film, c'est l'histoire de gens qui passent leur temps à : boire, forniquer et faire des tours de montgolfière. La base, quoi. Je me disais que BHL n'étant pas le zigue le plus populaire du PMU du...

le 7 août 2014

146 j'aime

41

Plus belle la vie
Pravda
1

Plus belle la vie quand on a des gros seins

Errance hertzienne et voilà que je tombe sur… : Plus belle la vie. Série que j’ai moult fois critiqué sans jamais l’avoir regardé, et, dans un élan d’objectivité (ou de masochisme) je me décide à...

le 7 nov. 2012

130 j'aime

56

Crime et Châtiment
Pravda
10

"jeu de mot pourri ne faisant rire que son auteur et constituant un titre de critique"

Je pense que de ses trois œuvres les plus réputées (« Les frères Karamazov », « L’Idiot » et « Crime et Châtiment »), cette dernière est surement la plus accessible. Là où les digressions...

le 26 mars 2013

122 j'aime

21