Excellentissime moment de lecture en compagnie d'Abzalon, Ellula, Artien et tant d'autres ! D'ailleurs on peut dire que j'ai dévoré les plus de 500 pages de ce roman…
Comme je disais ailleurs, Bordage est en train de devenir mon « Gemmell SF ». Je m'explique : Gemmell, c'est l'auteur dont je garde précieusement les quelques livres qu'il me reste à lire de lui pour quand j'aurai envie de lire de l'excellente fantasy, mais, avec sa disparition bien trop précoce, snif, ma réserve s'amenuise inexorablement. Bordage, que « le Tout » le bénisse, a une bibliographie des plus étendues et est toujours parmi nous, ce dont je me réjouis à chaque fois que j'en lis un (je me dis « oh c'est bon, et il m'en reste tant de lui à lire, c'est super ! »).


Abzalon commence fort, très très fort. En compagnie d'Abzalon le « monstre », en prison, qui plus est, et Loello, son compagnon à l'opposé de lui qu'il a pris sous son aile. Incarcération en milieu hostile, voire infernal, car le but est de réduire le nombre des prisonniers de 157 000 à 5000 (et sans procéder à des exécutions mais en provoquant surpopulation de quartiers en fermant la plupart d'entre eux et « famine » au sein de la prison). Autant dire que les conditions de vie y sont plutôt des conditions de mort…


Abzalon l'assassin de femmes (dont on ne saura pas vraiment le pourquoi, cela m'a un peu manqué), pour son plus grand bien dans ce cas de figure, est énorme et monstrueux et écrabouille ceux qui l'emmerdent (pas nombreux) comme des insectes, Loello lui servant d'yeux car il « sent » les présences alentours. Bref, le roman commence sur le chapeaux de roues ! Enfin pas tout à fait…
Comme dans « les guerriers du silence », on a un prologue à chaque chapitre, « extrait de journal… » des moncles (Moine de la religion de « l'Un », des clones, autrement dit) du voyage de l'Estérion). Ces prologues, contrairement à ceux des « guerriers du silence » (qui ne faisaient que dévoiler les trucs importants du chapitre et que j'avais fini par sauter), sont très utiles et expliquent bien le contexte social et politique (politico-religieux en fait) de la planète Ester. Comment des colons humains ont débarqué comme en pays conquis, traitant les « Qvals », population autochtone, comme s'ils n'existaient pas, les refoulant en territoires hostiles. C'est très bien écrit, très clair, et les guerres de religion (oui oui, les moines sont ici des tueurs, ça alors, mais où peut-il bien aller chercher tout ça ? Dans notre réalité ? ah ben oui…) et d'intérêt pour les ressources naturelles qui font rage détruisent assez rapidement la planète et ses satellites.


Forts de la connaissance de ce destin, les responsables ont décidé de construire un vaisseau interstellaire qui enverra des populations « adaptées à la survie » sur une autre planète, il y en a pour plusieurs centaines d'années de voyage. Je me suis longtemps demandé pourquoi ils envoyaient des kroptes et des anciens prisonniers avec quelques « moncles » au milieu. Si vous êtes comme moi, la réponse arrivera en son temps ! Claire nette et sans bavure…
On s'attache grandement aux personnages, à cette gueule cassée d'Abzalon (et pas que cassé de la gueule, d'ailleurs) et son pote Loello, surtout, et j'ai particulièrement apprécié le moncle Artien. C'est un personnage magnifique, profond, extrêmement humain, je l'ai vraiment adoré, avec ses "jugements", ses questionnements métaphysiques, son envie d'être "humain"...


Le "féminisme" de Bordage est très présent dans ce bouquin, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je mets féminisme entre guillemets car en fait, Bordage prône surtout la liberté d'être, quel que soit le genre de la personne... (Masculin, féminin, clone ou autre... arfeu !)


Je ne pense pas sauter sur la suite lointaine (Orchéron) de suite, je préfère savourer mon bonheur d'avoir lu ce petit bijou. Merci Siabelle pour la lecture commune !

Valerie_Freefounette
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le 23 déc. 2016

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Valerie Tatooa

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