Mains coupées
Tous nos poètes urbains, qui déblatèrent sur les voyages en train à coup de rimes convenues, devraient lire Apollinaire, regarder sa photo crâne bandé après sa blessure de guerre, et arrêter sur le...
Par
le 3 août 2011
15 j'aime
Je voulais creuser un peu le cas "Apollinaire" et voir ce qui se cachait derrière un grand écart aussi impressionnant que celui qu'il a exécuté entre les gentillets "Saltimbanques", qu'on apprend au collège, et les pornographiques "Onze mille verges".
Je me suis donc plongée dans "Alcools" qui est sans doute son recueil le plus fameux. Est-ce justement le problème des recueils de donner au lecteur, au fil de la lecture, une vague impression de "fourre-tout" ? Dans cette boîte à gants pleine à craquer de rimes, j'ai trouvé un peu de tout : des suédines beurre-frais au toucher caressant, des cuirs fauves au parfum entêtant, des latex à la sensuelle élasticité, des laines réconfortantes aux nostalgiques odeurs de pluie, des gantelets d'acier impénétrables et des caoutchoucs imperméables.
Ces multiples mains du poète ont passé sur moi et mon imaginaire ; certaines y ont laissé leur empreinte, mais trop peu au regard des nombreuses autres qui n'ont fait que me frôler et ne laisseront guère de traces dans ma mémoire.
Dire d'un poète qu'il possède une belle sensibilité et cultive un grand mystère serait idiot, en plus d'être un pléonasme. Je me contenterai donc de dire que Guillaume Apollinaire m'a davantage séduite par ce qu'il semble dissimuler que par ce qu'il a exprimé. Derrière les allégories antiques, les références bibliques et les envolées lyriques, lui seul peut-être connaît la portée véritable de ses mots, la force et la violence de sa pensée en mouvement. Une main de fer dans un gant de velours ?
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Challenge XXème siècle (sans limite de temps), Challenge Petit Bac 2017 / 2018 - Lettre A, 2018, Challenge MULTI-DEFIS 2018 et Challenge XIXème siècle 2018
Créée
le 24 avr. 2018
Critique lue 1K fois
1 j'aime
D'autres avis sur Alcools
Tous nos poètes urbains, qui déblatèrent sur les voyages en train à coup de rimes convenues, devraient lire Apollinaire, regarder sa photo crâne bandé après sa blessure de guerre, et arrêter sur le...
Par
le 3 août 2011
15 j'aime
Mélancolie qui ne sombre pas dans le pathos et qui reste donc touchante. L'absence de ponctuation insuffle un rythme nouveau aux poèmes, basé sur la respiration. Une poésie qui se lit à haute voix et...
le 2 août 2011
14 j'aime
5
Je vais essayer de ne pas l'écrire à chaque fois parce que c'est lassant mais je me dois de le mettre en guise d'avertissement : d'ordinaire, je n'aime pas la poésie. Ça ne me touche pas beaucoup...
Par
le 16 juil. 2011
12 j'aime
3
Du même critique
Comme je déteste interrompre une lecture avant le dénouement, c'est forcément un peu avec la mort dans l'âme que j'abandonne celle de "La Horde du Contrevent" à la page 491 (sur 701). Pourquoi...
Par
le 1 janv. 2014
62 j'aime
24
Je viens d'achever la lecture de ce petit livre qu'on me décrivait comme l'un des dix livres de science-fiction à lire dans sa vie sous peine de mourir idiot. Je viens d'achever la lecture de ce...
Par
le 15 sept. 2013
52 j'aime
10
Jusqu'à présent, de Joël Dicker, je ne connaissais rien ou plutôt pas grand chose, c'est-à-dire le nom de son premier roman "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Depuis cette parution...
Par
le 22 mai 2018
31 j'aime
8