Old or New Gods?

Dans un monde où les divinités existent, une guerre se prépare entre les anciens dieux et les nouveaux.

« American gods » ou « dieux américains » en français est un roman fantastique paru pour la première fois en mai 2002 et rédigé par Neil Gaiman, auteur anglais de romans et de bandes dessinées. Une série télévisée a été créée sur la base de ce roman et sera diffusée pour la première fois en avril 2017. Le roman a reçu également 5 prix dont les “Nebula“ et “Hugo“ du meilleur roman de 2002.

Après 4 ans passés en prison, Ombre apprend, quelques jours avant sa libération, le décès de sa femme dans un accident de voiture. A bord de l’avion qui doit l’amener dans sa ville, il fait la connaissance d’un personnage énigmatique se prénommant « Voyageur » qui lui révèle que son meilleurs ami et futur employeur était avec sa femme lors de l’accident. Il apprendra finalement que ces deux traîtres l’avaient trompé. Ombre se fera par la suite engagé par « Voyageur » en tant que garde du corps et découvrira en fin de compte que son employeur n’est autre qu’Odin, le dieu nordique, et que sa réelle motivation est de réunir les anciennes divinités dans un combat sans merci contre les nouveaux dieux américains à savoir internet, la télévision, les media et d’autre encore.

En premier lieu, on peut constater que toute l’histoire de ce roman est un mélange entre la réalité d’aujourd’hui avec cette société de consommation en constante évolution et la mythologie où ces divinités se sont adaptées à notre époque. Je trouve que le fait de mélanger toutes ces divinités nordiques, ces personnages religieux et toutes ces figures folkloriques rend l’œuvre beaucoup plus intéressante car on peut facilement s’identifier à au moins l’un d’entre eux. Qu’il soit ancien ou nouveau, étant donné ce métissage de divinités issues de diverses religions et territoires tels que la reine de Saba alias Bilquie provenant des anciens récits bibliques, hébraïques et coraniques, M. Ibis et M. Chaquel, alias Thot et Anubis, provenant de la mythologie égyptienne, M. Hinzelmann, un lutin de celle germanique, Czernobog de celle slave, Sweeney le dingue, un leprechone irlandais, Ombre et Odin, issus de celle nordique etc.

Étant donné la situation, ces dieux antiques n’ont pas eu d’autre choix que de s’adapter, de se faire oublier ou de mettre fin à leur jour comme le fera Thor ainsi que d’autres. Et tous ceux qui resteront perdront de leur puissance et de leur grandeur : Odin sera réduit à l’escroquerie, Bilqui deviendra une prostituée, Thot et Anubis travailleront au pompe funèbre et les sœurs Zoria ne sont plus que des diseuses de bonne aventure et seront remplacées par des “nouveaux dieux“ qui ont des noms représentant toutes les choses matérielles. Je trouve que ça représente parfaitement notre société qui doit en permanence évoluer et nous qui sommes obligés de nous adapter et de suivre ce mode de vie où la modernité est de plus en plus importante par rapport à la religion. C’est à mes yeux le message que Geiman a voulut nous faire passer à travers ce roman.

J’ai également trouvé ce roman très drôle grâce à certains de ces personnages, en particulier les dieux africains et leur humour parfois étrange. Ce trait est, selon moi, omniprésent dans ce livre même si on ne le remarque peut être pas à première vue et qu’il revêt un côté sinistre aussi.

En conclusion, je trouve, de par les nombreux passages descriptifs, qu’on arrive parfaitement à visualiser précisément chacun de ces lieux, à s’imaginer chacun de ces personnages et à se plonger dans chacune de ces atmosphères avec précision. On peut vraiment s’imprégner du texte et entrer dans cet univers délirant qu’est American gods.

Au final, j’ai beaucoup aimé cette histoire dont l’imagination débordante m’a séduit, même si je m’attendais à plus comme par exemple à une guerre des dieux plus colossale qui aurait marqué le début du Ragnarök ou de l’apocalypse. Mais ne vous méprenez pas, je ne dis pas que le scénario est banal, simplement je m’attendais à plus, suite à un début très prometteur et j’avoue que je suis quelque peu resté sur ma faim.