Neil Gaïman, je le connais principalement pour ses romans jeunesse. J'ai beaucoup aimé tout ce que j'ai lu de lui, y compris le premier tome du comic Sandman.
Pour être tout à fait honnête, j'ai commencé American Gods il y a une paire d'année et je l'ai abandonné au bout de quelques pages. Je n'arrivais pas du tout à m'immerger. Me disant que ce n'était peut-être pas le bon moment, je n'ai pas insisté et je l'ai laissé de côté pour le reprendre peut-être plus tard. C'est donc deux ans après, profitant de l'occasion d'une lecture commune via un autre site, que je l'ai repris.
Au bout de plusieurs chapitres, je me suis demandée pourquoi je l'avais abandonné si vite. Cette fois était la bonne, j'ai accroché tout de suite.
Mais ma lecture n'a pas été de tout repos. Les premières 200 pages (à peu de pages près) m'ont bien tenues en haleine. Mais mon intérêt a un peu baissé après ça. Je trouvais que l'histoire partait dans tous les sens et je ne voyais pas trop où l'auteur voulait en venir. Pourquoi est-ce qu'il s'attarde sur tel ou tel détail ? Ca ne fait que ralentir le récit... et puis j'en ai parlé avec ma moitié qui m'a rappelé que Gaïman ne laissait rien au hasard et que tout ça aurait un sens. Je me suis rangée à son avis et j'ai continué. En prêtant plus d'attention à ces histoires qui s'éloignaient un peu du récit... et finalement non pas tant que ça. Car effectivement, tout a fini par s'emboîter et avoir un sens. Gaïman est quand même un écrivain du tonnerre.
Alors oui, il faut parfois s'accrocher et surtout, ne pas s'attendre à avoir de l'action tout au long du roman. Au final, ce n'est pas tant l'histoire des dieux qui est importante ici (et franchement, pas merci la couverture...), mais bien l'histoire du protagoniste Ombre, car tout tourne autour de lui. Son comportement peut dérouter, on a parfois envie de lui dire : "mais qu'est-ce que t'attends pour agir ? Pourquoi tu ne poses pas plus de questions ?". Mais Ombre sort de prison, est en deuil. Il se reconstruit et il se retrouve embarqué dans une histoire complètement farfelue. Alors on se met en sa place, on se laisse emporter par la plume de Gaïman et le tour est joué !