lassant : pour les épuisantes et répétitives descriptions de vêtements, aliments, produits et objets de luxe, systématiquement détaillés et estampillés du nom de leur marque : on apprend vite à les sauter, mais elles représentent bien 10% du bouquin ! ;
drôle : pour la satire radicale de l'univers des golden boys des années 90 - leurs addictions, leur superficialité, leurs plaisirs vains et cruels, leur suffisance crasse, leur fascination puérile pour Trump, leur ennui qu'ils tuent à grands coups de dépenses obscènes, leur déconnexion de la réalité, leur profil unique qui les rend interchangeables et indiscernables... - et du New-York de l'époque, où les mondanités de ces sinistres traders croisent chaque jour la pauvreté de la population grandissante des clochards, contraste symbolisé par l'omniprésence des pubs pour la comédie musicale Les Misérables ;
inutile : pour les trois chapitres consacrés à Genesis, Whitney Houston et Huey Lewis and The News, qui tombent comme de longues critiques/bio musicales sans aucun rapport avec le récit, comme si Bret Easton Ellis avait glissé dans son manuscrit de vieux papiers retrouvés au fond d'un tiroir ;
malsain : pour les nombreuses scènes de meurtre, qui vont crescendo dans l'horreur et dont l'aspect torture gore ultra détaillé vire progressivement au franchement dégueulasse ;
troublant : pour la plongée vertigineuse au plus près de la psyché d'un psychopathe terrifiant et fascinant et pour le doute qui finit par s'installer quant à la véracité de son récit (plusieurs indices permettant d'émettre l'hypothèse de lecture que les massacres qu'il décrit ne seraient en fait que les fantasmes de sa folie)