Le centre culturel et spirituel du Vatican n'a jamais été aussi menacé depuis des millénaires qu'en ce début du XXIe. Et cette menace découle d'une organisation occulte et ésotérique pluriséculaire qui semble refaire surface avec la tentation vengeresse et pernicieuse de mettre définitivement fin au Christianisme. Cette confrérie que l'on nommait Illuminati montre ses idéaux les plus macabres servis par des aspirations néanmoins scientifiques. Or cette scientificité est clairement revendiquée dans une posture antireligieuse et antichrétienne. Dans une impartialité honnête et humaniste les deux protagonistes principaux Robert Langdon et Vittoria Vetra vont se lancer dans une course contre la montre dans une recherche historiographique et artistique afin de débusquer le mystérieux assassin des cardinaux de la basilique Saint-Pierre. Sans toutefois asséner l'institution ecclésiastique à coup d'argumentaires laïcistes faussement convaincants, l'auteur démontre avec talent la possibilité de concilier le dévouement et la foi en Dieu avec la croyance en la recherche scientifique : Dan Brown veut avant tout implicitement transmettre l'idée selon laquelle la combinaison cognitive de la raison pure avec l'espérance d'une rencontre avec le Tout-Puissant susciterait une observation rationnelle qui nous reconnaîtrait une origine divine en chaque atome, chaque particule composant notre univers. L'ordre universel des galaxies est alors régi par le Très-Haut agençant les mises en orbites dans chaque système solaire, voire l'expansion de l'univers, qui est très bien historiquement décrit et expliqué par le narrateur. Un très bon roman donc, qui évite en outre de tomber dans le piège des stéréotypes beaucoup trop fréquents dans les productions littéraires et cinématographiques américaines.