Je comprends plutôt bien que ce roman autobiographique de Philippe Besson ai rencontré son public, et un franc succès. C'est très couillu de la part de l'auteur de dépeindre avec ardeur et honnêteté une histoire d'amour de jeunesse, cachée qui plus est.
Mais je ne suis pas séduite.
La plume n'est pas suffisamment légère pour m'embarquer émotionnellement, les phrases sont courtes, simplettes, les idées ne suivent pas de réelle chronologie (ce qui est probablement un exercice littéraire à part entière et compliqué mais moi me fatigue et donnent un aspect décousu). En gros ça semble par moments s'apparenter à de l'oral, ou à un recueil de pensées. L'engouement général est d'ailleurs certainement issu en partie de cette écriture qui se veut moderne.
Autre aspect "tendance" de ce roman: l'homosexualité. Si le fait de pouvoir en parler ouvertement aujourd'hui contrairement à l'époque où cette histoire d'amour a vu le jour est incontestablement une avancée sociétale, j'ai pour ma part ressenti une certaine gêne. Gêne causée d'une part par la manière crue de l'auteur de présenter l'acte sexuel. Il ne s'agit ici en aucun cas de juger la vie d'une personne (honte à moi si tel était le cas!), mais d'avantage de pudeur m'aurait amenée à considérer ce témoignage comme poignant. D'autre part, le point central de cette histoire est ce garçon dont l'auteur est tombé amoureux, plus que l'homosexualité dans son ensemble ou bien la jeunesse de l'écrivain, et j'ai trouvé ça assez déplacé que ce dernier écrive à la place de quelqu'un qui avait décidé de vivre dans le dénie de ses penchants.
J'avoue néanmoins que les dernières pages m'ont captivée, et que c'est avec la gorge serrée et une boule au ventre que j'ai refermé le livre.