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Les hommes politiques s’essaient parfois à la littérature, sans y laisser des traces inaltérables, et plus souvent dans les mêmes genres : la sempiternelle biographie écrite avec un peu (beaucoup ?) d’aide, ou l’essai historique assez pointu sur une figure paternelle en politique. Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale pendant près de deux ans dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et député européen, publie son premier roman dans un genre inattendu, celui du thriller géopolitique.


Dans un monde un peu clivé, où le bien affronte le mal dans un combat perpétuel, Kuntz est à la tête d’un groupe d’anciens agents du Mossad, tueurs grisonnants mais reprenant du service pour défendre l’humanité, et surtout les intérêts d’Israël, comme au bon vieux temps. Face à lui, un richissime homme d’affaire allemand, Hans Ritter, nazi plein de rancoeur, qui oeuvre secrètement depuis des décennies pour faire renaître de ses cendres un nouvel empire à la croix gammée.


Pour mettre le monde à genoux, Ritter s’est allié avec quelques autres ennemis des États-Unis dans un consortium baptisé Aurora afin de faire main basse sur les réserves de pétrole et de gaz du Groenland. S’ils comptent sur le soutien de quelques puissances, de pas mal de sympathisants nazis et de plusieurs services de renseignements, ils n’auront pas celui de Kuntz et ses amis.


Décidé à les éliminer, l’heure est venu pour notre groupe indépendant de se mettre en mouvement. Comptant eux aussi sur des alliés disséminés partout sur la planète, au sommet de certains états et dans plusieurs organisations internationales comme l’OTAN, ils vont s’attaquer à ce délirant projet sans y aller par quatre chemins.


Aurora se lit bien. J’ai été agréablement surpris par la complexité et la documentation du propos, l’intrigue est dense, la géopolitique est partout, et on pourrait imaginer que tout ne soit pas que fiction. J’ai été séduit par les personnages, notamment Kuntz, cet anti héros vieillissant, un peu meurtri mais loin des clichés du genre. Le récit est riche en mouvement, plein d’action, et les cadavres s’empilent au fil des pages pour mon plus grand bonheur de lecteur sadique. Pourtant, si j’ai beaucoup aimé Aurora, et qu’il m’a positivement surpris, il manque quelque chose dans la plume de Vincent Peillon, qui reste parfois un peu trop scolaire, un peu trop lisse. Un « premier roman » néanmoins plein de promesses, avec lequel j’ai passé un agréable moment de lecture.

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le 26 mai 2016

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Brice B

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