A travers les civilisations, les Hommes rêvent tous du même bonheur
Un long roman historique finement romancé. Je dois dire que certaines scènes sont très crues (sexe) et que certaines cérémonies religieuses ou vengeances et j'en passe sont, pour nous aujourd'hui, atroces. Cependant, l'histoire du personnage principale est attachante. Cet homme est un opportuniste qui voyage, change de métiers, un anthropologue de son temps. Il fait des rencontres qui tantôt le galvanise, tantôt le fait douter de ce qu'il est. On suis l'évolution jusqu'à la maturité de cet homme qui n'est pas un héro, qui a ces failles et dont la spécificité est de voir le monde uniquement de près...
C'est à la fois l'histoire de cette civilisation, ancêtre des mexicains, qui alimente bien des mystères et des rêves d'El Dorado mais également une fine observation de la complexité des sentiments humains (amitiés, trahisons, courage....). Il est intéressant pour nous, Européens, d'entendre la version de ceux qui ont subit la Conquistadora, de comprendre comment sont-ils rentrés en contact avec Hernan Cortés entre autres...
J'ai aimé particulièrement l'ironie qui se palpe, née de la confrontation entre les lettres adressées au magistrat espagnol par le missionnaire qui questionne l'autochtone, dans sa mission de prise de contact avec son monde et celles du magistrat; le missionnaire est en effet outré des pratiques de ce peuple et le juge outre mesure. Il régal par sa virginité.
Un dénouement parfait, dans le style et surtout par les émotions transmises. L'auteur nous laisse penseur, et nous invite à reconsidérer le sens même que l'on veut donner à notre existence.