Bartleby le scribe par BibliOrnitho
Nouvelle que j'ai trouvée insolite. Je ne dirai pas agréable car Bartleby est un personnage moralement mourant. Tout d'abord travailleur et consciencieux, il se met tout à coup à refuser les tâches qui lui sont assignées (Je préférerais ne rien faire / I would prefer not to). Pour finir par ne plus rien faire du tout. Il ne travaille plus, ne sort plus de l'étude où il dort, dans laquelle il vit. Il ne mange presque plus. Léthargie... J'imagine un pauvre diable qui tenterait vainement de remonter une pente savonneuse. Il s'échine, il s'échine sans parvenir au moindre résultat. Puis renonce, englué, glissant lui même, il attend la mort. Le récit de Melville commence à ce moment de résignation. Je pense qu'au moment ou Bartleby entre dans l'étude notariale il est déjà perdu.
Cette histoire nous est contée par l'homme de loi, propriétaire de l'étude et dont on ne connait pas le nom. Cet homme se prend d'amitié et de compassion pour Bartleby. Il tente de l'aider. En vain.
Tout en lisant ce livre, je m'imaginais un Fabrice Lucchini ou un Pierre Desproges, seul sur une scène brillante de sobriété et déclamant le texte de Melville.