Bérénice
7.6
Bérénice

livre de Jean Racine (1670)

A peu près tout ce qui a déjà été dit sur cette pièce.

Début de lecture: 17 Avril 2020

Fin de lecture: 23 Avril 2020

Edition: Larousse Petits Classiques


Cette pièce est magnifique et c'est surement l'une des meilleures de Jean Racine,je j'ai rien de plus à dire.
Comme s'en vante l'auteur dans sa préface,il arrive à créer une tragédie sur une histoire simple,sur pratiquement rien même mais en même temps à la rendre tellement riche,tellement triste et surtout tellement profonde !


Bérénice est une pièce centrée sur trois personnages,Bérénice,reine de Palestine,personnage autours duquel gravite tous les autres.Titus empereur de Rome,devant renoncer à son amour pour Bérénice à cause de la loi de son empire interdisant aux empereurs d'épouser des femmes étrangères et Antiochus,roi de Comagène,secrètement amoureux de Bérénice qui servira d'outil à Titus pour tenter d’éviter de dire à Bérénice,lui-même,"adieu" et n’avouera son amour qu'à la toute fin de la pièce. La tragédie ne se concentre que sur ces trois personnages,les autres n'étant que des outils de Racine pour faire avancer le récit.
Ces trois personnages sont tous pathétiques,naïfs et égocentriques,ils sont incapables de communiquer avec ceux qu'ils aiment et se centrent sur leur propre souffrance.
On se retrouve donc avec des espèces de tocards nombrilistes qui empirent leur situation,déjà très difficile à la base. Par exemple Titus qui envoie Antiochus dire adieu à Bérénice à sa place car il a trop peur de lui dire lui même,ce qui au final renforcera la haine et le sentiment de trahison de Bérénice. Bérénice qui avait une confiance aveugle dans le pouvoir de l’empereur,qui pensait qu'elle allait se marier avec Titus et que celui-là serrait capable d'outre-passer la loi romaine qui rends leur amour impossible. Ce qui donnera naissance à une scène monstrueuse (la scène 5 de l'acte IV) où la reine de Palestine traitera son amant de tous les noms:



Hé bien ! Régnez Cruel ; contentez votre gloire :

je ne dispute plus. J'attendais,pour vous croire [...]

Je n'écoute plus rien,et pour jamais,adieu.

Pour jamais ! Ah ! Seigneur,songez-vous en vous même.

Combien ce mot est cruel quand on aime ?



La pièce joui d'un incroyable réalisme intemporel et montre comment l'amour peut-être rendu impossible pour des raisons politiques,d'autant plus que ce n'est pas une tragédie sanglante et que la mort peut parfois représenter une délivrance d'une trop grande souffrance.
De plus les petites allusions à la vie sentimentale de Louis XIV (notamment avec Marie Mancini) ravirons ses admirateurs,dont moi.
Je n'ai pas besoin de vanter une énième fois le style de Racine,à la fois magnifique et qui retranscrit à merveille les émotions des personnages. Les répétions des mêmes idées,par exemple,renforce le caractère nombriliste des personnages.


En conclusion c'est une pièce magnifique,intemporelle qui traite d'un sujet magnifique et nous permet d'apprendre des erreurs des personnages de la pièce.

Migaro
9
Écrit par

Créée

le 25 avr. 2020

Critique lue 196 fois

Migaro

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