Je rentre dans l'œuvre de Tolkien par la petite porte. Avant de m'attaquer à la célèbre trilogie ou au Simarillion, qui semble aussi recenser un bon nombre d'adeptes, Bilbo le Hobbit semblait plus accessible : plutôt court, bel objet (illustré par Alan Lee), estampillé « jeunesse » dans le sens où il était réservé à un public juvénile. Ainsi, les aventures de Bilbo présentent l'avantage d'exposer l'univers de Tolkien dans ses grandes lignes, laissant entrevoir une complexité latente, et permet aussi de se familiariser avec le style de l'auteur.

Bilbo est un Hobbit. Il vit dans sa petite cahute, confortable et tranquille, profitant des petits plaisirs de la vie quotidienne. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas un aventurier. Les Hobbits ne le sont pas, de toutes manières. Alors, quoi de plus inattendus que la visite de « blanche barbe et les 13 nains », venus le recruter pour un périple aussi incertain que dangereux ? Les nains, menés par Thorin, sont fermement décidés à remettre la main sur leur trésor, enfui sous une montagne et gardé jalousement par le dragon Smaug. Or, ils ont besoin à la fois des capacités de Bilbo, vantées par Gandalf à la surprise de tous (même de l'intéressé), et à la fois d'un quatorzième larron. Question de superstition. Bilbo ne veut froisser personne et la perspective d'une commission le séduit. Aussi s'en va-t-il avec la troupe. C'est bien la première fois qu'il s'éloigne de son « trou de hobbit », bien calme comparé aux multiples obstacles plus ou moins mortellement dangereux qu'ils vont rencontrer sur leur route.

Je ne vais pas m'amuser à me lancer dans une analyse de Bilbo, n'étant ni familier avec l'œuvre de Tolkien ni avec la Fantasy en tant que genre. Je suis même un novice total en la matière. Cependant, je peux certainement livrer mon ressenti face à cette œuvre qu'on dit majeure dans la littérature de l'imaginaire. Sans compter que Le Seigneur des Anneaux -en tant qu'œuvre littéraire et audiovisuelle- jouit d'une aura importante, et que l'adaptation du Hobbit prend le même chemin. Personnellement, j'ai du mal à m'enthousiasmer pour ce dernier. Je perçois, a posteriori, la profondeur d'un univers tentaculaire où chaque partie semble réellement creusée, ce qui lui donne une consistance certaine. Pour autant, outre la minuscule parcelle qui est dévoilée là (sans compter une connaissance a priori de certains éléments de l'œuvre présents notamment dans les adaptations), la succession de tableaux m'ennuie. Je dois bien avouer qu'une bonne moitié de ces étapes intermédiaires est oubliée, alors que la lecture est toute fraîche. Un petit mot sur le style de l'auteur, à mi chemin entre registre oral et registre écrit, qui m'a surpris dès le départ même si j'ai fini par m'y habituer.

Enfin, la réflexion que je me fais à l'issu de cette lecture réside dans la manière dont j'ai découvert l'œuvre de Tolkien : au cinéma d'abord, dans les livres ensuite. Certes, Bilbo le Hobbit n'est pas encore porté à l'écran. Pour autant, l'univers visuel de l'œuvre de Peter Jackson demeure lors de ma lecture. Je ne sais pas s'il la gâche, ou la déforme. Elle est parfois gênante (par rapport au rôle de l'anneau qui est réduit ici à un jouet bien utile et en aucun cas nocif) comme elle sert l'ambiance globale par moments (pour se représenter certaines créatures, forêts, etc.). Quoi qu'il en soit, il faut la prendre en compte dans mon cas. Au final, je ne regrette pas, ne serait-ce que pour me rendre compte par moi même. Mais je reste sûr que ce n'est pas la Fantasy qu'il me faut.

Les Murmures.
valerdaviep
7
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le 2 juin 2012

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valerdaviep

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