J'y ai mis le temps, à le lire...

Pas que ce soit particulièrement long (enfin, si, quand même davantage que d'autres contes tolkieniens), mais j'ai toujours eu un a priori négatif sur ce conte, que venait confirmer, à mon grand désarroi, le contenu des premières pages : un ton badin, léger, enfantin qui dépareillait grandement de la verve mythologique et/ou héroïque du "Seigneur des Anneaux", du "Silmarillion", des "Contes et légendes inachevés". Pour moi, la seule vertu de "Bilbo le Hobbit", c'était d'annoncer l'Oeuvre, le summum : le "Seigneur des Anneaux". C'était pourtant une incongruïté, pour quelqu'un d'aussi fanatique (le mot est à peine exagéré) que moi de Tolkien, de ne pas m'être plongé dans sa première oeuvre emblématique.

Et, à vrai dire, après deux ou trois essais infructueux, j'ai finalement pu dépasser le cap de l'introduction naïve, pour rentrer dans le vif du sujet... ce qui m'a amené à revoir profondément mon jugement.

Parce qu'en substance, "Le Hobbit" est une merveilleuse introduction à la Terre du Milieu... j'ai beau regretter l'aspect "conte enfantin" (qu'il serait injuste et illégitime de critiquer cependant, car il était l'intention de l'auteur), et même si le conte semble moins complexe que ses glorieux successeurs (successeurs en termes de publication), il est loin d'être simpliste, et révèle déjà tout l'immense talent/génie de J.R.R. Tolkien.

Avec une narration au style dépouillé mais toutefois incroyablement riche, Tolkien nous absorbe une nouvelle fois dans un monde cohérent, qui incite au rêve et aux hauts sentiments. Les mots ont une force, à n'en pas douter... même lorsqu'ils semblent peu spontanés ou désuets à première vue, ils véhiculent une puissance qui vous bouleverse l'âme, et qui vous amène non seulement à trembler en même temps que Bilbo et ses compagnons, mais aussi à vous émouvoir de la communauté des sentiments qui transparaît entre le monde fictif de Tolkien et notre monde réel.

Un langage simple pour exprimer une richesse incommensurable, voilà la marque des poètes et des conteurs géniaux... tant et si bien employé chez Tolkien que l'on finit par s'apercevoir que le trésor gardé par Smaug est bien peu de choses au regard du prodigieux voyage spirituel et moral dans lequel l'auteur nous emmène avec brio !
Volpardeo
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le 27 avr. 2011

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