Ce roman m'a marqué (au fer rouge), autant de noirceur, une telle immersion dans un univers glauque, une écriture fluide mais pas toujours compréhensible de prime abord. On sent que ce roman en a lourd sur la patate et veux dire quelque chose alors on s'obstine et quand on finit par refermer le livre, on comprend.

Ryu murakami est (pour moi) le coté obscur de Haruki Murakami, si ce dernier décrit des relations humaines et amoureuses nostalgiques sur un ton toujours assez optimiste, Ryu en est l'opposé. Il décrit toujours une société décadente où les relations humaines sont déviantes et malsaines, son univers est très sombre et le ton toujours très pessimiste.

Pour ce roman, Murakami c'est intéressé à la jeune génération, il y raconte le quotidien d'un groupe de jeune d'une vingtaine d'année au sein de Tokyo. Le roman, rédigé à la troisième personne, immerge le lecteur dans ce groupe très bizarre où la drogue et le sexe est leur quotidien. La justesse du ton, le réalisme et la violence présentée comme une donnée a part entière de leurs vies, ça fait froid dans le dos. On est littéralement immergé, l'espoir ne fait pas partie des options possible, on a la sensation d'être noyé dans cet univers.

Je ne compte pas spoiler le roman car c'est une expérience à vivre et à découvrir, il raconte avec objectivité et efficacité l'histoire de cette bande de jeune, histoire peut être déjà vue et revue mais traitée avec maestria. Ne pas se perdre dans ce récit au début est vraiment difficile mais une fois les premières pages dépassées vous ne pourrez plus quitter le livre avant de l'avoir fini juste pour savoir ce qui arrivera aux protagonistes.

« Bleu presque transparent » est court, choc et violent, il incarne à la perfection cette nouvelle littérature ancrée dans la réalité et dans le souci de mettre le doigt là ou ça fait mal. Sans aucun doute le meilleur roman de Murakami car tellement personnel et puissant, il ne peut que marquer les esprits.

Ce livre est tellement représentatif d'une période, d'une génération (les années 70) brisée qui se perd dans la drogue, qu'il en devient un témoignage poignant d'une période que tout le monde à oublié.
CREAM
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le 15 juil. 2011

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