J'aime beaucoup Candide. Je suis même tombé dessus, en 2003, lors des épreuves anticipées du bac de français, en pleine canicule, et je m'étais régalé. Une nouvelle lecture de l'œuvre la plus célèbre de Voltaire n'a pas entamé ce goût pour ce roman ou ce conte philosophique, on ne sait pas vraiment.
Il faut savoir que lors de la parution de ce livre en 1759, que Voltaire nia farouchement avoir écrit, il fit l'effet d'une bombe. En effet, il s'emploie par l'ironie, grâce à son personnage Pangloss, à se moquer de l'homosexualité des jésuites et surtout des philosophes allemands (à ce sujet Voltaire qui parlait parfaitement anglais ne fit aucun effort pour apprendre l'allemand) Leibniz en tête, et de la doctrine de l'optimisme : tout est beau dans le meilleur des mondes possibles.
Il ne semble porter que peu d'amour pour ses personnages. En plus de les balader à travers le globe, à un moment ou à un autre, ils finissent tous battus, fessés, torturés, incisés, défigurés. Les femmes ne raisonnent pas. Elles sont là pour servir les hommes et assouvir leurs besoins naturels. Candide, qui mérite bien son nom, malgré tout ces événements, persiste sottement à donner raison à Pangloss.
Seul les personnages secondaires, Martin, Cacambo, le sénateur vénitien Pococuranté semblent un peu plus intelligents et parler de la voix même de Voltaire en étant clairement pessimistes notamment sur leurs jugements envers l'être humain. Tout semble parfait uniquement dans le pays de l'Eldorado mais n'oublions pas que c'est un endroit qui n'existe pas.
La maxime finale dite par Candide, il faut cultiver son jardin, semble signifier qu'il faut plutôt aller vers le concret, l'efficace, l'utile. Prenons-en de la graine.