Publié en l'an 2006, roman du Roi King régnant sur les reliures horrifico-fantastiques depuis trois décennies, "Cellulaire" s'avère un ouvrage indigeste parmi la prolifique oeuvre du souverain. Il jouit pourtant d'un postulat de départ alléchant pour quiconque est friand d'ambiances "zombiesques" et apocalyptiques.

Son Altesse créé le dénommé Clayton Riddell comme témoin central de cette forme de fin du monde. En pleine journée, ce dessinateur de BD constate depuis le centre ville de Boston que simultanément, chaque humain alors pendu à son téléphone se métamorphose subitement en un être féroce et sanguinaire. Les descriptions chaotiques de la ville chère aux Toxic Twins se déroulant sur la première centaine de pages sont saisissantes d'effroi et de violence, le tout sur un rythme effréné (meurtres en masse dans les rues, carambolages en série, incendies, crash d'avion, suicides...).
Plombée par cette immersion aussi immédiate que parfaitement maîtrisée, la suite du pavé n'atteint plus jamais le même niveau, la trame devenant souvent absurde et ennuyeuse.
L'histoire se focalise sur Clayton et quelques uns de ses compagnons miraculés du virus téléphonique auprès desquels il tente de survivre parmi les cohortes d'ennemi avides de les déchiqueter. Cette bande de rescapés devenue gibiers n'est jamais suffisamment attachante pour que l'on s'entiche de ses angoisses et de ses aléas.
Stephen King ne dévoile rien des auteurs et des raisons idéologiques ayant abouti à cet apocalypse. Il préfère concentrer son récit sur Clayton, obsédé à retrouver son jeune fils Johnny-Gee ou sur ces cousins consanguins des zombies dotés d'une sorte de pouvoir télépathique aux desseins nébuleux.

"Cellulaire" est un immense sac de nœuds d'idées bancales, bâclées ou trop peu explicites dans lesquelles Stephen King semble s'être emmêlé les crayons en l'avouant lui-même dans la note finale : "les erreurs de compréhension sont de moi".
Lazein
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le 30 août 2013

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