A la manière d'une enquête de Colombo, on sait dès le début qui a tué qui. Ici, c'est l'horreur qui prédomine : une nounou a tué les enfants qu'elle gardait depuis près d'un an. Suit l'autopsie de la montée de ce qu'on pourrait appeler une forme de folie, de paranoïa, un délire de la part de la nounou qui peu à peu s'incruste dans cette famille et y projette ses démons, ses envies, son être tout entier... Pour en arriver à ce que l'on sait, donc.
Je suis toujours sceptique quand on essaie de disséquer la folie, ici le basculement existe mais je ne trouve pas que ce soit rendu de manière très fine. Quelques "témoignages" d'autres protagonistes sont insérés, mais comme des cheveux sur la soupe.
Comme le dit l'éditeur, le style est tranchant, mais pas désagréable. Pas de longueurs, c'est efficace. Ma déception provient sans doute que j'attendais davantage d'un prix Goncourt, quelque chose de plus percutant.