Une chanson douce que ne chantera plus Maman

Un épais brouillard semble s'installer dès les premières pages. Un brouillard gris percé par la lumière de quelques instants de bonheur familial mais qui jamais ne se dissipe, pas même à la lecture de la dernière page. 

Louise est, et restera, un mystère pour le lecteur. Elle semble voir la vie en noir et blanc, et les moments heureux couverts d'un voile de tristesse. Son goût pour la vie, s'il a un jour existé, a disparu pour laisser place à une solitude et un ennui qui la rongent progressivement. 

Son nouveau travail de nounou semble devenir sa raison d'être. Elle s'immisce dans le quotidien de la famille au point de vouloir la contrôler, de vouloir rester indispensable pour toujours. Difficile de savoir s'il s'agit d'envie, de jalousie, de désespoir de trouver un sens à la vie ou d'une douce et dangereuse folie. 

L'auteur nous livre une sorte de thriller psychologique moderne alors même que le lecteur connaît, dès la première page, la fin de l'histoire. La fin, et non le dénouement car rien ne semble résolu. Le lecteur traque les indices au fil des pages, cherche à comprendre, à trouver un élément déclencheur du drame sans réellement y parvenir. 

Une lecture magnifiquement angoissante bercée par une écriture à la fois incisive et sombrement poétique.