Tout vient à point à qui sait attendre.
J'ai découvert le début du nouveau roman de Foenkinos dans les pages du magazine "Lire", et j'ai d'abord été sceptique concernant la forme littéraire si particulière qu'il avait choisie. En fait, en tant que fidèle de la première heure, j'avais plutôt peur pour lui. Mais il n'a pas fallu plus de quelques pages pour que je me rende compte qu'il avait réussi son pari. Des phrases courtes (il refuse de parler de "vers libres"), qui nous permettent de ressentir toute l'urgence de cette histoire, qui court vers sa fin inéluctable. L'urgence de Charlotte pour créer une oeuvre qui retracera toute sa vie. Foenkinos nous fait ressentir par sa présence discrète, sa quête si personnelle pour se rapprocher de cette artiste méconnue qui l'a bouleversée et qu'il souhaite faire découvrir à tout prix. Le parallèle avec Patrick Modiano, dont Foenkinos est l'un des plus fervents admirateurs (cf. son dernier passage à La Grande Librairie, juste après l'obtention du Nobel), est encore plus évident avec ce roman sur la nostalgie d'un passé que l'on n'a jamais connu. C'est un vrai choc littéraire et émotionnel pour moi, mais aussi une grande joie de voir l'un de ses auteurs préférés capable de se mettre en danger artistiquement et de parvenir enfin à faire l'unanimité.
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