Charlotte dans la tourmente
Foenkinos nous raconte la vie de Charlotte Salomon, une artiste peintre juive allemande qui a vécu et est morte durant la seconde guerre mondiale, alors qu’elle était enceinte, âgée de 26 ans.
Charlotte portait le nom de sa tante, suicidée. Elle porte le poids de cette mort dans une famille où les suicides finissent presque toutes les vies. Lorsque sa mère se suicide elle aussi alors qu’elle n’a que 9 ans, elle se tourne vers le dessin. Elle réinvente sa vie, grâce à sa belle-mère, une chanteuse connue, mais bientôt la politique anti-juive des nazis la rattrape. Amoureuse, ambitieuse, la jeune fille tente de se battre pour son art dans un pays où elle est de plus en plus méprisée.
Foenkinos est parti sur les traces de cette peintre, en Allemagne et en France et sa voix nous fait part de ses découvertes, émaillant le récit. Celui-ci est donc à mi-chemin entre le roman et la biographie, mais aussi la poésie. Les phrases n’excèdent jamais une ligne et le retour à la ligne permanent donne un certain charme au récit, parfois déchirant de tristesse, parfois dynamique.
La première phrase donne d’ailleurs tout de suite le ton : Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe.
Ne vous attendez pas à un roman léger, il est sombre depuis le début, car la vie de Charlotte commence dans les larmes et on sait déjà comment cela se finit. Néanmoins, j’ai été séduite par l’écriture et j’ai même eu du mal à lâcher le roman lorsque je m’approchais de la fin !
Un livre et une artiste à découvrir (Foenkinos a parfaitement réussi à atteindre son but !)
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