Nous avons tous eu connaissance de ce roman. Soit nous avons vu l'adaptation cinématographique sortie en 1983 ou bien nous avons entendu certaines personnes en discuter. Dans mon cas, je me rappelle n'avoir aperçu que des bouts du film il y a longtemps. J'étais donc déjà au courant du sujet du bouquin avant d'en ouvrir les pages, mais je ne me doutais pas de sa finalité, ni de sa qualité.

Arnie Cunningham est un adolescent à qui tout manque. Il est atteint d'acné juvénile, il se fait battre par certains élèves qui rient de lui à l'école, il n'a qu'un seul ami et il n'a sûrement pas de copines. Ses parents aimeraient qu'il poursuive ses études pour devenir professeur, comme eux, mais lui, il désire plus que tout travailler dans la mécanique. Son meilleur allié, Dennis a plus de chance que lui dans la vie et il sera, en grande partie, le narrateur du bouquin.

L'existence d'Arnie bascula lorsqu'un jour ses yeux croisent Christine : une épave, mise en vente, stationnée sur une pelouse défraîchie. L'automobile tombe littéralement en morceau. Elle est remplie de rouille et est bonne pour la casse. Arnie désire tout de même l'acheter et la retaper. C'est ce qu'il fit. Par contre, il ne se doutait pas qu'il avait entre les mains une voiture possédée qui n'hésite pas à tuer tous ceux et celles qui se logeront entre elle et lui.


C'est sur cette base qu'on déguste le livre. Nous y sentons un fond lugubre, une ambiance noire et malsaine tout en lisant. C'est un peu comme si l'on entre dans une pièce et que l'air est chargé de négatif. La façon dont King s'y est pris m'échappe, mais de nous emmener dans une telle atmosphère par l'écriture est grandiose. J'ai savouré toutes les pages en une seule journée. Je n'ai fait que lire et j'en voulais encore. C'est donc dire qu'il s'agit là d'une oeuvre qui nous tient en haleine et qui nous émeut.


La finale est intéressante. Je m'abstiendrai de vous la raconter, mais sachez qu'une porte reste ouverte, comme dans tout bon roman à sensation forte. L'angoisse est toujours présente et pratiquement palpable. Je suis assez flegmatique en réalité et je ne conduis même pas de voiture. Mais après avoir fermé le livre, j'avais un deuxième regard sur les coins noirs à l'extérieur en fumant ma cigarette. J'ai dû paraître un peu atteint psychologiquement à rire tout seul dans la noirceur, mais le roi de la peur a bien réussi son coup avec cette oeuvre-ci.


Ayant lu « Roadmaster », je l'avais détesté. J'avais quelques appréhensions qui se sont vite dissoutes. Christine est toute autre chose. Je suis heureux que S. King reprenne sa place de maître dans mon monde. Je refais la paix. Bien que j'aille aimer la fin, elle aurait pu être encore plus forte. Mais, c'est le seul point un peu négatif du bouquin.


J'attribue une note de 8 sur 10 pour un roman d'épouvante, qui ne m'a pas vraiment fait peur... Si, un peu quand même, je l'admets. Bien joué Stephen.
jwpack
8
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le 13 févr. 2011

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Serge Leonard

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