Kim Stanley Robinson s'appuie sur une question simple mais aux conséquences complexes pour lancer ce roman aux milles facettes qu'est Chroniques des années noires : comment aurait évolué le monde si la peste avait complètement anéanti la civilisation occidentale. L'auteur nous contera 700 ans de l'histoire du monde revue et visitée à la lumière de ce point de divergence.
En s'appuyant sur les histoires de trois personnages qui vont vivre multiples réincarnations, se croiser et se recroiser au fil du déroulement de l'Histoire, l'auteur passera au travers des âges de ce monde où les civilisations dominantes sont la Chine et l'Islam. Si l'histoire inventée par Robinson est très différente de la vraie, on y trouvera des éléments communs, comme la découverte de l'Amérique, les grandes découvertes scientifiques, la libération de la femme ... Éléments traités bien sûr de façon à s'intégrer parfaitement au récit. Le fait de suivre des personnages qui ont chacun une histoire individuelle permet de rendre le récit vivant et non pas constituer uniquement un manuel d'Histoire (revisitée). Car Chroniques des années noires n'en est pas loin, de part la cohérence et la précision dont fait preuve l'auteur. Cela aurait vraiment pu se passer comme ça. Bon, je ne suis pas historienne et suis loin d'être experte dans le domaine, mais en tout cas tout semble tenir parfaitement la route.
Évidemment, l'Histoire est complexe et une Histoire inventée cohérente se doit de l'être aussi. Chroniques des années noires est donc loin d'être un livre facile à lire. Un certain nombre de termes et de notions culturelles peuvent être difficiles à saisir. Dans l'une des parties du livre, on a droit à des petites explications, très précieuses. Je dois avouer que j'aurais bien voulu que l'on en ait tout au long de la lecture. Ce sera mon seul bémol à cette magnifique épopée de plus de 1000 pages à savourer lentement.
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