J'avoue, j'ai commencé à lire Fifty Shades of Grey uniquement pour pouvoir le critiquer en connaissance de cause, autant dire que ce livre et moi ne partions pas du bon pied. Mais la lecture n'a rien fait pour me départir de ma première impression. Par où commencer ?
Déjà, le style. Je n'ai pas l'habitude d'être hyper pointilleuse sur le style. Certains livres ont un style assez plat mais une intrigue suffisamment intéressante pour être accrocheurs et passionnants. Mais là, on est quand même très très loin dans la mauvaise écriture (je précise que je n'ai lu que la traduction française, qui, je pense l'avoir vu quelque part, est pire parce que traduit à la va-vite pour des raisons de "dépêche toi, ça cartonne aux USA faut qu'on le sorte tout de suite !").
Les personnages ? Le Fifty Shades of Grey parle de la romance ultra malsaine entre un chef d'entreprise millionnaire (milliardaire ? Disons riche.), control-freak à un niveau rarement atteint, complètement snob et apparemment très beau (mais tête à claques, tellement tête à claques...) et une jeune étudiante chaste et pure et innocente et tellement cruche qu'on ne sait toujours pas comment elle a réussi à avoir son diplôme de littérature. Cool.
Le sexe ? Haha. Nos deux héros s'embrassent après environ 100 pages. Anastasia est tellement chaste qu'elle n'a jamais fantasmé sur un autre homme avant Christian Grey, mais dès qu'ils couchent ensemble elle est sur pied dans les 5 minutes pour recommencer, parce que fuck l'éducation sexuelle.
Bon, ils font l'amour aussi (enfin non, ils "baisent bébé". Ouais, parce qu'il l'appelle bébé. Comme dans les années 80). Dans des scènes érotiques où Christian "descend sa main jusque là", caresse Anna "tout en bas", et autres euphémismes bizarrement chastes entrecoupés de "Oh putain !" (Ouais, la traduction française est mauvaise, je vous l'avais dit. Le fait que mon cerveau a toujours pris une voix de camionneur en lisant ces exclamations n'a pas aidé. Mais c'était très drôle.)
Mais le pire du pire, c'est probablement que tout ce livre justifie une relation sexuelle hyper malsaine, où un partenaire contrôle l'entièreté de la vie de l'autre, fait passer ses désirs avant tout et justifie le viol en faisant croire que c'est juste parce qu'il a des tendances sexuelles particulières (parce qu'il est TORTURÉÉÉÉ, le pauvre choupinet). Je ne suis pas spécialiste du SM, mais je sais que ce sont des pratiques qui attachent beaucoup d'importance au consentement du partenaire, et que harceler une personne pour qu'elle signe un "contrat" attestant de sa domination (pas valable juridiquement, je sais) n'est pas ce que j'appelle un consentement éclairé.
J'ai quand même mis deux étoiles parce que j'ai ris.

FerdinandTheDuck
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le 11 juin 2018

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