Je respecte le monde des fanfictions et ce livre est une insulte à certaines d'entre elles.
Le livre est incroyablement mal écrit, avec des métaphores pleines de sens telles que "son regard gris brûlant" ou des comparaisons recherchées telles que "Mes yeux s'empourprent tellement que je dois être de la couleur de Petit livre Rouge de Mao".
Bon disclaimer, je ne l'ai pas fini, je me suis arrêté après plus ou moins 170 pages, ce qui est largement assez (et trop).
Tout est décrit comme le ferait un petit collégien lorsque qu'on lui donne une écriture d'invention :
" Il est vraiment très jeune - et vraiment très beau. Grand, en costume gris, chemise blanche et cravate noire, des cheveux rebelles sombres aux nuances cuivrées, des yeux gris et vifs qui me scrutent d'un air avisé".
EL James serait-elle une naturaliste incomprise ?
L'histoire est banale au possible, jeune étudiante en littérature coincée du cul (parce que tous les étudiants ou passionnés de littérature sont coincés du cul, c'est pour ça que personne n'étudie Sade ou Les Liaisons Dangereuses), qui est vierge, n'a jamais eu de copain, timide, et explose à chaque fois qu'on lui effleure la main.
Elle rencontre Christian Grey, beau gosse PDG qui n'a rien à envier à Serge Dassault ; il est riche, sur de lui, mystérieux et autoritaire.
D'ailleurs autoritaire parlons en, parce que certains passages frôle le journal du pervers narcissique qui n'attend qu'une chose pour basculer tueur en série ; le mec fait plus de cent bornes pour retrouver Anastasia sur son lieu de travail (qu'il ne connaissait pas, il a dû faire des recherches), trace son téléphone pour aller la retrouver ivre, la ramener dans son hôtel la déshabiller, la mettre au lit et dormir avec, tout ceci alors que c'est la troisième fois qu'il la voit, il l'embrasse plus tard de force dans un ascenseur, mais apparemment tout ça c'est super sexy et c'est le rêve de toute femme, alors qui suis-je pour juger, le malaise doit venir de moi.
Qu'on soit honnêtes, les 170 premières pages sont juste un "je t'aime moi non plus" glauque au possible où Christian Gray a fort probablement des problèmes puisqu'il ne sait pas communiquer et qu'il ne sait montrer son intérêt à Anastasia qu'en la traquant.
J'ai tout de même voulu pousser jusqu'aux scènes érotiques étant donné que c'était sensé être l'argument vente du livre. Ces passages au vocabulaire fleuri (non) rappellent du sexting adolescent maladroit.
Je n'ai pas poussé jusqu'aux scènes bondage, déjà parce que ce que j'ai lu a suffit à me faire considérer que Thanos n'avait pas si tort au final, et aussi parce qu'en ayant très rapidement regardé en sautant quelques pages, c'est tout aussi infâme et morbide que le reste.
Allez je met 2 parce que ça m'a un peu fait rire quand même.