CE QUE J'AI AIMÉ



  • Les 200 pages qui contiennent toute l’histoire du roman. Elles se situent grossièrement entre les pages 150 et 350.
    .
    Le trac et la stupéfaction de l’héroïne sont bien rendus
    .
    Quoique jeune et inexpérimentée, l’héroïne négocie son abandon avec une belle force de caractère. A plusieurs reprises, elle force son amant à lui donner des moments de normalité. Le bras de fer est plaisant.


  • Le style basique mais fonctionnel, l’emploi du présent et de la première personne, les phrases de trois mots.
    D’ordinaire, je ne suis pas très fan (Brett Easton Ellis). Mais là, le but est atteint. Ca se lit tout seul, et il y a un cachet d’authenticité. En prime quelques touches d’humour sur l’héroïne qui se parle à elle-même (métaphore de la déesse intérieure) une idée honteusement plagiée sur un autre auteur mais qui fonctionne.


  • les premiers pas hésitants de l’héroïne vers des plaisirs masochistes. Il y a une dizaine de pages où l’ambiance est là. Les scènes fonctionnent. Les émotions de l’héroïne passent bien, on partage son excitation. On se voit assez emprunter le même chemin.



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CE QUE J'AI DÉTESTÉ



  • Les 350 pages de remplissage. L’éditeur voulant un pavé de 550 pages. L’auteure n’en avait que 200. Elle était donc aux abois. Où trouver les 350 pages manquantes ?
    .
    Une centaine de pages de scènes de lit interminables. Pour les rendre interminables, l’auteure est contrainte de doter l’héroïne de la faculté d’avoir un orgasme toutes les dix lignes. Les parties de jambe en l’air n’en finissent plus. Ca devient vite absurde et lassant.
    .
    Une centaine de pages de dialogues redondants. En gros, tous les personnages du roman ont deux fois chaque conversation, voire trois ou quatre fois pour l’héroïne et son amant. On se croirait dans Les feux de l'amour
    .
    Une cinquantaine de pages d’email. De vive voix, les mêmes échanges auraient pris 3 pages.
    Une cinquantaine de pages meublées avec des personnages d’une indigence effrayante. Fort heureusement, on nous les montre qu’une fois : le père, la mère, la famille de la meilleure amie, la famille du milliardaire.


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MARY SUE



  • la meilleure amie de l’héroïne est belle à couper le souffle, issue d’une famille fortunée, enjouée, perspicace, gentille, sûre d’elle et major de promotion de son université (ben voyons). Son frère est beau comme un Dieu. Attention, ça peut venir du climat du coin. La plupart des serveuses, hôtesses d’accueil, et femmes de ménage sont magnifiques.


  • l’amant a 28 ans, un corps d’adonis, il est immensément riche. C’est un pilote chevronné, un pianiste virtuose. Il s’habille avec beaucoup de classe, il a du goût en matière d’art et de musique, un frère charismatique etc.



CONCLUSION
Un roman de gare, ou plutôt une novella, qui serait sympathique s’il n’était honteusement dilué dans 350 pages de non-récit. Si son succès planétaire est réel (et non pas une invention de sa campagne de communication), il ne peut être du qu'à un mélange de chance, d'habileté marketing et à l'émergence du E-Book (facilité pour les femmes d'acheter un roman "honteux" sous forme numérique).

theyoubot
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le 6 déc. 2020

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