J'ai eu le coup de cœur pour cette saga, qui m'a surprise par son point de vue. Pas fan de la prelogie, j'aime au moins les clones, tout comme je suis une gaga des pauvres troopers de l'originale. J'ai commencé à faire gaffe à eux avec The Clone Wars seulement (je vous ai dit que je m'en fichais de la prelo!), où j'ai pris conscience de l'état de servitude dans lequel vivent ces braves gars, bien que dans la série - au début surtout- cela ne soit pas soulevé: ces mecs, considérés comme des droïdes (leurs noms sont des numéros de série...) ou des sous-êtres, sont tout ce qu'il y a de plus humain, aussi différents les uns des autres que vous et moi ; ils ont simplement le même patrimoine génétique (pas le même cerveau, contrairement aux "clones" de Th. Zahn, dans La Croisade noire du Jedi fou). Ces humains ont été créés pour servir de chaire à canon, et cela ne choque personne à commencer par les Jedi. Quel comble pour des gens se disant "Humanistes" que d'employer des esclaves!


Voici mon état d'esprit quand j'ai commencé la saga Republic Commando, sur laquelle j'avais des doutes, étant une adaptation de jeu vidéo. J'ai été prise aux tripes! Ils s'agit de la Guerre des Clones du point de vue de certains clones, et des gens gravitant autour d'eux. Les personnages sont attachants, l'histoire globale des 5 livres est prenante (J'ai lu le 1 en une nuit), bien que les histoires ponctuelles de chaque tome le soient moins. Mais ces histoires ponctuelles permettent de développer les personnages plus que de faire avancer l'intrigue, car K. Traviss aime ses clones et ses Mandaloriens, ça se ressent à chaque page. Sur une base plus ou moins établie, elle a développé la culture mandalorienne, qui a été inculquée aux clones héros par leur sergent Mando. Elle a échafaudé par exemple la langue, introduite il me semble dans le jeu vidéo, ne se contenant pas de balancer dans les livres des mots par ci par là, mais des phrases entières (par forcément traduires). Traviss intelligemment se sert de la langue pour nous faire entrer dans l'univers Mando, car une langue reflète la culture dont elle fait partie: il n'y a par exemple pas de genre (un mot pour "père" et "mère": "buir"; etc) et les insultes ne sont pas sexistes mais font référence à la stupidité, la saleté, la lâcheté de l'interlocuteur [une liste de vocabulaire, que ce soit militaire ou Mando'a, figure à la fin du tome 2].


Pour mon plus grand plaisir, les Jedi sont dépeints comme des pourritures, des être imbus de leurs personne à qui le pouvoir est monté à la tête. Ils prônent et pratiquent tellement la doctrine du détachement émotionnel qu'ils arrivent à être complètement déconnectés des autres êtres vivants, à commencer par les clones, qu'ils utilisent sans sourciller dans leur guerre sans fin.


Quitte à être un peu trop manichéenne, Traviss ne fait donc aucune concession concernant les Jedi. Et ça fait tellement du bien. Car les films survolent complètement cette dimension de la guerre, et TCW édulcore à fond la condition de vie et le statut servile des clones.


Par exemple dans TCW, les clones mènent à Kamino une vie relativement libre. Version RC: les clones sont endormis entre deux missions; mis sur off comme des machines...


Les Kaminoens dans RC sont dépeint comme étant froids et eugenistes, organisés en castes. Les autres êtres vivants ne sont considérés que comme des cobayes. Les clones qui ne correspondent pas aux standards établis sont purement éliminés. Pas comme dans TCW...


L'ordre 66 est traité différemment dans chaque support (RC est antérieur à TCW)
-Dans le film ça semble être un ordre parmi tant d'autres, on sait pas trop l'envers du décor, juste un "Yes my LORD" bizarre (My Lord pour le Chancelier?? A moins que ça soit dû à un mauvais scénario...).
- TCW: les clones ont une puce implantée dans leur cerveau pour qu'ils exécutent l'ordre. Pourquoi??? C'est des soldats, ils obéissent! Surtout à un ordre venant de tout en haut!
- Republic Commando: un ordre parmi beaucoup d'autres (yen a même un similaire mais pour le chancelier). Ils obéissent, car ils servent la République avant tout et pas les Jedi. Logique.


Bref, TCW est gentillet voire stupide (ordre 66). RC est bien plus réaliste, logique et prend aux tripes.
Treviss a d'ailleurs claqué la porte et n'a pas terminé le dernier tome, suite à TCW... (ce qu'elle avait en tête pour ce dernier volume est sur le net ;) )


Au vu des questions éthiques intéressantes qu'il soulève, RC peut être lu comme une saga à part entière de SF. Il est d'autant plus facile d'entrer dedans, et tant que non initié, qu'il n'y a quasiment aucun personnage du film: quelques-uns sont vaguement mentionnés par-ci par-là comme Palpi et Grievous, et aucun Jedi connu ne vient montrer le bout de son nez.

Skirata
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste C'est Star Wars donc j'aime forcément!... Ou pas.

Créée

le 26 août 2017

Critique lue 333 fois

1 j'aime

Skirata

Écrit par

Critique lue 333 fois

1

D'autres avis sur Contact zéro - Star Wars : Republic Commando, tome 1

Contact zéro - Star Wars : Republic Commando, tome 1
Xunkar
7

Critique de Contact zéro - Star Wars : Republic Commando, tome 1 par Xunkar

Version Originale. Dans la droite lignée du jeu Republic Commando, Karen Traviss entame avec Hard Contact un cycle centré sur l'élite des soldats clones de la Grande Armée de la République. Tout au...

le 18 juin 2015

1 j'aime

1

Du même critique

Dunkerque
Skirata
3

Mais faites taire ce tic tac!

J'ai trouvé ce film raté de A à Z. La première scène me sort déjà du film: ne me faites pas croire que la ville de Dunkerque, avec ses rideaux de parking et son asphalte, est une ville de 1940! Et...

le 24 janv. 2018

10 j'aime

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Skirata
2

Le plus beau nanar de la décennie (au moins)

SWIX est selon moi le film Star Wars le plus minable qui existe. Il fait passer La Menace Fantôme pour un chef d'oeuvre. C'est une fin de trilogie lamentable, dans laquelle Disney a casé les idées...

le 20 déc. 2019

5 j'aime

1

La Guerre éternelle
Skirata
3

Chaud aux fesses

J'ai acheté ce livre suite à toutes les critiques élogieuses sur internet, bien plus qu'à tous les prix qu'il a reçus, qui pour moi ne sont pas un gage de qualité. Eh bien... j'ai arrêté la lecture...

le 26 déc. 2016

5 j'aime

1