Traduit en justice
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Je passe sous silence la biographie de l'auteur et le résumé du livre qui ont été maintes fois abordés dans les critiques déjà postées sur sens critique.
L'oeuvre de DostoÏevski aurait mérité ses dix étoiles si le style de l'auteur avait été agréable. Mais commençons par l'aspect négatif (et le seul pour moi) d'un style qui est trop dense et trop rythmé. Pour moi c'en est suffisamment indigeste pour nécessiter des efforts de concentration considérable lors de la lecture. (Mais c'est très personnel ;) )
Maintenant les points positifs. D'abord la richesse de l'oeuvre dans les domaines et thèmes qu'elle aborde. "Crime et châtiment" n'est pas un "classique" pour rien. C'est que si cette oeuvre n'offre qu'une lecture possible il n'en demeure pas moins que ses tenants et aboutissants sont considérables.
Philosophiquement d'abord et surtout DostoÏevski se pose en véritable détracteur d'un nihilisme ambiant parfois survolté en Russie. Raskolnikov jusqu'a son châtiment (en réalité dès qu'il commet son crime) et sa rédemption n'aura de cesse de se poser en véritable parangon d'un nihilisme exacerbe.
Le bien, le mal, Dieu, le libre arbitre... Tous ces sujets seront traites par l'intermédiaire d'une confrontation parfois brutale entre notre "hero" et les autres protagonistes tels que Porphyre, Razoumakhine ou Sonia. Et DostoÏevski le fait avec beaucoup d'intuition, et rend son discours accessible et même captivant.
Enfin d'un point de vu purement littéraire on se rend compte également que l'auteur est un véritable virtuose. La psychologie des personnages est extrêmement réaliste. Le tableau sociologique que nous dresse DostoÏevski est formidable de précision. L'intrigue quant à elle est d'une richesse absolue. Avec ses rebondissement et ses tensions extraordinaires (les échanges entre Porphyre et Raskolnikov sont magistraux).
"Crime et châtiment" n'est pas de ces livres qu'on ne lit qu'une seul fois;
Créée
le 5 mars 2017
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