Comme Max et les Maximonstres, autre oeuvre ultra-célèbre de l'auteur, Cuisine de nuit est le récit des aventures d'un petit garçon, Mickey, dans un monde onirique (au sens propre) qui le conduiront à vivre plusieurs événements étranges et parfois inquiétants, avant de rentrer triomphant dans le confort douillet de sa chambre. Si la trame globale des deux histoires peut paraître proche, le contenu narratif est toutefois très différent : alors que Max et les Maximonstres conduisait son héros sur une île lointaine peuplée de créatures féroces, Mickey n'ira pas plus loin que la cuisine, devenue géante pour l'occasion, où il devra échapper à la cuisson (dans un petit pain au lait au sein de la pâte duquel il a été incorporé par les cuisiniers) avant de s'envoler en avion jusqu'aux sommets d'une bouteille de lait dans laquelle il puisera l'indispensable ingrédient pour permettre aux cuisiniers d'achever la préparation dans les temps des petites pains que mangent les enfants au petit déjeuner.
Comme Max et les Maximonstres, Cuisine de nuit est également rempli de symboles : caractère illimité du pouvoir de l'imagination, incarné par la ville-cuisine peuplée de constructions dérivée d'objets banals (coupole presse-agrume, barre d'immeubles boite de céréales, gratte-ciel brique de jus de fruit...) et par la fabrication de l'avion en pâte à pain ou encore angoisses de l'enfance qu'un peu d'intrépidité et de courage rendront capable de dépasser et de transformer en atouts et en joies. Je laisse volontairement de côté ceux qu'ont voulu y trouver des esprits déplacés et qui ont valu à Cuisine de Nuit bien des controverses.
Enfin, Cuisine de Nuit est un très bel hommage à l'un des grands précurseurs de la bande-dessinée moderne, Winsor Mccay, et bien sûr son célébrissime Little Nemo in Slumberland, la parenté allant de l'histoire aux partis pris graphiques en passant par des clins d'oeils et références plus discrets qu'on prendra plaisir à rechercher.
Samanuel
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le 11 mai 2012

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