J'ai reçu ce livre en cadeau, sous l'édition Babel Noir d'Actes Sud. A priori, c'est un gage de qualité.
Et ce pavé de 500 pages avait tout pour me plaire : une auteure de polars nordiques, Tove Alsterdal, et une histoire sordide de meurtre aux confins de la Suède, de la Finlande et de la Russie, dans une zone déserte, peu habitée, au passé d'entre les deux guerres lourd et secret.
Le pitch est simple : une journaliste, Katrine, habitant Londres est rappelée au chevet de sa mère à Stockholm, qui perd la raison. Dans les papiers, elle découvre des offres d'achat mirobolantes pour une maison située au nord de la Suède, à la frontière avec la Finlande. Ne connaissant pas cette maison familiale, Katrine décide de se rendre sur place. Elle découvre alors une région traumatisée par un crime sordide : un vieil homme a été retrouvé mort, la tête fendue en deux par un coup de hache.
Le déroulé de l'histoire est lent, comme habité par le silence des grands espaces. Mais l'auteure a clairement cherché à nous imprégner du poids des traditions, des secrets, des malaises de cette région torturée dans les années 30 par les horreurs du communisme stalinien, qui fut si proche, si dévastateur, si bouleversant alors que l'espoir de mieux vivre habitait la population de la région.
Nous sommes en Tornédalie, proche du cercle polaire, où les grands espaces découpent le temps qui s'éternise.
Très vite, Katrine découvre que le vieil homme assassiné en savait beaucoup sur sa grand-mère. Elle bascule alors dans une quête de son passé qui s'entremêle avec l'histoire de la région et l'intrigue policière.
Voici un bon récit, lent, presque paisible, mais intéressant et même si le suspense n'est pas l'obsession de l'auteure, je me suis laissé embarquer sans résistance.
L'écriture est simple, bien ciselée et facilement accessible.
Un seul regret : il manque une carte pour se repérer a minima entre la Suède, la Finlande et la Russie. Elle aurait été bien utile.
Et un défaut : les noms "à coucher dehors" des habitants, des bourgades, des lieux, à la prononciation improbable, finissent par fatiguer, voire lasser et une bonne attention est parfois nécessaire pour ne pas perdre le fil entre les protagonistes. Martin et Dupond, c'est quand même plus facile à suivre surtout sur plusieurs générations.
A part cet obstacle, c'est un bon livre que je vous conseille. Vous apprendrez plein de choses vraies sur l'histoire de cette région.

Eric-ROBINNE
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le 22 janv. 2019

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Eric ROBINNE

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