Dans les veines ce fleuve d'argent par Nina in the rain

Voici typiquement un petit roman que je n'aurais probablement pas pris de moi-même sur une table, il a fallu qu'il sorte du carton juste au bon moment, je passais à côté, j'ai entendu un « ah ça y est on le reçoit il est superbe celui-là » et paf sur la pile. Il sera rarement resté aussi peu de temps dans la librairie, et il est resté remarquablement peu de temps dans la PAL parce qu'il m'intriguait, ce petit machin qui n'avait pas trop l'air de raconter grand chose, mais dont on avait dit « il est superbe ». La quat'de couv' n'est pas extraordinaire, mais je trouve la photo de couverture plutôt belle, même si elle m'inspire plus de sentiments mélancoliques que du youp youp tralala donc j'ai besoin en ce moment, mais bon. Je me lance. Et là PAF !

Effectivement, soyons honnêtes, ça ne raconte pas grand chose. Ou alors l'inverse, ça raconte plein de choses, mais pas beaucoup qui ont un rapport avec l'intrigue. Quoique, qu'est-ce que c'est, cette intrigue ? Un homme, un matin, se lève et décide qu'il faut qu'il réponde à la question que lui avait posée un camarade de classe quarante ans plus tôt. Et donc il part le chercher le long du Pô. Il va rencontrer plein de gens qui vont l'aider dans sa quête, et chaque personne va lui raconter son histoire, qui a toujours a voir avec le fleuve. Chacune de ces histoires est superbe, sans aucune exception. Une réelle émotion, un sens de la dramaturgie et de la mise en place extraordinaire, on ne peut qu'être surpris que ce roman n'ait pas plus fait parler de lui. Et surtout... ça a été écrit par un homme politique italien ! Mais monsieur, arrêtez la politique, vous êtes fait pour la littérature !

Donc voilà, c'est un petit roman, tout court, tout joli, et vraiment... extraordinaire. Ciselé, chaque phrase fait mouche, chaque personnage est parfait, on voudrait qu'il soit plus long pour rester en compagnie de cette écriture !