Stephen King, grand maître dans l'art du roman, ne l'est pas moins dans celui de la nouvelle, milieu où il trempe depuis longtemps et très prolifiquement, n'en comptant à son actif pas moins de deux centaines au bas mot. Paru en 1980, Danse macabre en est son premier recueil, et autant dire que son travail peut se montrer bluffant.
La plupart des nouvelles de ce livre sont très efficaces. de "La Pastorale" à "Petits soldats", en passant par "L'Homme qu'il vous faut", le maître de l'épouvante fait bien honneur à son nom dans les vingt récits composant Danse Macabre. Connaissant tous les moyens de faire angoisser le plus chevronné des lecteurs d'épouvante, même ses récits à l'apparence la plus banale regorgent en vérité des éléments les plus horrifiants, et les plus effrayants, ou d'un suspense aussi impressionnant qu'inattendu. "Le Dernier barreau de l'échelle" ne vous a pas fait frissonner ? La dernière phrase de "Poids lourds" ne vous a pas plongé dans une profonde angoisse méditative pendant une bonne quinzaine de minutes ? Vous ne vous êtes pas senti extrêmement mal à l'aise à la lecture de "Comme une passerelle" ? Je vous invite fortement à les relire plus attentivement. L'épistolaire, cependant, ne semble pas bien seoir à notre cher maître de l'épouvante ("Celui qui garde le ver" est un récit d'une étrange mollesse) ; la première nouvelle est peut-être le point faible de l'ouvrage.
Quoi qu'il en soit, même si certaines nouvelles peuvent vous paraître un peu moins rythmées, moins efficaces, ne vous y fiez pas, car la psychologie est, dans cet ouvrage, omniprésente. Soyez-en sûr.
Un chaleureux conseil : l'avant-propos, de King lui-même, doit absolument être lu par chacun de ses lecteurs.
(Critique écrite sur Babelio, le 27/03/2015)