De Bons Présages se passe dans notre monde, ou presque. En fait, la Bible avait raison, tout ce temps: le monde a bien été créé voilà 6000 ans par Dieu, il y avait bien un jardin d'Eden, avec un arbre, une pomme, un serpent et deux humains nus. Et il va bien y avoir une apocalypse, dans 11 ans exactement.

Le serpent en question s'appelle Rampa, et ce démon est un envoyé des enfers sur Terre pour rendre la vie des humains plutôt pénible en attendant l'Apocalypse (il a créé la ville de Manchester par exemple, est-ce nécessaire de mentionner que les auteurs sont Britanniques?), et il est devenu plutôt compagnon avec Aziraphale, un Ange fin et délicat envoyé par l'autre camp, le Ciel, donc, pour aider les êtres humains en attendant l'Apocalypse. Ceci dit, après avoir passé 6000 ans à mener leurs méfaits (et bienfaits) sur la planète, ils ne sont pas très enthousiaste quand le Ciel et le Diable leur annonce que l'Antéchrist arrive, et que l'Apocalypse tant attendue arrive enfin.

La galerie de personnages, présentés dès le début du livre, à la manière d'une pièce de théâtre, est tout à fait réussie. Vraies sorcières et faux inquisiteurs, quelques démons, des cavaliers de l'Apocalypse, un antéchrist et son molosse des Enfers, tout le monde est là, mais tout ne se passe pas tout à fait comme prévu. Pour notre plus grand régal. Les auteurs jouent avec les codes, les stéréotypes, du comique par l'absurde au comique de situation, mais d'une légèreté sérieuse, finalement, lorsque l'on saisit les critiques de la société et les questionnement sur le genre humain impliqués sous cette épaisse couche de rire.

On s'y moque bien gentiment (ou pas) de la religion, des croyances, de l'humanité, des grandes vérités, des textes sacrés, et de Manchester. On y retrouve bien sûr la patte unique de Terry Pratchett, qui a même réussi à y caser SON PERSONNAGE QUI PARLE EN LETTRES CAPITALES, si vous voyez de qui je parle (cf Mortimer, de Terry Pratchett, entre autres).

Ce livre, pourtant bourré d'humour Anglais, est traduit à merveille - je crois que le seul mot sur lequel le traducteur admet sa défaite est "fagot", ou il se résigne, sur le même ton que les auteurs, à une note expliquant qu'en Anglais, "faggot" signifie également homosexuel, d'où le jeu de mots intraduisible qui en résulte.

Une légèreté de ton, une absurdité hilarante comme les Britanniques savent le faire (pensez donc aux Monty Python!), et des relations entre les personnages à la fois légères et profondes, nonchalantes mais très révélatrices du genre humain. Ma préférée étant, bien entendue, l'extraordinaire relation entre le démon Rampa et l'ange Aziraphale. Un vrai régal du début à la fin, un superbe antidote au bourdon d'hiver.
Kalygolo
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le 25 févr. 2015

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Kalygolo

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