J'ai entendu dire partout que ce livre était un "OVNI" de la littérature. L'objet du roman ne vole pas si haut, et il est franchement identifiable : une tentative de style manquée.


Ali Zamir emploie des mots surannés, c'est louable, mais il le fait avec un mélange irritant de pédantisme et de cuistrerie qui ne donne, au final, qu'une maladroite rétroactivité forcée.
La redondance de certaines expressions ("de la plus belle eau", "diablerie de diablerie") fausse l'appétence que l'on pourrait avoir pour certaines trouvailles dans le récit et nous fait décrocher, par dépit.


Les mots ne sont pas à leurs places. Ils n'ont ni la force du vocabulaire de Giono, ni la fluidité de celui de Delteil. Ils en remplacent d'autres par opportunité de style mais nuisent au sens, rendent bancales les phrases, maladroites les figures de style.


C'est dommage parce que le fond du roman est interessant. L'environnement misérable des dockers, l'épique description de la course, l'ingénuité du narrateur, tout cela constituait une trame aguicheuse, malheureusement foutue en l'air par les essayages sémantiques totalement merdiques de l'auteur.

Motherfuck
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le 7 janv. 2020

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