Genki Kawamura était connu du public francophone pour son travail sur diverses œuvres culte de la pop-culture japonaise, telles que Les enfants loups, Ame et Yuki (2012), Parasite (2014), ou Le garçon et la bête (2015). Mais il ne l’était, en revanche, pas encore pour ses productions littéraires, du moins jusqu’à l’année dernière. C’est en effet à cette date que Fleuve éditions nous a fait le plaisir d’une première version française, intitulée Deux milliards de battements de cœur. Le succès étant au rendez-vous, le roman nous revient cette fois en version poche, et récupère au passage son nom d’origine: Et si les chats disparaissaient de ce monde. L’originalité de l’intrigue, tout autant que la réputation de l’auteur, en ont fait un best seller dans son pays d’origine. Le succès fut tel qu’une adaptation sur grand écran, que vous pourrez d’ailleurs visionner sur Netflix, vit également le jour. En d’autres termes, un véritable phénomène de société qu’il vous faut découvrir si vous êtes passé à côté de la première édition.



On n’a pas de famille. On fait une famille. Finalement les liens du
sang ne sont rien. Nous ne sommes que des individus.



L’excellente traduction de Diane Durocher nous permet d’aborder un texte clair et épuré, qui n’est pas sans évoquer le style résolument moderne de Banana Yoshimoto. Le lecteur peut ainsi davantage se focaliser sur les émotions. Et autant le dire, ces dernières sont au cœur même de l’œuvre. Ne vous attendez pas un quelconque suspense ou à l’idée d’un drame, l’ambition de l’auteur n’est à aucun moment de traiter la condition de l’homme face à la mort. Ce dont il est question ici, est de littéralement plonger dans l’âme du narrateur, dans ses souvenirs les plus intimes. En résulte un récit touchant et profondément humain, par lequel il est difficile ne pas se sentir concerné. On pourrait donc le considérer d’avantage comme un récit psychologique qu’un véritable roman, un voyage au plus profond des émotions humaines.



C’est ça, penser à l’autre : c’est ce sentiment de ne pas pouvoir
communiquer avec lui dans l’instant.



Et si les chats disparaissaient de ce monde…fait indéniablement partie des romans à se procurer cette année si vous ne l’avez pas encore découvert. Simple d’accès, il est de ses romans qui se dévorent en un après-midi et finissent par laisser une trace. Un achat vivement encouragé, d’autant plus que son prix au format poche le rend très accessible.

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le 29 déc. 2018

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