Cela faisait longtemps que je voulais lire ce tome, puisque de nombreux auteurs en font référence ou s'inspirent de celui-ci.
A la lecture du prologue de cette histoire, je m'attendais à une tout autre histoire.
L'auteur dépeint un héros comique, à moitié fou et intrépide, parfois profondément intelligent partant sur les routes avec son écuyer pour trouver l'aventure. A la lecture du prologue, je m'attendais à un livre prenant en grippe tous les romans épiques de chevalerie que j'apprécie (Arioste, Chrétiens de Troyes…), et je fais face à un nouveau livre de chevalerie.
Le type change tout de même puisque nous savons dès le début de l'histoire que ce n'est que fabulation de la part de Don Quichotte. Nous avons droit aux exploits présents dans l'esprit de Don Quichotte et à la réalité présentée par l'écuyer ou les autres acteurs. Ce qui est comique, c'est donc la situation réelle en parallèle à la situation imaginée. Leurs aventures ont autant d'esprit qu'elles ne sont farfelues.
Pour ma part, je pense que l'on aurait déjà oublié cette histoire si l'auteur n'aurait pas pris autant de temps pour parler des personnages auxiliaires. Ces autres personnages que l'on rencontre au fil du récit, qu'on lit parfois, apportent de nouveaux malheurs et dénouements qui donnent un plus à cette histoire. Ce sont des pieds à terre sans folie apparente, sur lequel nous pouvons nous accrocher et nous reposer.
C'est une oeuvre magistrale, très peu éloigné des romans de chevalerie (les histoires dans l'histoire en sont), pleine de bon sens pour dépeindre folie et intelligence. Chaque personnage peut être catalogué comme fou à un moment précis, et ce, pour diverses raisons : chevalerie, appât du gain ou amour. A partir des aventures de Don quichotte, Cervantès nous montre que toute personne saine peut devenir folle et que tout fou peut devenir intègre. Ceci est à méditer… mais pas trop longtemps… je dois commencer le tome 2.